The Subways

« Bonsoir Paris ! » : Il est 20h05 quand arrive sur la scène de l'Alhambra le joyeux power trio composé d'une jeune bassiste pétillante, d'un chanteur séduisant et d'un batteur à la frappe redoutable. Ce sont The Dancers.

Ils viennent d'Angers, et, sur le papier, ressemblent à s'y méprendre aux Subways, tête d'affiche de cette soirée. Même line-up, même pop musclée et vitaminée, même manager. Le public leur réserve un bon accueil, ici et là quelques-uns se mettent à danser. Certains sont sans doute habitués à les voir, car ce n'est pas la première fois qu'ils jouent avec les Subways, et réagissent de manière enthousiaste lorsqu'ils se mettent à jouer une toute nouvelle chanson annoncée comme « exotique », car intégrant des maracas et du cowbell. Au bout d'une demi-heure, ils quittent un public content et rangent eux-mêmes leur matériel.



Une demi-heure plus tard, leurs alter-égos britons prennent le relais, et le contraste est flagrant. L'énergie qui se dégage d'eux fait l'effet d'un big bang. Ils démarrent avec Holiday qui n'avait pas été jouée depuis quelques temps. Il semblerait qu'ils soient disposés, à ce stade de leur carrière, à jouer plus longtemps et explorer leur répertoire comme un groupe confirmé. La réception du public ne laisse aucun doute : la fosse de l'Alhambra est en ébullition complète. Au deuxième morceau, les slammers sont déjà en action. Au troisième morceau, I Wanna Dance With You, le public les prend tellement au mot que toute la salle est debout, jusqu'au denier rang des places assises au balcon.
Les anglais, bien que visiblement ravis de l'accueil qui leur est réservé, enchaînent les morceaux à la vitesse de la lumière. Billy tourbillonne sur lui-même, grimpe sur la batterie, Charlotte sautille dans tous les sens, Josh ne relâche pas sa frappe phénoménale. L'enchainement Alright/All Or Nothing contribue alors encore plus à provoquer l'hystérie.

Après cette entame, le premier moment de répit se présente avec le morceau Mary dédié à la mère de Billy. Puis ça repart de plus belle avec le dernier single We Don't Need Money To Have A Good Time. Les slammers s'en donnent à cœur joie. La chaleur devient étouffante. On se met à espérer un peu de calme, mais c'est avec le fameux Rock'N'Roll Queen qu'ils enchaînent. C'est la folie totale dans la salle !



L'ambiance se veut quand même beaucoup plus agréable qu'à la Maroquinerie en octobre dernier, il y a plus d'espace pour respirer dans un moment comme celui-ci. Les jeunes qui se donnent à fond depuis presque une heure maintenant se reposent un tout petit instant, le temps de l'introduction de I Wanna Hear What You've Got To Say, puis la folie redémarre jusqu'à la chanson suivante, présentée comme le prochain single du groupe, Kiss Kiss Bang Bang. Les premiers signes de fatigue, aussi bien du côté groupe que côté public, se font sentir pendant Celebrity. Mais pendant Turnaround, Billy va demander au public, comme il l'avait fait à la Maroquinerie, de former un « circle pit » (ndlr : un cercle dans la fosse), à savoir un espace au milieu de la foule où peuvent aller se défouler les éléments du public les plus déchaînés. Heureusement, ce soir, l'ambiance est très bon enfant, et les personnes traversant le circle pit font preuve de prudence, il n'y aura aucun blessé à déplorer. Quoiqu'il en soit, après une heure de show à toute blinde, le break est plus que bienvenu.

Pour le rappel, Billy se présente seul avec sa guitare et joue la ballade Lost Boy, seul vrai moment de calme de cette setlist. Puis vient l'heure de jouer la dernière chanson de ce set endiablé (It's A Party), et Billy ne trouve pas d'autre manière de faire honneur au public parisien que de monter à un des balcons, et de sauter dans la foule en contrebas ! Une foule qui l'accueille évidemment à bras ouverts.
Après ce final en apothéose, les trois anglais avouent que ce concert est sans doute le meilleur qu'ils aient jamais donné en France, et au vu du public éreinté qui sort de l'Alhambra ce soir, on est bien forcé de les croire.