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Glass Animals

Interview publiée par Charlotte Prince le 22 août 2016

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Deux ans après la sortie de son premier album ZABA, le quatuor originaire d'Oxford revient sur le devant de la scène avec un nouvel opus intitulé How To Be A Human Being. Nous les rencontrons à cette occasion dans les locaux de Caroline International pour en apprendre un peu plus sur ce nouveau disque.

Rentrons dans le vif du sujet : vous avez intitulé votre nouvel album How To Be A Human Being, pouvez-nous en dire plus sur ce choix de titre ?

Dave : Pour faire simple, cet album parle de différentes personnes qui mènent chacune une vie différente mais qui se conduisent simplement comme tout le monde : ils se comportent de manière bizarre, de manière normale, ils font des choses cool, des choses insensées, en bref ils font tout. Au final ce sont juste des gens qui ne font que ressembler à des êtres humains et mènent leur propre destin. Tout ça pour dire que quoique tu fasses ou décides de faire de ta vie, c'est tout simplement naturel et dans l'ordre des choses.
Et d'un autre coté, on s'appelle Glass Animals, alors ce titre c'était une manière un peu espiègle de parler de nous et du fait qu'on a beaucoup changé depuis ces deux dernières années, on a énormément tourné et on a quasiment été entourés de gens qu'on ne connaissait même pas et qu'on n'a pas eu le temps de connaitre. C'était assez dingue de rester quasi deux ans loin d'Oxford.

Le second album est souvent considéré comme le plus compliqué à enregistrer pour un groupe. Comment avez vous vécu l'enregistrement de How To Be A Human Being ?

Dave : Je ne dirais pas que c'était super facile pour nous. En fait pour les gens le plus dur quand tu fais un album est de vraiment t'y atteler, de trouver un vrai début dans le processus écriture, enregistrement, etc... Honnêtement, ça s'est plutôt bien passé de ce coté ci. En fait quand on est rentrés de tournée, on est allés directement en studio pendant environ une semaine et demie : on a travaillé de suite sur les rythmiques, les voix, la production, etc... Pour faire court on a enregistré des démos pour chaque chanson, démos qui se sont révélées plutôt bonnes. Et ensuite on a passé plusieurs mois à faire les choses correctement et à tout bien enregistrer.

Quand tu vois l'accueil qu'a reçu Life Itself, tu te dis qu'on a refait une entrée plutôt remarquée.

L'album est donc prévu pour le 26 août et vous avez choisi comme single d'introduction Life Itself. Pourquoi avoir choisi cette chanson en particulier ?

Dave : Tout ce que je peux dire, c'est que ce n'est pas moi qui ait choisi...
Joe : Arrête Dave, on sait ce que tu es derrière tout ça.
Dave : Non, sérieusement, ce n'était pas moi. En toute honnêteté je ne pouvais pas choisir quelle chanson serait la meilleure pour annoncer notre nouvel album, personne dans le groupe n'a pu d'ailleurs !
Drew : Je peux confirmer qu'aucun d'entre nous quatre n'a pu imposer un choix, c'était tout bonnement impossible.
Dave : On a tout simplement fait écouter quelques titres à nos proches et dès qu'ils nous on dit quelle chanson les marquait le plus, on s'est juste dit « OK on va prendre celle-ci ».
Joe : Sans oublier notre label...
Dave : Oui bien sûr que l'avis de notre label primait aussi sur le choix. Et bien évidemment les radios... Surtout aux States, nous mêmes on ne sait pas ce qui pourrait plaire le plus aux auditeurs, donc oui, on leur laisse un peu le contrôle de ce qui pourrait le mieux passer sur les ondes.
Joe : Quand tu y repenses et quand tu vois l'accueil qu'a reçu cette nouvelle composition tu te dis qu'on a refait une entrée plutôt remarquée, ce qui est assez excitant et ça nous reflète assez bien. Bien sûr on avait plusieurs options quant au choix de la chanson mais Life Itself a vraiment été la meilleure.

Quand on se penche sur le reste de l'album, on retrouve un son assez différent de ZABA, en dehors de Youth et de ses claviers qui me rappelle vraiment votre musique, le reste est plutôt axé hip-hop ou rap. Pourquoi ce choix ? Est-ce le fait d'avoir énormément voyagé aux Etats Unis qui vous a influencé sur ce type de sons ?

Dave : Hum... je dirais que ça s'est fait de manière inconsciente. Aux Etats-Unis il est vrai qu'on a joué des shows assez immenses et on a même fini par retravailler la version live de notre premier album ZABA, on s'est dit qu'il fallait le jouer de manière plus « heavy ». De ce fait on a poussé un peu plus loin ce son « heavy » quand on est retourné en studio et qu'on a enregistré How To Be A Human Being. On s'est rendu compte que ce son nous correspond bien plus et que ce sera un régal que de le jouer en live.

Justement, quand vous tourniez pour ZABA, il y a certaines chansons que vous ne pouviez jouer live car trop compliquées à trouver la bonne version. Quand vous avez écrit votre 2ème album, vous êtes-vous plus concentrés sur un opus facile à jouer en live ?

Dave : C'est vrai, c'était assez dur, mais sérieusement tu ne peux pas du tout penser à ça quand t'es en studio. Je veux dire par là que tu cherches surtout à enregistrer la meilleure version possible de tes chansons, sans aucune limite. Et puis tu passes pas mal de temps à enregistrer des différentes jusqu'à trouver celle qui te plait.

Toujours à propos des Etats-Unis : il n'est pas si aisé pour les groupes européens d'arriver à se faire un nom là-bas. Vous concernant c'est strictement l'inverse, vous y avez passé des mois et écumé les salles de concerts et festivals. Comment vivez-vous ce grand succès outre Atlantique ?

Dave : On a toujours tellement à faire en Amérique mais je n'ai pas à me plaindre car j'adore ça, j'adore aller là-bas. En gros quasiment tous les jours tu te réveilles dans une ville différente ! Non c'est vraiment fun et tu rencontres tellement de gens qui se révèlent intéressants enfin je ne sais pas trop comment expliquer ça, je peux juste dire que c'est quelque chose qui me plait énormément.
Joe : Pour faire court c'est comme si on était quatre potes qui passent beaucoup de leurs vacances ensemble.
Dave : Oui, c'est carrément cool et je peux te dire qu'on a vraiment de la chance.

Revenons en à votre album : l'artwork est totalement différent. Autant la pochette de ZABA avait un coté tropical haut en couleurs, autant celui de How To Be A Human Being diffère complètement : couleurs plus vives, votre logo pixelisé me rappelle un peu les années 80 et les jeux vidéo comme Super Mario World. La photographie des personnages a elle un coté 90's qui rappelle les protagonistes d'une série TV. Qui a principalement travaillé sur cette idée ?

Ed : C'est principalement Dave.
Dave : Oui, et j'y ai beaucoup pris de plaisir mais ça m'a tellement demandé de boulot et d'efforts que je ne suis pas prêt de le refaire (rires). J'avais juste une idée un peu généralisée mais après j'ai un ami photographe de Los Angeles qui m'a aidé à tout mettre en forme. En ville on a fait passer pas mal de castings pour trouver les personnes qui correspondraient le mieux à ce qu'on recherchait.
Si tu l'as remarqué en écoutant l'album, chaque chanson est propre à un personnage donc il nous a fallu trouver pas moins de onze personnes. Des acteurs qui représenteraient parfaitement tous ces détails dont on a besoin : quelle voiture l'un pourrait conduire, que ferait l'autre de son temps libre, à quoi ressemblerait la maison d'un autre... Ensuite il a fallu trouver les bons costumes, propre à chacun, puis on a fini par recréer des décors pour pouvoir les photographier séparément : un salon, une chambre, un lieu de travail, etc... De quoi pouvoir les remettre en scène proprement et dans l'élément leur correspondant le mieux. Juste eux comme de simples humains, montrant où ils vivent. Mais on a pas mal insisté sur les décors en les surchargeant exagérément.

Concernant les artworks et les paroles de l'album, ils sont connectés entre eux.

J'imagine donc qu'on les retrouvera tous dans différentes vidéos ? Dans celle de Life Itself, on a déjà le jeune garçon, cette femme dans sa robe blanche et la serveuse. Seront-ils d'une certaine manière reliés entre eux ou auront-ils tous des rôles totalement différents ?

Dave : Oui et non. Concernant les artworks et les paroles de l'album, ils sont connectés entre eux, c'est indéniable. Pour les vidéos c'est une toute autre histoire, on a voulu et on veut faire des séquences où ils sont tous séparés les uns des autres. On a décidé que chaque personnage se devrait de trouver la bonne personne avec laquelle il voudrait créer un lien. C'est peut-être la seule chose en fait qui pourrait faire que là aussi ils sont au finale tous connectés. Quant aux prochaines vidéos j'ai d'autres idées en tête et ça devrait être assez cool.

Vous aviez choisi de faire un concert intimiste à Oxford pour présenter quelques compositions de votre nouvel album. Comment le public a réagi face aux nouvelles chansons ?

Drew : Ils les ont littéralement détestées (rires) !
Dave : Ça s'est clairement bien passé, on était plutôt satisfaits sachant qu'on était assez nerveux avant le set puisqu'on n'avait pas pu vraiment répéter et donc on partait un peu a l'inconnu, ne sachant pas comment le tout sonnerait sur scène. Comme Life Itself, c'était vraiment compliqué au moment des répétitions, et concernant certaines chanson comme S02E03, on sait pertinemment que les versions live vont grandement évoluer au fil des concerts.

Les gens ont été assez surpris quand vous avez sorti Lose Control avec Joey Bada$$ l'année dernière. Avez-vous eu envie d'inviter des artistes sur How To Be A Human Being ?

Dave : J'ai toujours considéré que les albums de Glass Animals sont et doivent rester du pur Glass Animals. On aime faire des collaborations avec des artistes cool comme Joey mais ça s’arrête là. Peut-être qu'un jour on fera un album spécial « reprises internationales » mais à l'heure actuelle il n'y a que nous quatre qui travaillons sur nos albums.
Joe : Tu as oublié de dire qu'on a quand même un invité spécial sur l'album...
Dave : C'est vrai, un flûtiste ! (rires)

Avez-vous pensé à jouer une autre reprise ? Celle de Kanye West (Love Lockdown) est une des meilleures que j'ai pu entendre...

Dave : Pour le moment pas vraiment.
Joe : C'est vrai mais on dirait bien que les gens s'attendent à ce qu'on sorte prochainement quelque chose.
Dave : Et personnellement je pense que d'ici peu de temps une radio nous demandera de bosser une cover sous trois jours avant de la jouer live en exclu. J'aime faire des reprises mais c'est toujours assez compliqué de trouver LA bonne chanson à reprendre. Enfin j'ai quand même quelques idées en tête, c'est pareil pour Joe, Drew et Ed donc je pense effectivement qu'on pourrait refaire quelque chose d'assez cool sous peu.

Vous retournez déjà sur la route pour des festivals, une tournée US, une tournée UK et une tournée Européenne. Etes-vous fin prêts à jouer votre nouvel album, et quel est votre ressenti quant à retourner sur scène et rencontrer à nouveau énormément de gens aux quatre coins du monde ?

Dave : Pour etre honnête, on a appris un peu à gérer tout ça ces deux dernières années mais je suis assez excité à l'idée de jouer nos nouvelles compositions. On a été clairement influencés par tous ces concerts pour notre 2ème album et comment sonner plus pêchus et heavy en live. Mais comme je l'ai dit précédemment on compte sur tous ces prochains concerts pour bien nous mettre en place et essayer différentes versions pour arriver aux meilleures. Enfin, on verra bien...