The Kills

Ils figurent parmi les têtes d'affiche de l'édition 2011 du festival Rock en Seine, mais ce soir c'est dans un lieu beaucoup plus intimiste que nous retrouvons les Kills. Ce concert privé dans le cadre de l'enregistrement de l'émission L'Album de la Semaine pour Canal + nous donne un avant goût de ce qui attend les festivaliers.

Le duo américano-britannique entre en scène sous les applaudissements du public, Jamie Hince une bouteille de Bordeaux dans une main et un verre à pied dans l'autre et Alison Mosshart balançant ses jambes effilées et ses longs cheveux noirs. Des dandys, cools et tellement classes, mais pas seulement. A l'allure s'ajoute aussi et surtout, une furieuse énergie rock n'roll que l'on sent et pressent avant même que la musique ne commence.
Ils démarrent leur set avec le fameux et vrombissant No Wow, un « vieux » morceau pour peut-être commencer tranquillement et capter l'oreille des fans avant de continuer avec les morceaux tirés de leur nouvel album. Car oui, ils sont en pleine tournée promotionnelle de leur quatrième opus sorti en avril dernier.

Bel enchainement de nouvelles compositions avec Future Starts Slow suivi de Heart Is A Beating Drum, et c'est Alison qui s'enchaine littéralement à sa guitare, le câble blanc de son instrument négligemment enroulé autour de ses jambes. C'est un peu l'illustration de ce qui fait la force des Kills sur scène, une certaine impression de flegme au milieu du professionnalisme, un naturel préservé, les imperfections assumées.
Jamie, presque statique lorsqu'il joue, se ressert du vin entre les morceaux et ne manque jamais de remercier le public en français. Alison, quant à elle, c'est une autre histoire : elle est toujours en mouvement, tel un fauve dans sa cage. Elle possède un petit quelque chose de théâtral, elle interprète les morceaux à tous les sens du terme, on voit les émotions se succéder sur son visage. Cela semble alors assez naturel lorsque le groupe reprend One Silver Dollar, originellement interprété par Marilyn Monroe. A cet instant, il est bien difficile de se dire que cette chanson date de 1954 tant elle semble actuelle.

Tout au long du concert, la tension est permanente, comme un orage qui n'exploserait pas. Et lorsque l'on croit l'explosion imminente, c'est la douce ballade The Last Goodbye qui vient clôturer le show, nous laissant là comme ça, heureux mais attendant la suite.
Qu'on se rassure il ne s'agit que d'un goodbye très temporaire. En effet, après Rock en Seine, les Kills seront de retour pour cinq dates en France en novembre prochain. De nouvelles occasions de voir se produire ce duo flamboyant, qui loin de se répéter, nous offre toujours des concerts à l'énergie et à l'authenticité intactes.