logo SOV

Is Tropical

Paris, Nouveau Casino - 16 février 2012

Live-report par Sandra Stefanini

Bookmark and Share
C’est une jungle tropicale qui se presse rue Oberkampf au Nouveau Casino, la salle affiche complet pour la prestation des enfants prodiges de chez Kitsuné. J'ai d’ailleurs oublié de revêtir mon t-shirt « Collège Kitsuné » ce soir, et franchement je le regrette. Pour me fondre dans la masse, cela va être difficile, déjà que mon compteur affiche 18 années de plus que la plupart des adolescents présents. Si, en plus, je ne porte pas les oripeaux adéquats pour me fondre dans le décor...

Pas grave, je fends la foule compacte pour me trouver une place dans les premiers rangs. J’ai raté les français de Juveniles, lesquels n'ont apparemment pas laissé un souvenir impérissable au public. Pourtant, un fan les alpague alors qu’ils quittent la salle. Moi, j’ai juste envie de leur dire « Salut et sinon ils montent sur scène à quelle heure Is Tropical ? ». Eh oui, je suis comme la jeune fille en fleur devant moi, je brûle d’impatience de les voir. D’accord, j’en rajoute un peu, mais j'avoue avoir sacrément hâte de juger ce que valent sur scène les trois londoniens.

SOV

Le concert commence et là je pense « Ah ouais, marrant, bref je suis allée au concert de Is Tropical ». Oui, d’accord, stop, on se concentre. Autant vous le dire tout de suite, j’apprécie l’album d’Is Tropical. D'accord, pas tout, les morceaux « pop » sont assurément dispensables alors que ceux plus « électroniques » sont carrément très très réussis (non, ce n’est pas une coquille, il y a bien deux fois le mot « très »).
Alors bref (mais non ce n’est pas un épisode « Bref » ami lecteur !) je me laisse emmener par le premier morceau. Durant cette chanson, plutôt bien sentie comme introduction, mon esprit est occupé par une seule chose... Mais pourquoi diable montent-ils sur scène encapuchonnés et masqués alors qu’il y a cinq minutes ils étaient sur scène à faire la balance sans masque ni rien ? Cela nuit carrément à leur « décorum ». J'oublie ce point noir, visiblement ça ne perturbe que moi, et mes amis juvéniles (non pas le groupe, le public, ami lecteur) n’en ont que faire.

Entendons-nous bien, ce n’est pas pour cela qu’ils dansent de façon trop violente au son de South Pacific ou Land Of The Nod. C’est jeune, mais tout cela reste plutôt sage. Et je me sens bien seule à me dandiner de façon effrénée (oui, carrément) sur l’excellent What. C’est vraiment le dernier morceau du groupe que je m’attendais à entendre ce soir, et l'interprétation carrée et puissante me conforte dans l’idée qu'Is Tropical devraient opter pour un virage totalement « electro » et abandonner leurs ritournelles pop sans grand intérêt.

SOV

Car oui, on l’entend sur l’album, et cela se confirme sur scène, Is Tropical ne donnent pas dans l’électro-pop mais dans la pop et l’électro. Un morceau électro, puis un pop, et ainsi de suite. Ainsi, malgré la qualité de leur set, un léger, mais permanent, sentiment de confusion vient s'installer. Quand ils jouent The Greeks, l'ensemble du public est sur la même longueur d'onde. Ça envoie du lourd, les petits jeunes et moi nous secouons frénétiquement, ça monte et redescend tel le grand huit au Parc Astérix. Un au revoir, puis le rappel, puis le véritable au revoir et c'est fini.

Arrêtez de jouer avec nos nerfs Is Tropical, vous avez le potentiel pour proposer d’excellents concerts, alors pourquoi autant de retenue ? Le flegme britannique me souffle-t-on... Oui, c’est sûrement ça.