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Peter Doherty

Paris, Maroquinerie - 4 février 2013

Live-report par Anne-Line

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Mesdames et messieurs, accrochez vos ceintures, vous allez assister ce soir à une première mondiale. Un séisme historique. Qui ne s’est jamais produit et ne se reproduira sans doute jamais plus. Ce soir, pour son concert à la Maroquinerie, Peter Doherty est arrivé sur scène en avance. Non non, vous ne rêvez pas. Annoncé pour 22h20, l’horloge affiche officiellement 22h16 au moment où le bonhomme pose un pied sur la scène. Et il n’était pas spécialement pressé, puisqu’il y restera une heure et demie. L’enfant terrible se serait-il acheté une conduite ? C’est tout ce que l’on espère.

Cela va bientôt faire quatre ans que Peter Doherty a sorti son album solo, et pourtant il ne cesse de programmer des dates de concerts dans toute l’Europe, arpente les festivals, joue dans des bars, interprétant ça et là de nouveaux morceaux, sans que rien de concret ne semble se profiler à l’horizon. Ces dernières semaines, il a été question d’enregistrements en compagnie de Stephen Street, le célèbre producteur qui s’était chargé de son album solo et du second album de Babyshambles. Serait-on en train d’entrevoir la fin de la disette discographique ?

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Quoiqu'il en soit, ce soir, Peter Doherty attaque son set avec un des morceaux pressentis pour figurer sur cet album hypothétique, Gambling Man, un titre dans la lignée d’un Beg, Steal Or Borrow, qui fait un bel effet. Puis il continue avec At The Flophouse, une ancienne b-side des Babyshambles, et tout semble se dérouler au mieux. Le bonhomme est en forme, et le public est attentif. C’est avec Don’t Look Back Into The Sun que l’ambiance s’électrise, suivie par Tell The King qui se termine sur une improvisation. Ce soir Doherty va beaucoup tenter de nouvelles choses, aussi bien sur ses anciennes chansons que sur de nouveaux morceaux pas encore terminés. Bientôt c’est l’heure de la petite pause “Je prends à boire et je lis les lettres que le public me tend”, mais elle sera de courte durée cette fois-ci, car en entendant quelqu’un réclamer à corps et à cri Salomé, il va s’exécuter bille en tête, dans un élan surprenant de considération pour ses fans. Il semble s’amuser, démarre des conversations avec le public en plein milieu des chansons sans pour autant perdre le fil, occupe l’espace de manière assurée.
Nous avons droit ce soir à un très bon concert ; c’est l’avantage quand il joue en plein milieu de séances d’enregistrement d’album : il est déjà chauffé. Tellement chauffé que ce soir nous aurons droit à pas moins de six nouveaux morceaux ! La seule apparition de ses danseuses sera réservée à For Lovers, dont l’interprétation sera rendue encore plus belle par un effet d’écho sur sa voix. Sans trop faire d’efforts ni jouer le cabotin, Peter parvient à maintenir l’attention et l’enthousiasme d’une Maroquinerie complètement sous le charme. Sa performance de Ballad Of Grimaldi et surtout France se révélant particulièrement émouvantes.
Pour Sheepskin Tearaway, il va demander à être rejoint sur scène par Melody Says, qui a assuré ce soir la première partie (en plus d’Amen Birdmen, et des Dead Cuts). La jeune fille va prêter sa voix profonde et son impressionnant jeu d’harmonica au morceau, sous les applaudissements appréciateurs du public, et le regard admiratif de Peter. Celui-ci va aller encore plus loin dans l’émotion en jouant une chanson qu’il décrit comme étant la toute première chanson qu’il ait jamais composée, mais n’en a malheureusement pas donné le titre. Le spectacle se termine par une performance endiablée d'un tube des Libertines, Time For Heroes, mais sans aucun rappel.

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Le lendemain soir, on prend les mêmes et on recommence, même affiche, même endroit, mais pas à la même heure, puisque sa Majesté Doherty arrivera avec une petite demi-heure de retard (on reprend les vieilles habitudes). Le concert sera tout aussi bien ficelé dans son ensemble, mais contiendra beaucoup moins de nouveaux morceaux. Même s’il semble s’amuser sur scène bien plus que le soir précédent, Peter se plaint malgré tout d’un mal de dos. Lequel mal de dos semblera disparaître complètement au moment où les Dead Cuts, des amis de son entourage londonien, vienneont le rejoindre pour une performance surexcitée de Pipe Down, extrait du premier album des Babyshambles, et de Twist & Shout, avant de conclure en se jetant dans la foule ! Une dernière surprise viendra ponctuer la soirée lorsqu’il annoncera au micro le retour de son groupe Babyshambles, qui donneront un concert au mois de mars au Bus Palladium, un lieu qu’il semble avoir pris en grande affection puisque le chanteur des Amen Birdmen n’est autre que Cyril Bodin, le directeur artistique du Bus.

Après des années d’incertitude quant à la suite de sa carrière, ce sera donc à un nouvel album des Babyshambles qu’il va falloir s’attendre prochainement. Les nouveaux morceaux joués le premier soir, et la performance en groupe réussie du second, laissent à penser que Peter n’a rien perdu de son énergie et qu’il est prêt à venir de nouveau secouer le paysage du rock. Il était temps, car ces dernières années il semblait beaucoup plus vouloir capitaliser sur son potentiel peopleque son potentiel artistique. Attention, Peter Doherty est de retour.
setlist
    Gambling Man
    At The Flophouse
    Don’t Look Back Into The Sun
    Tell The King
    Salomé
    Music When The Lights Go Out
    Down For The Outing
    Stranger In My Own Skin
    For Lovers
    Beg, Steal, Or Borrow
    Killamangiro
    New Song
    Make Me A Pallett On Your Floor
    A Fool There Was
    New Song
    Birdcage
    France
    Back From The Dead
    New Song
    Ballad Of Grimaldi
    Baddie's Boogie
    Old Song
    Sheepskin Tearaway
    Time For Heroes
photos du concert
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