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Frank Turner

Paris, Trianon - 4 juillet 2011

Live-report par Amandine

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Voir des artistes comme Frank Turner et Social Distortion dans un lieu aussi prestigieux que le théâtre du Trianon relevait un peu de l'incongru en ce lundi. On aurait plutôt pensé faire quelques pas sur le boulevard Rochechouart pour les découvrir sur la scène de feu l’Élysée Montmartre. Le lieu et le prix des billets s'y rapportant n'ont pourtant pas dissuadé les fans des Californiens qui se massaient déjà sur le trottoir dès la fin de l'après-midi.

Pour les habitués des concerts de punk commençant souvent à une heure avancée de la soirée, l'horaire prévu (19h30) nous semble étonnamment tôt mais un éclair de bon sens nous intime de nous y tenir et le soulagement est palpable lorsque les lumières s'éteignent pour le début de la première partie, assurée par le plus punk des folkeux : Frank Turner. Ce soir, le bellâtre, ex-leader des regrettés Million Dead, joue sa dernière date avec Social D. et il semble disposé à nous faire part de toute l'énergie dont il dispose pour nous mettre en condition. Immédiatement, nous sommes à nouveau frappé par son charisme et son aisance scénique.
Il entame avec Eulogy, premier titre de son tout nouvel album, England Keep My Bones. Accompagné par ses habituels Sleeping Souls, nous constatons que, ce soir, nous aurons le droit à un set électrique, enragé, loin des mélodies acoustiques ayant fait la réputation de l'Anglais. Force est de constater que l'osmose règne entre les cinq musiciens : la basse, aussi incisive que peut l'être celle d'un Paul Simonon, accompagne une guitare électrique déchaînée, venant contrebalancer la guitare sèche de Turner. La voix de ce dernier, qui garde toutes ses expériences punk passées, sait se faire douce ou plus rageuse quand il le faut et il module les émotions habilement.

 

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Lui, qui nous confiait quelques heures avant son concert qu'il était conscient que le public n'était pas venu pour lui ce soir, a dû être surpris : comme à chacun de ses passages parisiens, son noyau dur de fans est bien présent. Aujourd'hui, il n'est pas question de promouvoir son nouvel album, Frank Turner est là pour se faire plaisir et il joue donc un florilège de ses meilleurs titres. Il nous fait même le plaisir de chanter Putain De Bordel De Merde, en français et avec son humour habituel. Comme nous l'avions présagé à la sortie de l'EP, Rock'N'Roll , en novembre dernier, I Still Believe réussira à mettre tout le monde d'accord ; il faut dire que même pour les personnes qui ne connaissant pas l'Anglais, il est difficile de ne pas se laisser prendre au jeu. Turner est loin des clichés hautains du star system : il paraît humble, sincère, et donne rapidement l'impression d'être face à un vieux pote venu gratter les cordes en soirée un samedi.
Il qui roule sa bosse depuis de nombreuses années maintenant et sa maîtrise ne l'aura rendue que plus attachant ce soir, allant jusqu'à se mettre le public dans la poche grâce à un sens inné de la scène et une communication incessante.

 

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On patiente en écoutant Deep Purple et ZZ Top, en assistant à un véritable concours de tatouages. Il faudra attendre un long moment avant de voir arriver sur scène les Américains de Social Distortion. Le public, éclectique, semble être le témoin de la longue carrière du groupe : des quinquas les ayant suivi depuis le début de leur carrière en 1979 et de jeunes fougueux arborant les tee-shirts à l'effigie de leurs idoles, venus en découdre dans la somptueuse fosse du Trianon.
Chapeau haut-de-forme et bretelles un brin désuètes, Mike Ness déchaîne les foules dès ses premiers éclats de voix. De notre coté, nous nous délectons de leur show en réalisant que se faire accompagner par Frank Turner, en première partie, c'est tout de même une certaine classe, même pour des pointures comme Social Distortion.
setlist
    Eulogy
    Try This At Home
    Reasons Not To Be An Idiot
    One Foot Before The Other
    Putain De Bordel De Merde
    I Still Believe
    Glory Hallelujah
    The Road
    Photosynthesis
photos du concert
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