Encapuchonnés dans leurs sweats, ils montent sur scène et débutent avec 15X, titre chanté en français par Roman Rappak. D'emblée, on constate la différence avec leur venue précédente : le son est meilleur, les basses plus importantes, la voix porte plus et surtout, le Point Éphémère semble être le lieu le plus approprié pour recevoir le collectif londonien. Ne cherchons pas à les cataloguer, c'est impossible : mélangeant performance live et visuelle, rock, phrasé hip-hop et boucles électro, ils semblent avoir acquis une maîtrise de leurs titres plus importante qu'en avril dernier. En une trentaine de minutes, ils nous emmènent tantôt sur les dancefloors (Episodes), tantôt dans une promenade chimérique (The Well et December). Le batteur fait preuve d'une dextérité déconcertante tandis que le chant de Roman hante les compositions toutes aussi inspirées les unes que les autres.
Une petite pause, histoire de remplir nos pintes et encore un peu plus la salle et voilà l'accueil idéal pour les énigmatiques Is Tropical. Ces derniers jours, leur clip de The Greeks a fait le tour de la blogosphère : il faut dire que des enfants se livrant à des combats sanglants façon cartoon, avec pour toile de fond le trafic de drogue, ce n'est pas commun !
Le groupe a pourtant le mérite de savoir faire remuer les foules mais ce soir, le son est beaucoup trop fort et devient vite désagréable ; les voix sonnent différentes, trop différentes des enregistrements studio, et un manque de nuance se fait sentir sur la longueur. Là où Breton recherchent la singularité, Is Tropical cherchent plutôt à capter l'attention du plus grand nombre ; leur musique est directe : des gros beats taillés pour les pistes de danse, une basse marquée, du synthé et, surtout, une redoutable capacité à livrer des mélodies accrocheuses. Seulement, ce soir, la sauce du mal à prendre. Même si la musique est transgénérationnelle, on peut se demander si, passée la vingtaine, nous perdrions une quelconque faculté à apprécier ce genre de rythmes. Ou serait-ce un manque d'alcool ? Nous ne le saurons jamais mais le plus important réside sans doute dans le fait que la recette fonctionne : le public, captivé, en redemande.