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Breton

Paris, La Gaîté Lyrique - 27 septembre 2012

Live-report par Amandine

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Breton n'en finissent plus de faire parler d'eux. Les premières parties d'Is Tropical paraissent déjà loin et nous avons le sentiment de voir grandir et éclore le groupe au fil des mois. Ce soir, deuxième date parisienne en tête d'affiche pour les Londoniens et moment chargé de symbolisme avec un retour à la case « Départ » : La Gaîté Lyrique, là où tout avait commencé pour eux l'an dernier.

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C'est à Sarah W_ Papsun que revient la tâche de mettre le public en condition et ils comptent bien tenir le défi pour laisser une forte impression. Les Français, habitués des premières parties, ne semblent pas démotivés par leur actuel statut de chauffeurs de salle et l'exemple de leurs aînés leur donne une vitalité incroyable. Leurs compositions rebondissent sans cesse pour passer du post-rock contemplatif au math-rock joyeux et dansant. Les morceaux sont inspirés, intelligemment déroulés et, comme la première fois, on aimerait les entendre un peu plus. Seulement, ce soir, ce sont bel et bien les jeunes Anglais de Breton que les spectateurs sont venus applaudir, même si Sarah W_ Papsun ont déjà recueillis tous les suffrages.

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9 avril 2011, la Gaîté Lyrique : Paris reçoit pour la première fois un jeune groupe prometteur dans le quasi anonymat des débuts. Moins d'une trentaine de minutes de set avec tout à prouver, rares sont ceux qui ont été témoins des premiers pas de Breton en France. Loin des hésitations des débuts, les cinq Londoniens sont aujourd'hui aux antipodes des balbutiements de l'an dernier. Ils entrent en scène comme en terrain conquis. Les jeunes filles sont en pâmoison alors que Roman Rappak, leader souriant et toujours aussi humble, n'a d'yeux que pour sa guitare.
Une entame un brin timide sur 15X et on constate que le chéri de ces dames semble quelque peu entamé physiquement, la faute, probablement, aux tournées à rallonge de cette dernière année écoulée. La voix met quelques minutes à se poser mais passé ce petit désagrément, les choses sérieuses commencent. Enrichis d'un cinquième membre sachant aussi bien mener les vidéos que les claviers, Breton ont gagné en énergie, en maîtrise de leurs morceaux et, surtout, en prestance scénique. Si le groupe était auparavant centré autour de Roman, chacun semble désormais avoir trouvé sa place et Ian Patterson n'est pas en reste pour faire monter l'ambiance dans la salle. Distillant leurs titres phares parmi des morceaux plus récents et inédits, la setlist permet d'apprécier de la meilleure des façons combien Breton est devenu un groupe de scène. Petits regards vers un public fervent et admiratif, entonnant à tue-tête Edward The Confessor ou encore Jostle, et la joie des musiciens est palpable.

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Entre congratulations et accolades affectueuses, l'amitié est verrouillée grâce à leur musique, leurs vidéos et toute cette belle aventure qui s'offre à eux depuis un an et demi. Le moment est donc d'une grande intensité, autant pour le groupe que pour ceux qui ont suivi cette déferlante. Rien n'a changé dans la personnalité des membres mais pour le reste, nous sommes tellement loin des débuts. Ils semblent tous portés par l'électricité ambiante et le temps d'un rappel, nous livreront une version de près de dix minutes de December, faisant hurler les guitares, claquer les synthés et s'étirant dans les délires des cinq potes du Lab. Ian Patterson, auparavant si timide, descend même dans la foule et terminera au sol, lâchant ses dernières forces.

Que de chemin parcouru entre les deux passages de Breton à la Gaîté Lyrique ! Défendant bec et ongles leur premier album, Other People's Problems, il ont montré ce soir qu'ils n'avaient plus grand chose à prouver. Ce que certains pensaient être un feu de paille semble plutôt être le début d'une longue et belle carrière. Dans quelques semaines, Breton commenceront à travailler sur leur second opus, et ce à quoi le public a pu assister ce soir nous laisse présager le meilleur pour la suite.