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Allo Darlin'

Paris, Trabendo - 10 juillet 2012

Live-report par Natt Pantelic

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Ce soir au Trabendo, le public n'a pas vraiment créé de bouchons sur la Route du Rock pour venir écouter Allo Darlin'. Il semble plutôt se mettre peu à peu au rythme de l'été festivalier, pas vraiment aidé par la météo peu clémente, faut-il encore le rappeler en ce mois de juillet maussade. Quoique ce soir, le soleil est tout de même au rendez-vous.

Elizabeth Morris, chanteuse de ce groupe mi-australien mi-anglais, nous raconte d'ailleurs qu'ils sont ravis d'être arrivés à Paris après des semaines pluvieuses outre-Manche, et d'avoir pu profiter du Parc de la Villette avec une bonne bière. Leur enthousiasme fait plaisir à entendre, jusque sur scène. Leur indie pop colorée résonne gentiment dès les premiers titres joués par cette formation à huit mains, entre une chanteuse à ukulélé, un batteur, un guitariste et un bassiste à moustaches hilare et sautillant.

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Rappelant la pop bittersweet de Belle & Sebastian, ils parlent d'Amour (Wonderland, Some People Say, My Heart Is A Drummer) et racontent fort joliment des tranches de vie, des souvenirs d'enfance (The Polaroid Song, Let's Go Swimming), les espoirs (Capricornia), les leurs, les nôtres, les petits tracas, les petits riens du quotidien qu'ils savent donner à voir par le prisme arc-en-ciel de leur musique colorée. Écouter Allo Darlin' rappelle ces premières heures du printemps, allongé sur l'herbe à regarder les nuages en forme de lapin à travers un kaléidoscope.

Leur twee pop donnerait presque envie de se lancer dans une ronde infantile, de s'adonner à des plaisirs simples et candides, de retrouver l'ingénu qui sommeille en nous. Mais pour les adultes que nous sommes devenus, ça ne suffit plus. Ce qui manque ce soir à Allo Darlin', c'est la diversité d'émotions et l'entrain qu'auraient pu créer des titres plus surprenants, plus accrocheurs. Une impression dérangeante s'installe au fil des titres, et c'est le drame : la platitude. Malgré les petits bonds permanents du bassiste, malgré le talent de la chanteuse à la douceur vocale cristalline, malgré les élans des batteur et guitariste, on a la désagréable sensation d'écouter la même chanson du début à la fin, en se contentant de tapoter du pied distraitement, sans grande conviction.

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Naviguant pourtant entre les titres du premier album, assurément meilleur que le second, Europe, on reste sur sa faim de pop acidulée, émouvante, pimpante, shinny glitter. La sensibilité extrême d'un Talullah, dans sa simplicité instrumentale à l'ukulélé seul et son écriture limpide chantée par la voix angélique d'Elizabeth, manque cruellement ce soir.

« Well, I am tired of feeling confused, and lpst my words be misconstrued, I can't separate what's real, but I know that I believe in you » nous dit Neil Armstrong, premier titre joué ce soir... Comme un présage de ce que l'on peut penser de cette soirée en roue libre, lâchés par le GPS sur une Route du Rock en dead-end et comptant sur sa bonne intuition pour retrouver rapidement son chemin. We believe in you, so let's do better and see you soon, Darlin'.
setlist
    Neil Armstrong
    Let's Go Swimming
    Europe
    The Polaroid Song
    Capricornia
    Wonderland
    Some People Say
    Silver Dollars
    Still Young
    My Heart Is A Drummer
photos du concert
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