logo SOV

Erland And The Carnival

Interview publiée par Sarah Pitet le 23 octobre 2014

Bookmark and Share
Né en 2008 à Londres de la rencontre de Gawain Erland Cooper et Simon Tong, Erland And The Carnival est un groupe folk alternatif qui sort cette année son troisième album Closing Time. A l'occasion du 10ème anniversaire du label Full Time Hobby, ils donnaient en ce 20 octobre un concert gratuit à La Flèche d'Or. L'ancienne gare parisienne est vide lorsque nous arrivons pour rencontrer le groupe anglais. L'interview se déroule simplement, dans un coin de la pièce entre les balances et le début du premier concert.

Comment vous êtes-vous rencontrés et pourquoi avez-vous décidé de fonder Erland And The Carnival ?

Erland : Nous nous sommes rencontrés un jour à Londres. Au fil de la conversation nous nous sommes rendu compte que nous partagions le même intérêt pour Jackson C. Franck, un auteur/compositeur/interprête de folk américain, et ce fut comme un coup de foudre (rires). Nous avons donc décider de créer Erland And The Carnival ensemble, nom d'ailleurs inspiré de sa chanson My Name Is Carnival que nous avons reprise aux débuts du groupe.

Votre groupe a donc été fondé en hommage de Jackson C. Franck ?

Erland : Oui, en quelque sorte.

Tout les styles nous intéressent, nous ne nous limitons pas au folk.

Vous avez l'air très inspirés par la musique folk, je pense notamment à Bert Jansch et Jackson C. Franck, mais à quels autres styles musicaux vous intéressez vous ?

Simon : Tout les styles nous intéressent, nous ne nous limitons pas au folk. C'est en effet une bonne base pour expérimenter d'autres sons par la suite et créer des chansons.

Vous inspirez-vous d'autres arts ?

Simon : Oui bien sûr, le théâtre ou le cinéma. C'est souvent de là que vient l'inspiration.

Avez-vous une façon particulière de composer ? Le faites-vous séparément ou ensemble ?

Simon : Non, nous n'avons pas de façon particulière, cela dépend. Lorsque l'un de nous à une idée ou un nouveau projet il le montre à l'autre et nous y travaillons ensemble par la suite.
Erland : Nous ne nous arrêtons jamais de composer l'un et l'autre. J'étais d'ailleurs en train de bosser sur un nouveau projet tout à l'heure dont Simon ne sait encore rien (rires).

Simon, tu as joué avec des groupes tels que The Verve, Blur, ou encore Gorillaz. Est-ce que cela influence la musique que tu joues avec Erland And The Carnival ?

Simon : Pas spécialement. Erland And The Carnival est un tout autre projet, il n'a donc pas de rapport avec les groupes dans lesquels j'ai joué. C'est un projet à part entière.

Pourquoi avoir appelé votre nouvel album Closing Time? C'est un titre un peu nostalgique, non ?

Erland : Non, car chaque album est un aboutissement présageant quelque chose de nouveau. Nous avons fini cet album mais cela ne va pas nous empêcher de créer quelque chose de nouveau et de différent. Après avoir fait cette interview tu vas passer à autre chose et demain tu en feras une autre complètement différente. Chaque fin est un nouveau début !


Il y a-t-il des sujets que vous abordez souvent dans vos chansons ?

Simon : Non, nous parlons de notre vie en général, de nos expériences. Dans nos anciens albums, c'est vrai que nous avions des sujets plus ciblés que pour le dernier. Cela dépend de l'inspiration du moment.

Qu'est-ce que ce dernier album représente pour vous ?

Erland : C'est un album beaucoup plus personnel que les autres. On peut le remarquer avec des chansons telless que I Am Joan et Quiet Love qui détiennent un vrai message.

En parlant de Quiet Love, c'est une chanson que j'ai particulièrement appréciée en écoutant votre album. Pouvez-vous me raconter l'histoire de cette chanson et de quelle façon son clip l'illustre ?

Erland : Qu'en as-tu pensé ? (rires) Dis nous la signification que tu lui as donné.

D'après ce que j'ai retenu, il représente des personnes âgées jouant au bingo. Tous semblent malheureux et parmi eux se promène un homme avec un sac sur la tête où est dessiné un visage triste...

Erland : C'était moi ! (rires)

Au fil de la chanson, chacun commence à sourire pour aucune raison particulière et le sac que tu portes tombe. Cela peut signifier que l'amour est simple, que nous n'avons pas besoin de raison particulière pour être contentés ? Dites-moi si je n'y suis pas du tout !

Erland : Non c'est bien ça !

Vous avez participé à un autre groupe ensemble, The Magnetic North, que vous avez fondé en 2012 avec la musicienne irlandaise Hannah Peel. Pourquoi avoir créé un autre projet alors que vous aviez déjà Erland And The Carnival ?

Simon : Car c'était quelque chose complètement différent de ce que nous faisions pour Erland And The Carnival. Erland voulait parler de son pays d'origine, l'Ecosse, et c'est pour cela que nous l'avons appelé The Magnetic North. C'était un projet qui ne collait pas avec ce que nous faisions déjà, nous avons donc décider d'en créer un différent et sous un autre nom.

Travaillez-vous toujours avec Hannah Peel ?

Erland et Simon : Oui toujours !

Avez-vous encore des projets pour l'avenir ?

Erland : Nous aimerions écrire la musique d'un film, cela pourrait être marrant. Je pense que quand tu es musicien tu n'as pas seulement à faire des albums, à te limiter à la musique. Cela peut en effet être utilisé à d'autres fins, pour des films ou pour le théâtre par exemple. C'est pour cela que nous n'arrêtons jamais de créer.

Quel regard portez-vous sur toute la musique qui se fait en ce moment ?

Erland : J'aime beaucoup, je trouve cela passionnant. Certains artistes utilisent des instruments qui rendent leurs chansons différentes, tels que les cuivres par exemple. C'est excitant car tu ne sais jamais vraiment de quel genre de musique il s'agit. Bien sûr il y a beaucoup de choses qui se ressemblent, qui sonnent de la même manière, mais ça a toujours été le cas, à n'importe quelle époque.

Je pense que la plupart des musiciens sont un peu des geeks.

Aimez-vous utiliser des pédales d'effets pour transformer les sons que vous créez ? J'ai remarqué que dans certaines chansons telles que Daughter vous mettiez le son à l'envers...

Erland : Oui en effet. Je pense que la plupart des musiciens sont un peu des geeks. Il n'y a rien de plus passionnant que de faire une chanson et de la rendre complètement différente grâce à des effets, de la transformer.

Simon, j'ai vu que Damon Albarn avait annoncé le retour de Gorillaz pour 2016. Seras-tu de la partie ?

Simon : Je ne sais pas, il ne m'a pas proposé.
Erland : J'ai peut être tort mais je suis impressionné par le fait que Damon Albarn soit constamment en train de créer, qu'il enchaine les projets. Je pense que c'est une façon géniale de travailler car ainsi tu peux te débarrasser de ce que tu faisais avant, passer à autre chose et savoir exactement ce que tu fais au bon moment.

Vos derniers concerts ont principalement eu lieu en Angleterre. Êtes-vous contents de quitter à nouveau le Royaume-Uni pour jouer dans des villes telles que Berlin, Amsterdam ou Paris ?

Erland : Oui ! Nous ne donnons pas souvent de concerts hors de l'Angleterre alors c'est excitant d'aller jouer dans d'autres villes européennes.

Avez-vous gardé un bon souvenir de votre concert à La Flèche d'Or en 2011 ?

Erland : Je me rappelle que nous avions bu beaucoup de mojitos (rires). Mais c'était un bon concert ! Je me rappelle de ce que nous avions fait avant et après, ça avait été un concert très rapide !


Depuis la création du groupe, y a-t-il un concert dont vous gardez un meilleur souvenir ?

Simon : Je pense que celui que nous avons donné à Londres vendredi dernier était le meilleur.
Erland : Oui, c'était vraiment génial. Nous avions déjà fait ce genre de gros concert à New York mais celui-ci était plus intéressant musicalement, le set était plus dynamique. Quelqu'un m'a même envoyé un message disant qu'il avait vraiment adoré le show et que toutes les chansons avaient de l'importance.
Simon : Nous avions en plus beaucoup de musiciens avec nous sur scène et une projection au-dessus de nos têtes. C'était vraiment une bonne soirée.

Et comment vous sentez vous par rapport à ce soir ?

Erland : Nous ne savons pas encore ! Ça s'annonce plutôt bien !