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Kitty, Daisy & Lewis

Paris, Maroquinerie - 12 octobre 2011

Live-report par Aurélie Tournois

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Les générations se mélangent ce soir à la Maroquinerie. Le concert est complet et la salle pleine à craquer.

Gaspard Royant, jeune gaillard en pantalon rouge, arrive seul sur scène avec sa guitare. Son rockabilly et sa voix puissante conquièrent d'emblée un public attentif. Dommage qu'il n'y ait pas d'autres instruments pour l'accompagner. Le Français mélange country, rock & roll et folk en racontant des épisodes de son enfance, sa Gibson dans les bras.

Un peu plus tard, la scène est jonchée d'instruments en pagaille, dans un fouillis de câbles entremêlés. Dans la famille Durham, je demande les filles, le fils, et... les parents. Tous font face au public. Chacun s'installe, une coupe de champagne à la main. Ils ne savent plus où mettre leurs pieds, dans ce joyeux bazar. Dès le début du concert, le son est mauvais. Mais, magie du groupe, sans doute, tout le monde semble passer outre. Les trois frères et sœurs échangent sans cesse batterie, harmonica, synthétiseur ou guitare électrique, et se remplacent continuellement au chant. Entre chaque morceau, le silence se fait pendant plusieurs minutes, le temps de changer de places et d'instruments et que les membres du groupe s'occupent eux même de leurs amplis et leurs branchements. Comme s’ils jouaient dans leur salon.
Bientôt, les deux sœurs s'unissent auprès du micro, le temps de chanter Going Up The Country. L'air grave de Kitty est de famille, la concentration est de mise. Lèvres rouges, vissée sur de hauts talons, Daisy tape le rythme du pied en frappant sur la batterie. Maman s'affaire à la contrebasse et à la basse fretless, Papa gratte sa guitare, puis son banjo, les yeux rivés vers sa progéniture, plein d'admiration.

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Chacun donne de sa voix motown, comme s'il chantait sur l'estrade d'un saloon. L'ampli de la contrebassiste, installé sur un support de fortune, menace de tomber au sol et les câbles de se débrancher. L'équilibre est si fragile que, dès les premières chansons, le xylophone disposé sur le piano s'écrase par terre, éparpillant la quasi-totalité des touches au sol et provoquant par la même occasion le sourire désolé de Daisy.
Au milieu du live, la petite famille est rejointe par le trompettiste jamaïcain qui avait connu un triomphe impressionnant à Rock en Seine l'an dernier. Lunettes noires sur le nez, chapeau sur la tête, il souffle dans sa trompette, caché dans les coulisses, pour annoncer son entrée en scène. Après avoir enflammé la Maroquinerie en communiquant sa bonne humeur avec Tomorrow et I'm So Sorry, c'est sous les ovations que le musicien quitte la scène. Le groupe, qui joue sans setlist, comme à son habitude, offre peu de titres du premier album à ses fans, préférant les faire danser sur des morceaux de son dernier opus Smoking In Heaven. Le virage ska ressenti à l'écoute du disque s'efface totalement devant la mise en scène et la voix si rock'n'roll des membres de la fratrie.

Le groupe, sous les applaudissements sonores de l'assemblée, revient pour deux rappels, quittant la scène avec Mean Son Of A Gun, demandée avec insistance et à plusieurs reprises par le public. Malgré des réglages défectueux, le live a enchanté les fans de la première heure, qui, une fois les lumières rallumées, restent immobiles devant la scène, comme fascinés.