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Wallis Bird

Paris, Nouveau Casino - 4 avril 2012

Live-report par Edina Tymp

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Wallis ou l'Optimisme ?

Ce mardi soir, une véritable rafale d’énergie et de bonheur va s’abattre sur le Nouveau Casino, mais cela, on l’ignore encore, sirotant tranquillement nos bières, de préférence Desperado avec le lime dans le goulot. Soudain, un cri dans la nuit provoque un mouvement général de têtes en direction de la scène. Déboule comme un diable hors de sa boite sur le tarmac scénique la jeune Wallis Bird et sa coupe d’iroquois, montée sur piles alcalines inusables. C’est parti sur les chapeaux de roues pour un concert des plus motivants qui nous conforte dans l'idée que tout va mieux en chantant.

Le groupe l'accompagnant est incroyablement éclectique, allant du vieux hippie barbu jouant du mélodica au bassiste plutôt classe échappé du Jazz club du coin : un condensé de spécimens tous réunis pour s’amuser et nous offrir un spectacle à un rythme d’enfer. L’amicale de Pangloss vient nous prodiguer ses préceptes de bonheur indéniable, peut-être même qu’au terme du concert ils parviendront à nous faire changer d’avis sur la morosité avérée de notre époque. Parmi eux, on trouve également une violoniste/choriste/multi-percussionniste ainsi qu'un batteur ès beatbox. Ne manque plus que le Monsieur Loyal de la soirée : Wallis Bird, avec un bon mot entre chaque morceau, surprenant divertissement teinté d’accent irlandais.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la chanteuse est à l’aise sur scène. L’ensemble des morceaux est empreint d’un ton à la fois joyeux, impertinent et surtout empli de motivation. En témoignent des titres tels que Traveling Bird et An Idea About Mary. Elle vient ce soir nous présenter son troisième album éponyme, les précédents - Spoons en 2007 et New Boots en 2009 - laissant entrevoir toute sa malice. On pense alors immanquablement à Camille, lorsque la chanteuse pousse des cris ou frappe du pied en rythme comme un transfuge à DreadLocks de Gene Kelly, alors que ses attaques rocques à la Janis Joplin complètent sa palette d’artiste-truquiste douée pour emporter la salle avec une énergie communicative.
La performance de ce soir tient également pour beaucoup à la cohésion du groupe dont le leitmotiv pourrait être « Tout est pour le mieux dans le meilleur des monde, même si parfois tout n'est pas rose ». Est-ce encore de la candeur ou bien un impétueux positivisme qu’ils veulent nous faire partager ? Assurément, ils jouent les effrontés et clament très haut et fort qu’être animé d’une joie insolente fait passer les journées plus vite. Gérard Lenorman apprécierait.
Et c’est une réussite, grâce à divers stratagèmes burlesco-scéniques, notamment lorsque tous laissent leurs instruments de côté pour former un cercle autour de Wallis Bird et frapper des mains. Une fois le rythme dans le looper, chacun y va de son petit tour de voix - nous poussant presque à en faire autant. Ou encore lorsque la jeune chanteuse empoigne les baguettes de batterie et se lance dans un quatre-main improvisé qui finira sur un Beatbox du batteur.

Wallis Bird a déjà un public aficionados reprenant avec elle Lalaland et Counting To Sleep. Comment pourrait-on encore résister à son enthousiasme ? Le final est tout aussi osé, prenant des allures de fin de soirée autour d’un feu de camp près du lac Michigan : le groupe descend dans la salle et invite le public à partager une dernière chanson avant de rentrer sous la tente avec le sourire aux lèvres.