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WU LYF

Paris, Point Éphémère - 29 juin 2011

Live-report par Fab

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Après avoir fui la presse et toute exposition médiatique durant des mois, WU LYF ne peuvent à présent plus se cacher : alors que leur premier album est enfin parvenu jusqu'aux oreilles du commun des mortels, la multiplication des concerts ces dernières semaines a achevé de dissiper le mystère entourant la formation originaire de Manchester. Retour sur la prestation du groupe dans un Point Ephémère bondé et à l'atmosphère étouffante ce mercredi 29 juin...

Depuis une poignée de prestations remarquées en France durant l'année écoulée, notamment au MIDI festival de Hyères puis lors des Transmusicales de Rennes en décembre dernier, WU LYF étaient régulièrement cités par une poignée d'irréductible comme le groupe le plus excitant que la Grande-Bretagne nous avait offert depuis longtemps. A l'écoute de Go Tell Fire To The Mountain, les réactions ont été à la hauteur des attentes. Si certains continuent de crier au génie sans esquisser la moindre hésitation, d'autres n'éprouvent aucune retenue à parler d'imposture pour un groupe peut-être plus singulier qu'il n'y paraissait jusqu'alors.
Ce soir, moins de vingt-quatre heures après un galop d'essai réservé aux fans dans la petite salle de la Mécanique Ondulatoire, le public entassé dans la fournaise du Point Ephémère fait preuve d'une patience remarquable alors que les français d'Apes & Horses démontrent de belles qualités durant leur première partie de quarante petites minutes, leur mélange de math-rock, post punk et ambiances plus aériennes s'avérant du plus bel effet.

Lorsque les lumières de la salle s'éteignent une seconde fois sur le coup de 21h30, seule une imposante croix représentant l’emblème du groupe illumine les lieux depuis le centre de la scène. Le public retient alors son souffle jusqu'à l'arrivée des quatre jeunes musiciens avec une certaine assurance. Il ne faut pas plus d'une dizaine de secondes avant que les premiers rangs ne s'animent alors que résonne l'introduction de L Y F. Des cris, symbole d'un enthousiasme quasi-unanime, se font entendre mais une acoustique exécrable et un chant inaudible réduisent à néant les efforts naissants de WU LYF pour enflammer son public.
L'enchaînement des titres, tous extraits de leur premier album, confirme progressovement une véritable montée en puissance, symbolisée par l'aisance du groupe dans son approche live ou sa communication face à un public toujours plus prompt à jubiler face à la densité du son des jeunes anglais et du chant au bord de la rupture d'Ellery Roberts. Cette même voix, souvent critiquée par les détracteurs du groupe, tutoie ainsi régulièrement ses limites mais ne flanche jamais, le charisme du meneur de la troupe se chargeant du reste.
Repris sur scène ce soir, l'enchaînement de Spitting Blood et Dirt, sans interruption, emballe une salle sous le charme, mais met également en avant les faiblesses d'autres compositions moins prenantes constituant autant de moments d'accalmie malgré tous les efforts de la formation pour ne jamais laisser la tension retomber durant une cinquantaine de minutes conclue avec l'inévitable rappel d'un titre sous des applaudissements nourris.

A défaut de justifier toutes les louanges leur étant adressées, WU LYF ont su se montrer le temps de ce concert à la hauteur d'un premier album de très bonne facture. Entre adorateurs et sceptiques, le débat n'est assurément pas achevé, mais fort est de constater que ces quatre anglais sont dès à présent armés pour affronter et conquérir les foules.