Beth Gibbons & Rustin Man

Hier soir il faisait froid à Paris, +2 lors du début de la queue devant le Grand Rex, 0 après 1h30 debout dans le froid. Tout cela pour voir une petite britannique de Portishead, née à 15km de Bristol, enchanter cette magnifique salle parisienne. Je ne regrette absolument pas d'être arrivé à 18h10. Cela m'a permis de me trouver au troisième rang, rangée centrale... place de rêve (le premier rang étant très chiant, il faut lever la tête pour bien voir le show).

Commençons cette critique par la première parte du concert. Autant Daisy Box en première partie de Millionaire, c'etait pauvre et mauvais, autant j'ai presque jamais vu un groupe de première partie, inconnu pour moi, qui me donne envies d'écouter l'album à l'issue du concert. Hier soir c'etait Les hurleurs, classé nouvelle scène française à l'instar de Mickey 3d ou Les Hurlements De Léo. Je déteste personnellement tous ces groupes mais Les Hurleurs m'ont bluffé hier. Il y avait des inspirations de Nick Cave (Red Right Hand), de Morphine pour la section cuivre (You Had My Chance). Franchement c'etait super bon et ils ont de l'humour et de la reconnaissance envers Beth...
Sinon abordons le concert en lui même. Beth, dont c'etait le deuxième concert que je faisais, aborde toujours la même tenue décontractée. Le Grand Rex, a mon avis archi comble (je ne voyais pas le haut mais c'etait complet sur les sites web…). Donc sur scène , 5 musiciens (violon, accordéon, synthé, guitare ..) Rustin Man et Beth. Les basses archi présentes et la voix déraillée de Beth annoncet de suite la couleur, ce sera intense. Comme à son habitude, elle est présente mais pas extravagante, partant dans l'ombre pendant les périodes instrumentales, laissant la part belle aux musiciens et revenant sur le devant lors des morceaux vocaux. Tout cela sans pour autant oublier le public, son public, venu pour elle en majorité, mais je n'oublie pas Rustin qui, c'est vrai, nous a concocté des morceaux et des effets de guitares de toute beauté. Elle nous dit quelques mots en français, réagit aux appels du public, accepte une séance de dédicace qui n'en finit plus et est obligée de partir en laissant les derniers fan arrivés dans l'attente d'une signature.
Le groupe a donc joué presque tous les morceaux de l'album (je n'ai plus la setlist complète en tête) mais c'est clair que l'on reconnait sa griffe sur le live : on retrouve la même variation sur Funny Time Of Year que Airbus Reconstruction par rapport à Glory Box pour Portishead. La version live est hyper appuyée, électrique, saturée, la chanson est coupée en deux : la première, vocale comme sur le CD et la seconde, aussi longue et purement instrumentale qui vous prend aux trippes !
Si on compare avec Portishead, on y retrouve la même émotion, mais musicalement il n'y a pas la partie electro, celle-ci laissant sa place aux instruments et aux musiciens, éléments indispensable à ce nouveau groupe. Pour moi l'année 2003 avait commencé par la super surprise Zwan, elle continue superbement bien et je dois dire que le mois de Février 2003, avec Zwan, Millionaire et Beth pour finir restera àjamais dans ma mémoire !