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Hundred Reasons

Interview publiée par Fab le 8 juin 2004

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Plus de deux ans après un concert donné au Trabendo, Hundred Reasons étaient de passage à Paris le mois dernier en première partie d'Incubus. Un petit point sur le passé et le futur de ce groupe attachant s'imposait...

Est-ce que vous pouvez présenter un peu le groupe ? Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Paul : A l'époque de notre rencontre on écoutait tous la même musique et on se croisait pour la plupart dans un club qu’on fréquentait. Certains de nous participaient aussi à des auditions pour d’autres groupes, et on s'est aussi rencontrés à des concerts alors que certains jouaient dans d'autres formations… on était tous dans une sorte de scène locale. Aller dans des clubs, donner des concerts, aller voir des concerts... tout est parti de là.

Vous avez déjà joué au Zénith en 2001 en première partie de Muse, vous vous souvenez de ce concert ?

Colin : Oui c'était génial et même un peu fou, Muse avaient des fans géniaux. C'était la première fois que l'on donnait un concert dans une si grande salle et c'était irréel. Muse avaient vraiment été cool de nous emmener avec eux et on est devenus amis depuis cette tournée, on avait vraiment passé un bon moment.
Paul : Andy, notre batteur, avait aussi découvert un mélange spécial ce jour-là. Il avait essayé ça à l'aftershow et ça reste un vif souvenir pour lui...

Votre dernier concert à Paris avait eu lieu au Trabendo, la salle juste à coté du Zénith. Vous en avez gardé quelques souvenirs aussi ?

Colin : Oui, c'était la première fois qu'on rencontrait certains de nos fans français et c'était une surprise pour nous de voir que des gens avaient payé pour nous voir. C'est toujours flatteur quand on va jouer dans un autre pays et que les gens viennent pour nous. Je me souviens aussi qu'il avait été presque banni d'aller se promener, ce n'était pas une journée très ensoleillée...
Paul : Ce concert nous avait aussi permis de rencontrer Six By Seven, un groupe anglais que nous n'avions jamais pu voir en concert, ni rencontrer d'ailleurs. Et puis Rival Schools avaient aussi été incroyables, comme toujours. Ca avait été une très bonne journée, les gars avaient été très cool avec nous.

Je crois que Rival Schools se sont séparés depuis...

Colin : Oui je crois qu’ils ont splitté.
Paul : En fait le problème c'est que leurs membres ont la particularité de souvent changer de groupe et on ne peut pas savoir ce qu'ils vont faire dans le futur...
Colin : Ils sont tous encore de très bons amis mais quand tu restes longtemps avec les mêmes personnes dans un groupe tu as besoin de prendre du recul pour faire des choses différentes.
Paul : Je pense qu'ils referont sûrement des trucs ensemble prochainement.

Cette tournée avec Incubus n'est pas une première pour vous, vous les aviez déjà accompagnés en 2001 je crois...

Colin : Oui tout à fait mais je ne crois pas que la salle était à Paris... on avait fait Toulouse et Angers. On s'était bien amusés.

Et donc pour cette tournée ils vous ont proposé de venir avec eux ?

Colin : Je crois que ça vient du fait qu'on les avait déjà accompagnés en 2001 et notre manager nous a dit qu'on pouvait repartir avec eux alors on a rassemblé nos affaires et nous voilà.

Parlons un peu de votre musique. Il y a une évolution certaine entre le son de votre premier EP et Shatterproof Is Not A Challenge, à quoi est-ce dû selon vous ?

Colin : Pour moi c'est surtout parce que nous avons tous grandi en tant que musiciens. A l’époque on n'était pas heavy juste pour l'être, c'était simplement notre son. Maintenant on pense beaucoup plus à l'écriture des chansons et aux mélodies, c'est souvent ce qu’il se passe quand tu joue près de 200 concerts avant de sortir un album. On est juste devenus meilleurs dans ce qu'on aime faire.

Vous avez déjà pensé que vous pourriez revenir à vos racines ?

Paul : Notre son est toujours resté heavy d'une certaine façon, bien sûr pas de manière physique ou agressive. Pour moi notre dernier album a un son plus lourd que le premier, si tu écoute les b-sides des singles qu'on a sortis récemment, tu vois qu'elles sont extrêmement up-tempo, ça vient du fait que sur l'album on reste dans notre style classique tandis que pour les singles on a tendance à faire plus d'expérimentations. Nos b-sides sont une opportunité de faire quelque chose d'original mais ça nous permet aussi d’apprendre un peu plus et si ça fonctionne bien on pourra utiliser ça ensuite sur nos albums. Je crois aussi que si on sonne plus pop c'est parce qu'on s'intéresse vraiment à l'écriture des chansons maintenant, on garde notre coté lourd pour les b-sides où on teste nos nouvelles idées. C'est comme ça qu'on travaille et jusqu'à maintenant ça fonctionne très bien. On aime pouvoir faire ces différents types de choses.
Colin : Tu sais il faut aussi que les chansons qu'on écrit puisse être bonnes pour un album. Les b-sides peuvent être vraiment agressives ou heavy, et ce n'est pas gênant pour des b-sides justement, mais les chansons pour un album doivent être différentes et on doit pouvoir les jouer des dizaines de fois en concert.

Vos deux albums ont été produits par Dave Sardy, qu’est-ce qu’il apporte à vos chansons ?

Colin : Il nous apporte un élément supplémentaire. Quand on commencé la production de notre second album, il y avait beaucoup de chansons et il fallait aussi choisir ce qu'on allait conserver. On avait pas mal d'idées à ce moment là, parfois on se rend compte que ça fonctionne bien mais parfois ça ne va pas et Dave apporte une touche supplémentaire lors de ces essais.
Paul : Il y a aussi tout un tas de matériel à savoir utiliser en studio pour pouvoir tirer le maximum de nos chansons et Dave sait comment faire sonner tout ça. Il essaye toujours d'améliorer ce qu'on a enregistré, même quand le son est mauvais on arrive toujours à avoir quelque chose de qualité au final, c'est impressionant. C'est un gars vraiment intelligent et c'est ce qu'on recherchait.

Vous pensez continuer à travailler avec lui dans le futur ?

Colin : Ca dépend... Pour être honnête il faudra voir quel type de chansons on aura écrit et ensuite on y réfléchira. Une fois que les chansons et l'album seront prêts, c'est là qu'on se posera la question de savoir qui le produira.
Paul : On a déjà commencé à écrire le prochain album, et j'espère qu'il sera bon, mais on n’en est pas encore au point de décider avec qui on travaillera.

Combien de chansons sont déjà prêtes ?

Colin : On en a écrites 9 ou 10 pour le moment. On essaye toujours de nouvelles idées et j'espère bien que ce disque va mettre les gens sur le cul.

Vous avez seulement tiré deux singles de votre dernier album, The Great Test et What You Get...

Paul : Oui mais on va sortir très bientôt le troisième, ce sera quelque chose d'un peu différent. On a choisi Harmony, ce sera un single téléchargeable sur notre site officiel. Le clip devrait bientôt être à la télévision et tu pourras entendre le morceau à la radio aussi. Ce sera le troisième single, on a juste décidé de changer de format.

Pop, un des morceaux de votre dernier album, est la version rock d'une de vos anciennes b-sides, pourquoi l'avoir réenregistrée ?

Colin : La version rock fut écrite en première puis on a fait la version accoustique comme b-side de Falter, on trouvait que cette nouvelle version ferait mieux l'affaire. Comme on aimait vraiment beaucoup la chanson on a décidé de la mettre ensuite sur l’album.

Vous avez envisagé de faire la même chose avec d’autres morceaux ?

Paul : On a fait plusieurs sessions pour des radios anglaises et on a déjà joué certains morceaux heavy en acoustique, comme Dissolve ou Oratorio. Par contre je pense que certaines de nos chansons ne passeraient pas très bien sous cette forme, elles sont faites pour être jouées en version rock et pas en acoustique.

Colin est le chanteur principal du groupe mais il arrive que toi ou Larry preniez le relais pour certaines chansons. Tu as déjà imaginé chanter sur tout un disque ?

Paul : Non je ne pense pas. C'est quelque chose que j'aime faire de façon non professionnelle parce que j'aime être un peu dans mon monde et pouvoir tout contrôler, ça ne me plairait pas de la faire de façon professionnelle. J'adore être un guitariste et c'est ça que je veux faire sur tout un disque. Par contre j’ai monté un side-project avec d’autres musiciens où je suis le chanteur et c'est possible qu'on sorte un EP si le boss d’un label est d’accord avec ça.
Sinon Larry est le lead singer d'un side-project, c'est un trio où chacun des membres chante mais c'est lui le leader et il a plus d’expérience dans le chant du coup.
Colin : Il a aussi une sorte d'autre projet où il chante, Nu Tiger Duo.

A propos des side-projects, est-ce que tu peux m’en dire plus sur The Lucky Nine ?

Colin : Pour le moment on n'est pas encore signés sur un label, l'album n'est pas tout à fait fini mais je crois que l'enregistrement sera bouclé dans un mois ou deux. Dès que ce sera bon on pourra discuter avec des labels pour voir...

Et comment le groupe s'est-il formé ?

Colin : Alors le guitar-tech de Hundred Reasons est à la guitare, c'est un ancien membre du groupe Above All. Il est ami avec Dan P. Carter de 'A' qui est à la basse et qui avait plusieurs chansons écrites en attente. Il leur fallait un chanteur et quand ils m'ont proposé, ça m'intéressait donc j'ai accepté de les rejoindre. Un ami à nous, Richie joue aussi de la batterie.

Vous avez suivi un thème directeur pour vos pochettes de disque jusqu'à maintenant : des bâtiments à l'époque de votre premier album puis des insectes depuis le dernier. Comment vous est venue cette idée ?

Colin : C'est quelque chose qui est venu tout seul. L'idée des bâtiments a commencé par hasard et on a continué ensuite.
Paul : Ca avait aussi un coté artistique et puis ça nous plaisait.
Colin : Les insectes c'était une idée plus "organique"...
Paul : C'est venu d'un artiste à qui on a dit ce qu'on voulait et qui nous a fait ça. On a décidé de travailler avec une seule personne et il est vraiment très bon dans ce qu'il fait. C'est plus vivant mais les lignes donnent aussi un coté assez froid. Je pense que pour les prochaines fois on essayera encore quelque chose de différent...

Vous avez récemment enregistré une reprise pour un album hommage aux Smiths, pourquoi avoir choisi ce morceau ?

Colin : Le choix n'est pas vraiment venu de nous deux. J'aime beaucoup les Smiths mais je ne suis pas non plus un fan, par contre la chanson qu'on a reprise est vraiment bonne.
Paul : Le label Eat Sleep Records nous a proposé de participer. Leur boss est un mec vraiment bien, il nous a demandé de reprendre un morceau et on était très content de le faire. En dehors d'Andy, notre bassiste, aucun de nous n'était vraiment un connaisseur du groupe donc on lui a dit d'y réfléchir et il a choisi How Soon Is Now. C'est une excellente chanson et on a donc enregistré notre version, elle n'est pas très différente de l'originale mais juste ce qu'il faut pour montrer que c'est notre reprise. C'était assez flatteur d'avoir été sélectionné parmi tous les groupes anglais pour participer au projet.

Il y a d'autres groupes participants à cette compilation que vous appréciez ?

Paul : J'aime beaucoup Million Dead, en fait c'est même Larry, notre second guitariste, qui a produit leur morceau pour la compilation.
Colin : Je crois qu'il a aussi produit celui de thisGIRL.
Paul : Oui c'est vrai j'avais oublié. Je ne suis pas sûr de la liste des groupes impliqués dans le projet mais il était question que Idlewild fassent une chanson aussi, en tout cas c'est cool que Million Dead et thisGIRL aient participé, on est très amis avec eux.

Est-ce qu'on peut espérer vous voir dans des festivals cet été ? Ou peut-être plus tard en tournée ?

Colin : On va faire des festivals au Portugal, en Allemagne, en Suisse aussi, mais je ne crois pas qu'on passera en France...
Paul : On envisage d'organiser une tournée européenne en tête d'affiche en fin d'année ou en début d'année prochaine. On jouerait surtout dans les petites salles et on aimerait aussi emmener un bon groupe anglais pour faire nos premières parties. Ca nous plairait vraiment d'organiser ça mais on devra déjà voir quand le nouvel album sortira, si personne ne l'aime on ne pourra bien sûr pas le faire, mais si on obtient les réactions qu'on espère alors ça se fera sûrement.

Pour finir, le questionnaire Sound Of Violence. Quels sont vos ... préférés ?

Groupe

Colin : En ce moment le groupe que j'écoute le plus est Coheed & Cambria, j'adore ce qu'ils font.
Paul : C'est vraiment dur de répondre. J'écoute énormément Biffy Clyro en ce moment, mais j'aime aussi beaucoup Rival Schools et The Copperpot Journals.

Chanson

Colin : Je n'écoute pas vraiment une chanson particulière ces temps-ci...
Paul : C'est la même chose pour moi, en plus je n'ai jamais vraiment réussi à retenir les titres des chansons que j'écoutais. Quand j'étais jeune j'avais surtout des cassettes et je ne retenais que les numéros des morceaux, c'est dommage mais ça n'a pas vraiment changé...
Colin : Je pense que ma chanson préférée est Down In A Hole d'Alice In Chains.

Film

Colin : Je ne saurais pas dire mon film préféré mais j'ai vu Kill Bill 2 il y a peu de temps et c'était génial.
Paul : J'aime beaucoup les comédies et je pense que mon film culte est Dumb & Dumber.

Lieu pour donner un concert

Colin : On a passé un super moment à Lyon l'autre soir, pareil au Portugal.
Paul : J'aime jouer en Ecosse.
Colin : C'est vrai que c'est bien aussi.
Paul : Si je ne devais choisir qu'une salle ce serait le Cavern Club à Exeter, on y a tourné le clip de Remmus lors d'un concert. On était en tournée et on avait amené plusieurs caméras et appareils photo pour pouvoir filmer le morceau avec nos fans et nos amis.

Equipe de football

Colin : Je n'aime pas le foot.
Paul : Je vais dire Chelsea pour faire plaisir à mon père qui suit le club depuis des années.