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Simian Mobile Disco

Interview publiée par Kris le 16 août 2009

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A l'occasion de la soirée We Love Fantasy, rassemblant WhoMadeWho, Supermayer, Gui Boratto et Simian Mobile Disco, nous avons profité de la présence de ces derniers pour parler avec eux de leur nouvel album Temporary Pleasure, à sortir la semaine prochaine !

Vous sortez votre nouvel album, Temporary Pleasure, cet été, et avez rassemblé de nombreux invités vocaux à cette occasion (Beth Ditto, Alexis Taylor, Gruff Rhys, etc...). Etait-ce un véritable concept dès le départ ou cela est-il venu tout au long du processus ?

Jas : Cela faisant partie intégrante du processus, sachant que l’intention de départ était vraiment de faire un album instrumental avec uniquement une ou deux voix. Mais au final, nous en avons recueilli beaucoup, ce qui a principalement fait muer l’album vers une direction vocale.
James : A la base, on avait pas mal d’instrumentations, les testant avec différents chanteurs, pour finir avec huit ou neuf chansons que l’on aimait vraiment beaucoup. Avant même que l’on s’en rende compte, l’album était devenu vocal.

Comment avez-vous choisi ces invités ? Leur avez-vous proposé ? Se sont-ils proposés au gré des rencontres ?

James : Ce sont des gens qu’on a généralement rencontré lors de festivals, que l’on connaissait, que l’on nous a présenté via des amis. En fait, on avait une chanson spécifique, et l’on se demandait quel genre de voix irait bien dessus, une féminine ou une masculine, et naturellement, on a d’abord demandé à des gens qu’on connaissait.

N’est-ce pas frustrant de ne pas pouvoir jouer avec ces artistes lors de vos concerts ?

Jas : Pas vraiment, car nous ne jouons pas les titres de la même manière que nous les avons enregistrés sur disque. Nous ne jouons pas non plus de la même manière tous les soirs. En fait, avoir tous ces artistes sur scène pourrait, au contraire, se révéler plus difficile pour nous, car nous devrions trouver un moyen de jouer exactement comme lors des enregistrements pour se caler sur les chanteurs. Ça ne conviendrait que peu avec la façon dont on évolue sur scène, on change les structures. Ceci dit, à l’occasion du précédent album, nous avons convié certains artistes qui prêtaient leurs voix à nos chansons à nous rejoindre sur scène. Ce n’est pas si compliqué, et plutôt sympa, mais ce n’est pas la meilleure approche que l’on souhaite pour nos concerts, qui sont variables.

Avec la présence de tous ces artistes, cet album est-il une étape vers une humanisation plus concrète de votre musique ?

James : Nous avons toujours voulu apporter une touche humaine à notre musique électronique, ce qui est plus flagrant sur ce second album que sur le premier. Bien sûr, la voix humaine est l’instrument le plus évident, et nous avons toujours aimé avoir des chants d’artistes sur nos compositions, pour donner ce grain rock-pop à nos albums.

Temporary Pleasure, le titre de vote nouvel album, est-il en référence aux concerts ou autre chose ?

Jas : Pas seulement, mais les concerts sont un bon exemple. C’est un moment qui devrait être unique dans la continuité du temps. Pour nos concerts, nous avons toujours privilégié la place à la variation, a contrario de ces nombreux groupes d’electro, qui font exactement la même chose à chaque fois qu’on les voit. Ce n’est pas le but d’un concert. Un concert devrait être une combinaison de ce que l’on souhaite faire, mais également de l’événement en question, des autres artistes qui jouent, et du public, diverses composantes qui rendent cette expérience unique. C’est très facile si l’on prévoit tout, si on ne laisse aucune place aux accidents, de ne permettre à aucun de ces facteurs d’avoir quelconque influence.

Votre nouveau single, Audacity Of Huge, compte de nombreux remixes. Remixeurs vous-mêmes, comment avez-vous choisi parmi celles-ci ?

James : C’est assez dur, car nous n’aimons pas beaucoup de remixes qui ont été fait pour nous. Nous sommes très pointilleux à ce sujet. De toute façon, nous ne demandons qu’à des artistes que nous connaissons.

Pour votre public, vous séparez votre temps entre DJ sets et concerts. Quelle activité vous plaît le plus ?

James : C’est difficile à dire, car les deux sont très différentes. Ce sont des expériences dissociées. Les DJ sets, sont très simples, amusants et rapides, on peut aller dans de nombreux endroits dans le monde, et passer ses disques, et c’est fun. Les concerts demandent plus de travail, d’investissements et d’argent. Quand un concert marche très bien, cela vaut probablement plus qu’un DJ set.

Avec un agenda aussi occupé que les vôtres, comment trouvez-vous le temps de composer de nouvelles chansons ?

Jas : On le fait quand on veut grâce à nos portables, en matière de coucher des idées. En ce qui concerne le dernier album, il a vraiment été fait durant des entre-deux, sur des périodes d’un ou deux jours entre des impératifs ou des tournées. Durant ces quelques jours, on allait en studio et l’on testait des nouvelles choses. On adore la phase de studio. Bien sûr, on aime faire des concerts, mais notre principal intérêt est d’enregistrer. Ainsi, dès qu’on a un moment de libre, on se retrouve au studio.

Vous êtes plus partisan de l’enregistrement dans un vrai studio si j’ai bien compris, à l’inverse de ces nombreux artistes qui préfèrent le home-studio. Vous êtes plus traditionalistes ?

James : Je pense que cela donne un meilleur endroit pour se concentrer. Si l’on reste chez soi, il est probablement plus compliqué de séparer la musique de sa vie de tous les jours : regarder la télévision, surfer sur Internet et se faire à manger. Aller en studio, faire les réglages, le faire vite et bien, cela créé une véritable différence.
Jas : On utilise beaucoup de matériel, peu de programmes, donc on a besoin d’un espace dédié à tout cela.

Prévoyez-vous de produire d’autres artistes après votre expérience réussie avec les Last Shadow Puppets ou les Klaxons notamment ?

James : Non, pas vraiment. A part un mix en ce moment que je fais avec Chrome Hoof, on préfère se concentrer sur un album techno que l’on a en projet, qui devrait sortir avant noël, et qui cette fois-ci devrait être complètement instrumental.

Vous avez commencé en tant que Simian, maintenant Simian Mobile Disco. Comment voyez-vous rétrospectivement votre carrière ?

James : C’est plus fun maintenant. Simian fût une expérience très enrichissante, et très excitante car c’était la première fois que l’on était impliqués dans l’industrie musicale. Mais, pour dire vrai, c’était assez douloureux, alors que maintenant tout est beaucoup plus simple, et nettement plus amusant.

Pour finir, comment décririez-vous Temporary Pleasure en quelques mots ?

James : Chansons... électroniques... futuristiques !