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Big Deal
alt-J

Paris, Point Éphémère - 3 mars 2012

Live-report par Amandine

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Ce samedi soir, les badauds sirotant leurs bières sur les quais du canal Saint-Martin semblaient avoir oublié la fatigue de la semaine et tous s’impatientaient pour accueillir avec joie les trois formations invitées au Point Ephémère. Les plus anglophiles sont venus découvrir Big Deal mais aussi Alt-J, petits phénomènes réussissant, avec seulement deux singles, à attirer toutes les attentions. Les autres, une grande majorité, venaient danser sur la pop survitaminée des Norvégiens de Casiokids.

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L'impatience est rapidement récompensée puisque ce sont Alt-J qui démarrent sur les chapeaux de roue. Le quatuor de Leeds, dans un premier temps, ne suscite qu’une attention toute relative, celle des premiers rangs bien attentifs mais les spectateurs comprennent vite ce qui est en train de se passer : Alt-J se montrent éclatants. Ils nous proposent une section rythmique de haute volée et des voix posées à la perfection. On craignait que leur manque d’expérience ne transparaisse ce soir mais c’est plutôt le contraire ; ils maîtrisent le moindre détail, mélangent parfaitement les influences, et leur simplicité (de jeunes geeks intimidés) amplifiant la sympathie qui émane de ces petits gars. Quand Matilda arrive, la salle est en ébullition : les sourires se forment sur les visages et une nuée d’applaudissements vient écraser les Anglais qui semblent surpris de l’accueil qu’ils reçoivent.
Malheureusement, une trentaine de minutes, c’est trop peu, le plaisir est coupé dans son élan mais lorsque les lumières reviennent dans le Point Ephémère, on constate que le public est estomaqué, comme éberlué de la prestation d’un groupe qui n’aura de cesse de monter, nous en sommes désormais certains.

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La suite reste dans le même pays mais pas du même acabit. Le duo Big Deal a tout pour plaire sur le papier : un duo, un mec, une blondinette peroxydée, une guitare électrique et une autre acoustique, on est loin des couples à la Cults ou Summer Camp qui ont le vent en poupe ces deniers mois. Leur Talk est sensuel et enivrant mais malheureusement, un manque cruel de charisme et des mélodies trop monocordes viennent ce soir ternir notre intérêt. Si on aime le côté cathartique et dépouillé du set, il faut avouer que l'absence de nuances, de prime abord intéressante, laisse finalement place à de l’ennui. Aucune section rythmique, des textes débités sur un ton désabusé, on aurait aimé voir clore une ambiance tendue et glauque alors que rien ne s’est passé, ce que nous regrettons amèrement.

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A peine le temps de ruminer notre déception que les doux dingues de Casiokids débarquent dans un éclatement de couleurs et de folie : les Norvégiens vont dès lors retourner la salle avec leur pop synthétique bondissante. Des palmiers gonflables, des maracas en forme d’ananas ou encore des tambourins à tête d’ours, voilà ce qui nous attend sur scène. Mais même si le farfelu est de mise, Casiokids ne sont cependant pas là pour amuser la galerie gratuitement. Ils valsent entre les percussions, nombreux claviers et autres guitares sans jamais livrer une fausse note. Leurs voix cristallines, non sans rappeler celle de Jónsi, leader de Sigur Rós, débitent en norvégien des textes apparemment acerbes mais personne n’en a cure : les spectateurs sont là pour danser, s’amuser et le set est une grande fête, une communion avec le public, avec pour paroxysme le dernier titre où le groupe invite tout le monde sur scène et prête instruments et microphones.

Ce samedi au Point Ephémère aura donc pris des allures de montagnes russes : des moments de tension excitants avec les formidables Alt-J, d’autres moins réjouissants mais au finale, des surprises et souvenirs un peu fous.
setlist
    ALT-J
    Intro
    She She She
    Tessallate
    Breezeblocks
    Bloodflood
    Matilda
    Fitzpleasure

    BIG DEAL
    Seraphine
    Chair
    Cool Like Kurt
    Swoon
    Homework
    Visions
    Locked Up
    Talk
photos du concert
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