Prinzhorn Dance School auraient pu se produire dans les jardins de l’hôpital Saint Anne mais c’est au Petit Bain qu’ils jouent ce soir.
Les anglais tirent en effet leur étrange patronyme du psychiatre et historien d’art Hans Prinzhorn qui avait réuni une collection d’art composée d’œuvres produites par des patients de l’hôpital de l’université de Heidelberg. Sur la base de cette étrange collection, Hans Prinzhorn écrit en en 1922 le livre « Expressions de la Folie » marquant la naissance de l’art psychopatologique. Nous sommes désormais en 2012, et ce soir le groupe nous propose une prestation qu’aurait certainement apprécié Prinzhorn.
Tobin Prinz et Suzi Horn sont tous deux de noir vêtus, chaussures de boxe aux pieds et cheveux coupés courts. On croirait avoir face à nous des jumeaux échappés d’un austère pensionnat pour rejoindre un squat punk. Derrière eux, un batteur, qui frappe et frappe comme si sa vie en dépendait, tandis que la basse de Suzi tisse une toile tendue déchirée par les sons métalliques de la guitare de Tobin.
Pas de fioritures, droit au but, sans détour. Les anglais délivrent un post-punk hypnotique et angoissant chanté de façon monotone qui inspire tout de même les danseurs dans la salle. Ce n’est pas l’affluence record ce soir à bord du Petit Bain, mais des morceaux tels que
Up Up Up ou
You Are The Space Invader sont accueillis avec enthousiasme par le public.
Ce soir, c’est la dernière date de la tournée européenne du groupe et, pour célébrer ça, ils partagent leur bouteille de vodka avec le public. En attendant de retrouver les plages de Brighton, Tobin et Suzi font la fête à Paris et se donne à fond dans leur prestation. Et quand les pédales de la guitare de Tobin le lâchent en plein morceau, elles voltigent et vont s’écraser à l’autre bout de la scène. Punk’s not dead, c’est une certitude.
Au-delà de la froideur affichée, on sent poindre une certaine douceur, en témoigne un titre tel
I Want You. Force est de constater qu’entre les chansons, Prinzhorn Dance School se montrent plutôt souriants et sympathiques.
Tout le monde semble en convenir, c’est pourquoi le public réclamera un rappel, mais les anglais ne remonteront pas sur scène, la faute à l’heure tardive peut-être, ou bien sont-ils aller finir la fête et la vodka ailleurs...