Weird Dreams

Quatre groupes sur scène ce soir à l'Inrocks Indie Club de la Flèche d'Or, rien que ça, il fallait donc presser le pas pour ne pas rater Weird Dreams annoncés en deuxième, à 20h30 pétantes. Autant dire que je n'avais pas vraiment le temps de traîner au Motel en écoutant le nouveau disque de Ty Segall and White Fence, discuter vinyles et siroter mon cocktail paisiblement.

Les quatre de Weird Dreams montent sur scène avec un peu de retard sur l'horaire prévu. Le temps imparti pour convaincre une salle qui, pour l'essentiel, ignore tout ou presque de leur musique, n'est alors que d'une demi-heure. Une broutille.
Au Silencio, la veille, devant peut-être quinze personnes, le groupe avait pu jouer une quarantaine de minutes pour une belle prestation dans un lieu certes très fermé, à la fréquentation en berne mais aux conditions excellentes (une vraie scène et une bonne sonorisation).



Ce vendredi soir, le groupe peine un peu plus, en ne jouant que six morceaux. Aussi bons et même joliment interprétés soient-ils, l'adepte du groupe que je suis en sort légèrement frustré. Avec si peu de temps, quelques chansons quasi-indispensables passent à la trappe (la sublime 666.66 ou Summer Black, jouées la veille) et le public, s'il accueille le groupe chaleureusement, est encore clairsemé, ne rendant pas justice à la musique du groupe. Car, comme sur album, les chansons de Weird Dreams demeurent excellentes et justifient, bien plus que les deux groupes à suivre (Team Me et Awolnation), le déplacement à la Flèche d'Or.

Les quelques amateurs du groupes présents auront quand même remarqué la regrettable absence des harmonies vocales, pourtant l'un des points forts du groupe. Doran Edwards nous expliquera à la fin de leur set que leur bassiste et guitariste étant des recrues récentes (deux mois seulement, en provenance de Favours For Sailors et de Not Cool), ils ne maitrisent pas encore les chœurs à la perfection, d'autant qu'il les avait enregistrés lui-même en studio en ayant l'intention de recruter une musicienne, capable de monter dans les tonalités. Mais d'après lui, toujours, ils devraient essayer de les réintégrer dans les prochains mois.



Si le concert fût beaucoup trop court, les harmonies vocales oubliées, Weird Dreams n'en demeurent pas moins un de nos grands espoirs. Les anglais n'ont pas encore tout à fait la puissance scénique nécessaire pour rendre grâce à leurs compositions, mais, si leur line-up s'affine, ils pourraient progresser à grands pas. Ils ont d'ailleurs visiblement conquis quelques badauds ce vendredi soir à la Flèche, tant mieux !