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Cherry Ghost

Interview publiée par Fab le 27 septembre 2007

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A l'âge où certains se font broyer par l'industrie de la musique après une éphémère carrière, le trentenaire Simon Aldred, alias Cherry Ghost, fait sensation depuis plusieurs mois avec l'inattendu Thurst For Romance. Rencontre avec un espoir qui n'en n'est déjà plus vraiment un...

Cherry Ghost est un groupe très peu connu en France à l’heure actuelle, est-ce que tu peux me parler de ton parcours ?

Je m’appelle Simon Aldred, je suis le compositeur principal et le chanteur du groupe. Cherry Ghost est selon moi une sorte de collectif de musiciens issus de Manchester. Je joue de la musique depuis des années mais un jour j’ai décidé de travailler en solo et d’écrire des chansons dans ma chambre… c’est ainsi qu’est né Cherry Ghost.

Je suppose que le nom de Cherry Ghost t’a été inspire par la chanson de Wilco ?

C’est ma chanson préférée sur l’album Ghost Is Born. Durant toutes ces années je me suis créé une image très particulière de ce titre et lorsque j’ai décidé de choisir un nom pour mon groupe je l’écoutais beaucoup chez moi... c’est un choix naturel.

Après avoir évolué durant des années au sein de formations mineures, pourquoi avoir subitement décidé de débuter une carrière en solo ?

Tous les groupes dans lesquels j’ai joué jusqu’à maintenant n’ont pas tenu sur la durée... certains musiciens finissaient par se lasser ou trouvaient d’autres centres d’intérêt puis quittaient le groupe. A ce moment là j’ai réalisé que je pouvais sans doute composer de meilleures chansons sans personne pour m’accompagner. Cela m’a permis de travailler à mon rythme, sans pression, et sans avoir à motiver sans cesse le reste du groupe pour aller de l’avant.

Ton âge est plus avancé que celui de la majorité des musiciens débutants, n’as-tu jamais perçu cela comme un frein ?

Je n’étais pas suffisamment bon durant ma jeunesse pour faire carrière et je manquais très certainement aussi de confiance en moi. En réalité je pense que j’avais besoin de sentir que j’avais quelque chose à offrir ou apporter… La question de l’âge ne se pose jamais dans les autres domaines artistiques et je crois même que c’est un avantage lorsque l’on est un compositeur. Après tant d’années de balbutiements, c’est un soulagement de voir mon travail enfin reconnu.

La riche histoire musicale de Manchester t’a-t-elle poussée en ce sens ?

C’est une vraie fierté de pouvoir s’inscrire dans une lignée si prestigieuse que celle des groupes originaires de Manchester. La vie de musicien y est très différente par rapport à celle des autres villes anglaises, pas nécessairement d’une manière positive mais j’apprécie les sentiments que cela provoque chez moi.

Le groupe est désormais constitué de quatre musiciens en plus de toi, as-tu ressenti à un moment donné le besoin d’être entouré ?

C’est très important pour moi de pouvoir travailler avec des personnes de confiance. Ils sont tout aussi importants que moi sur scène et ils contribuent à leur manière au travail d’écriture de nouvelles chansons. Ce sont aussi de très bons amis, c’est un atout supplémentaire.

En dépit de ton origine anglaise, ta musique semble très inspirée par des sonorités pop ou country américaines…

C’est logique d’une certaine manière… l’accent d’un musicien et son style d’écriture sont souvent influences par la famille, les amis mais aussi ses origines. A contrario, la plupart des musiciens retranscrivent leurs influences et leurs goûts à travers les chansons qu’ils enregistrent. J’ai grandi en écoutant des artistes vraiment « rock’n roll » comme Chuck Berry, Elvis ou Little Richard depuis mon plus jeune âge… mais honnêtement je n’écoute que peu de country, c’est plus par ma voix que je me rapproche de ce style musical.

D’autres artistes t’ont-ils influencés ?

Bill Callahan, Chekhov, Vic Chesnutt… il y en a beaucoup. J’apprécie plus particulièrement les artistes dont la musique possède un coté sombre.

Ton premier album, Thirst For Romance, est paru quelques mois seulement après ton premier single… tout est allé très vite pour toi !

J’essaie de ne pas y penser. Je ne me suis pas posé la question de savoir si le disque se vendrait bien ou non, j’étais suffisamment heureux et soulagé que des gens prennent le temps de l’écouter et l’apprécier. Je ne pense pas que tout soit allé trop vite, je suis peut-être impatient mais je prépare déjà l’enregistrement de mon second album !

Tu n’as pas encore eu la possibilité de jouer en Europe, c’est une étape importante pour toi ?

Très importante ! Je pense que ma musique est plus européenne qu’américaine ou anglaise, j’adore la culture de nombreux pays du continent et je suis très curieux de savoir de quelle manière ma musique y sera perçue…

C’est un de tes objectifs durant les mois à venir ?

Je veux voyager et continuer à écrire de nouvelles chansons, la vie de musicien me donne la possibilité de voyager et d’observer le monde et je tiens à en profiter. Je n’aspire qu’à grandir et progresser en tant que compositeur… il me tarde donc aussi de pouvoir m’enfermer à nouveau en studio enregistrer un nouveau disque !