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Killing Joke

Paris, Cigale - 13 avril 2012

Live-report par Amandine

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Les fans sont venus nombreux en ce vendredi pour acclamer le retour triomphant de Killing Joke dans la capitale. De toutes parts, la foule se presse pour enfin entrer dans l’antre habité pour une soirée par Mr Jaz Coleman et ses comparses. Entre nostalgie et excitation, la prestation est attendue.

Deux premières parties sont pour l’occasion prévues et c’est donc vers 19h30 que le premier groupe se présente sur la scène de la Cigale, devant un parterre encore quelque peu diffus.

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The Crying Spell, nom ô combien emphatique pour une formation qui se révèle rapidement l’être tout autant, viennent mettre les spectateurs en jambes. Une grande seringue décolorée aussi stylée qu’un membre d’Anti-Flag (mais n’est pas Chris #2 qui veut !) tient lieu de frontman et chanteur. Sa gestuelle exagérée et peu naturelle est couplée à un chant poussif sur des mélodies sans intérêt. Si, au deuxième morceau, le ton se durcit quelque peu, ce n’est que furtif et notre attention se déporte de la scène vers la fosse pour observer la valse des spectateurs qui commencent à former un amas compact. Les fidèles de Killing Joke sont tout sauf stéréotypés : des jeunes émos aux métalleux, en passant pas les quinquagénaires à peine sortis du bureau et arborant encore leur tenue de travail sérieuse ; il émane de cette jungle une bonne humeur contagieuse qui promet un grand moment lors du passage des Anglais. Pendant cette étude sociologique, The Crying Spell continuent de servir leur soupe, faisant passer 30 Seconds To Mars pour des génies d’inventivité. Mais si l’on pensait que le pire était passé, c’était sans compter la cerise sur le gâteau : une reprise de How Soon Is Now? de The Smiths. Difficile de mettre de côté mon amour inconsidéré pour les Mancuniens, surtout quand il s’agit de saccager un titre aussi réussi. Saint Morrissey, priez pour nous…

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Cette fois c’est certain, le pire est derrière nous et c’est le cœur plus léger que nous accueillons The Icarus Line et son chanteur charismatique, Joe Cardamone. Ce dernier, croisement hybride entre de jeunes Iggy Pop et Mick Jagger a emprunté à ses aînés le goût du déhanché suggestif. Torse nu, monté sur les retours, il ondule son corps aussi frêle et imberbe que celui d’un jeune adolescent. Musicalement parlant, The Icarus Line ne pourraient renier leur goût pour les Stooges et le rock rugueux et abrasif de l’époque. Vocalement, on pense parfois à Richard Hell dans les intonations et si parfois Cardamone peine à tenir la note, sa présence scénique pallie vite ce manque. Aucun doute, le niveau ne cesse de monter en puissance et Killing Joke ne nous feront pas mentir.

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Ambiance survoltée pour la célébration du jour ; choisir un vendredi 13 pour faire venir le groupe le plus occulte qu’Albion ait porté, était forcément un bon présage. Jaz Coleman apparaît, comme à son habitude, dans sa combinaison noire, le visage un poil terrifiant avec ses yeux exorbités. Après plus de trente ans d’existence et diverses pérégrinations les ayant conduits à plusieurs séparations, ceux qui se définissent comme créant « The sound of the Earth vomiting » vont venir nous prouver, si tant est que quiconque dans l’audience en avait encore besoin, qu’ils sont bien les maîtres de la vague after punk.
Avec un répertoire varié, passant allègrement du post-punk à la new-wave en faisant une petite incartade par la musique industrielle, la basse syncopée et les guitares saturées, agrémentées des synthétiques rugissant, n’ont de cesse de faire bondir un public frôlant la surexcitation. Jaz Coleman, s’imposant en leader naturel, ressuscite pour un temps les revendications politiques et les visions occultes qu’on lui connaît. Puisant dans leur large répertoire, Killing Joke favorisent ce soir les compositions plus rythmées, offrant un set sans accalmie ou presque.

Une heure trente de communion avec un public entièrement acquis à leur cause, c’est ce que nous retiendrons de ce set magistral des Anglais.
setlist
    European Super State
    Sun Goes Down
    Rapture
    Fema Camp
    Pole Shift
    Chop Chop
    Primobile
    Asteroid
    The Great Cull
    Corporate Elect
    The Wait
    Pssyche
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    Change
    Requiem
    Wardance
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