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Band Of Skulls

Strasbourg, Laiterie - 19 mai 2012

Live-report par François Freundlich

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Avant d'investir les scènes des plus grands festivals d'Europe, le trio de Southampton Band Of Skulls s'offre un tour de chauffe avec quelques dates françaises.

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Un public de fans a répondu présent dans la petite salle de Laiterie à Strasbourg, pour ce retour du groupe en terre alsacienne. En première partie, un groupe local plutôt original nous est proposé. Il s'agit de Room Service, adeptes du rock'n'roll old school. A l'avant de solos de guitares de haut vol, un chanteur à la voix soul et éraillée agite sa chevelure afro et ses lunettes noires. La spécificité capillaire est au rendez-vous puisque la perruque longue et le bandana, dans un style hard-rock des années 80s, sont au rendez-vous. Le quintet s'aligne à l'avant de la scène en sautant sur place, tout en envoyant quelques riffs en rafale. On est parfois à la limite du kitsch mais Room Service a le mérite de nous faire sourire. On rigole moins en se concentrant sur la vitesse des doigts du guitariste, se targuant de solos d'une qualité technique plutôt élevée. Les strasbourgeois sont au final parvenus à chauffer correctement la salle avant l'arrivée de la tête d'affiche.

Voici donc Band Of Skulls s'installant paisiblement sous les acclamations. Le dernier single éponyme de leur album Sweet Sour débute le concert tout en ardeur, grâce à ce tube évident. On retrouve cette simplicité dans des riffs tendus et efficaces accompagnés du mélange des voix de Russel Mardsen et Emma Richardson. La formule n'a pas changé, même si elle a gagné en profondeur et en bagout. Derrière ses fûts, Matt Hayward est le plus impressionnant. La rythmique s'inscrit comme la base des compositions de Band Of Skulls, renforçant la comparaison méritée avec The White Stripes à la différence près que ce batteur maîtrise totalement son art, frappant son instrument de toute sa puissance sous ses faux airs de John Bonham.
La part belle est faite aux morceaux du dernier album, tandis que les deux voix alternent en se complétant parfaitement. Le charismatique Russel déploie ses guitares à l'avant de la scène en approchant ses cordes à quelques centimètres du premier rang. Emma se fait plus discrète mais n'est pas en reste sur certains morceaux comme Patterns, où elle assure seule et parfaitement les parties vocales accompagnées d'une basse ravageuse. Sa voix est bien plus mise en avant qu'auparavant, à l'image de la bluesy Blood. Russel s'efface alors, préférant malmener sa guitare pour notre plus grand plaisir.

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Sur leurs duos instrumentaux, les deux explosent le tensiomètre en se rapprochant guitare contre guitare, tandis que Matt cogne de toutes ses forces. Les titres plus calmes comme Lay My Head Down ne sont néanmoins pas oubliés, même si on leur préférera la face plus excitée du trio. Le léger silence qui ponctue ce titre donnera l'occasion à Russel de qualifier le public de « so french », du fait de son excès de politesse à vouloir applaudir alors que le morceau n'est pas terminé. Le tube que tout le monde attend, l'entêtant I Know What I Am, est finalement joué pour le plus grand bonheur des fans de la première heure. Il débute par une introduction au ralenti avant que la superbe Gretsch blanche de Russel n'accélère le mouvement : « It's allright, It's okay ».
Band Of Skulls font durer le plaisir sur un refrain répété inlassablement avant un imparable tourbillon final. La très White Stripesienne Light Of The Morning est chargée d'achever nos cervicales, tandis que les voix sont plus à l'unisson que jamais sur l'excellente Death By Diamonds And Pearls. Pour ne pas laisser le public dans les cris et l'émotion, le très sympathique trio offre un rappel digne de ce nom. La diabolique The Devil Takes Care Of His Own et sa basse aux accents métal fait trembler les murs. Band Of Skulls concluent sur un ancien titre, Impossible, avec un mur de décibels et une sortie de scène mémorable.

L'énergie power rock des Band Of Skulls prend toute sa dimension sur scène. Ce soir, la guitare était plus tendue que jamais tandis que la batterie nous a remué les organes. Band Of Skulls ont réussi leur retour sur les scènes françaises, laissant un public conquis. Les festivals d'été n'y résisteront pas.
setlist
    Sweet Sour
    Lies
    Patterns
    Fires
    Bruises
    Wanderluster
    Cold Fame
    Bomb
    Blood
    Lay My Head Down
    Hollywood Bowl
    I Know What I Am
    You’re Not Pretty But You Got It Goin' On
    Light Of The Morning
    Death By Diamonds And Pearls
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    The Devil Takes Care Of His Own
    Impossible
photos du concert
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