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Hundred Reasons

Interview publiée par Fab le 30 juin 2006

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Signés depuis quelques mois chez V2, Hundred Reasons ont enfin trouvé le soutien nécessaire à leur épanouissement en tant que groupe. Avec à la clef un troisième album, Kill Your Own, et un double passage en France ces dernières semaines !

Le mois dernier vous avez donné votre premier concert en tête d'affiche à Paris, quel souvenir en gardez-vous tous les deux ?

Colin : C'était notre dernier concert avant de rentrer à Londres, nous venions juste de terminer une tournée en Europe en première partie de Thrice. Notre venue nous a permis de jouer à nouveau à Paris et d'aller à la rencontre de nos fans français. J'ai pris beaucoup de plaisir !

Avez-vous le sentiment que le public en Europe, et plus spécialement en France, est différent de celui en Angleterre ?

Larry : La différence me semble très marquée. Au Royaume-Uni les groupes et les fans sont très influencés par la presse comme le NME mais aussi par la mode, et je trouve que cela gâche vraiment une partie du plaisir. Les groupes semblent toujours faire ce qu'attend le public pour être apprécié. Je n'ai jamais ressenti cela lors de nos venues en Europe, que ce soit dans les petites salles ou en première partie de groupes importants comme Incubus. Tu peux jouer ta musique de façon naturelle sans te soucier du reste.

Vous avez joué à plusieurs reprises en France ces dernières années, avec Six By Seven ou Incubus par exemple. Quel est votre meilleur souvenir ?

Colin : C'est vraiment dur de faire un choix, à chaque fois nous avons passé de bons moments dans ce pays...
Larry : Nos concerts avec Incubus dans de grandes salles étaient excellents, j'en garde d'excellents souvenirs.
Colin : Je crois que je n'oublierais jamais notre véritable premier show au Bikini de Toulouse il y a des années maintenant. Nous étions allés à la piscine, un barbecue avait aussi été organisé... c'était bien plus qu'un simple concert !

Une véritable tournée en France serait envisageable dans un futur proche ?

Colin : Nous aimerions évidemment pouvoir revenir plus souvent, mais ce n'est pas si simple. Je pense qu'une nouvelle tournée européenne sera organisée pour la fin d'année, peut-être que nous viendrons à nouveau vous rendre visite...
Larry : Nous avons mis en place une grosse tournée en Angleterre durant le mois d'octobre, mais nous n'avons encore rien décidé pour la suite.

Vous êtes restés près d'un an sans contrat après avoir quitté Columbia, n'avez-vous pas eu peur à cette époque que la fin du groupe soit proche ?

Colin : Non, à aucun moment ! La décision de rompre le contrat avec Columbia était assez effrayante mais nous l'avons tous vécu comme une chose très positive, nous avions enfin retrouvé notre liberté.
Larry : Grâce à l'argent que nous avions amassé les années passées, nous avons réalisé que nous n'avions pas besoin de chercher à nouveau du travail et nous avons pu nous consacrer uniquement à notre musique pendant près d'un an.

Vous avez signé un contrat avec la maison de disque V2 l'an dernier, comment en êtes-vous venus à travailler avec eux ?

Colin : Je pense que nous avons simplement choisi l'opportunité qui nous semblait la plus appropriée à nos yeux, comme nous l'avions fait avant de sortir notre premier album. Personne ne peut deviner l'avenir et nous dire si les choses se passeront bien cette fois-ci, mais les personnes avec qui nous avons discuté semblaient vraiment intéressées par notre musique et notre besoin de partir quelques semaines en Europe pour jouer dans des villes différentes chaque soir. Nous avons pu enregistrer notre album comme nous le souhaitions, sans pression extérieure, et nous voilà en Europe !

Vous n'avez jamais eu peur que votre musique puisse être un peu trop « violente » en comparaison avec celle des autres artistes du label ?

Larry : Pas vraiment, notre signature a résulté d'un heureux concours de circonstances et ce paramètre n'a pas influencé notre décision. Je ne pense pas que notre musique soit si éloignée de celle des autres artistes du label, et nous n'espérons bien entendu pas de traitement particulier. Nous sommes avant tout des musiciens comme les autres.

Le titre de votre dernier album, Kill Your Own, a-t-il une signification particulière pour vous ?

Colin : C'est simplement un nom que je trouvais cool !
Larry : Nous l'avons choisi après avoir enregistré la chanson du même titre. Lors de notre passage en studio nous avons réfléchi à plusieurs noms sans vraiment trouver l'idée parfaite, et après quelques mois Kill Your Own nous a semblé être le titre le plus approprié.
Colin : Kill Your Own est selon moi synonyme d'énervement et de colère en quelque sorte, tout comme l'est le disque !

Votre producteur habituel, Dave Sardy, n'a travaillé que sur trois chansons de Kill Your Own tandis que Larry a pris en charge le reste du disque. Pourquoi ce choix ?

Larry : Maintenant que j'ai volé toutes ses astuces, nous n'avons plus besoin de travailler avec lui ! Plus sérieusement, c'est un peu mon père spirituel, j'ai beaucoup appris à ses cotés.
Colin : Dave a toujours fait un formidable travail sur nos disques, mais c'est aussi quelqu'un de très réputé et sa participation à un disque coûte beaucoup d'argent. Nous ne pouvions pas nous permettre de nous attacher ses services pour tout un album.
Larry : Il nous a semblé naturel et surtout beaucoup plus simple que je prenne en charge la production. Le reste du groupe a mis du temps à me convaincre car je n'en avais pas vraiment envie dans un premier temps, mais je suis très fier du résultat final. La présende de Dave Sardy sur quelques morceaux était une sorte de sécurité, je savais que si quelque chose n'allait pas il n'hésiterait pas à me le dire.
Colin : Larry était l'homme de la situation ! S'il est d'accord, il produira sans doute l'intégralité de notre prochain album !

A l'image de vos anciens disques, Kill Your Own contient des chansons plutôt pop et d'autres très rock, presque post-hardcore. Cette diversité est-elle importante pour vous ?

Colin : Chacun d'entre nous te donnera une réponse différente, mais j'aime écrire et chanter des morceaux violents. J'y prends beaucoup plus de plaisirs qu'avec des chansons aux sonorités pop. C'est une bonne chose d'avoir différents styles au sein d'un même disque, mais je suis vraiment un amateur de musique heavy.
Larry : La mélodie reste toujours l'élément le plus important dans une chanson. Nous essayons ensuite de rassembler nos idées et de trouver une vraie cohésion tout au long de l'album.

Comment le partage du chant entre Paul et vous deux est-il organisé au sein du groupe ?

Colin : Tout dépend de la chanson, de son style, de son écriture... Larry a par exemple écrit le refrain de This Mess mais il ne s'est jamais senti capable de le chanter correctement, au contraire de Paul dont la voix convenait à merveille. Le choix se fait très naturellement.
Larry : Posséder trois chanteurs au sein d'un même groupe est un véritable atout, il nous permet de diversifier les chansons un peu plus.

Kill Your Own serait donc votre album le plus abouti ?

Colin : Oui, j'en suis certain !
Larry : Dans mon esprit, Kill Your Own est le disque qui nous ressemble le plus, celui qui représente le mieux ce que nous essayons de créer depuis les débuts du groupe.
Colin : Mais cela ne nous empêche pas de penser au prochain qui sera, je l'espère, encore meilleur !

Avez-vous déjà commencé à composer de nouvelles chansons ?

Larry : Pas encore, nous ne nous sentons pas prêts et actuellement nous n'écririons sans doute rien de bon !

Qu'en est-il actuellement de vos side projects ?

Larry : Nu Tiger Duo n'est pas un véritable groupe selon moi, juste un projet fun que j'avais mis en place il y a quelques temps avec mon ami Charlie. Aucun de nous deux n'avait vraiment envie d'enregistrer en studio.
Colin : De mon coté j'ai prévu d'enregistrer très bientôt le second album de The Lucky Nine. Chacun des membres du groupe est impliqué dans d'autres projets et notre évolution est donc très lente. Une vingtaine de chansons sont écrites et nous ne manquons pas d'idées !