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Razorlight

Paris, Olympia - 3 avril 2013

Live-report par Mélodie

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Pour sa quatrième édition, le Festival Rock The Gibus s’est offert les talents de Razorlight pour clore la finale organisée à l’Olympia.

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Le Gibus, vieux de 46 ans, s’est improvisé dénicheurs de nouveaux talents. Après une compétition acharnée, et trois mois de sélection, il ne reste que deux finalistes : Deuce et The Blow Up, prêts à s’affronter sur la prestigieuse scène de l’Olympia. Les gagnants remportent, entre autres, l’enregistrement d’un EP aux studios Montorgueil. Un prix prestigieux qui vaut tout l’or du monde pour un jeune groupe en devenir.
Ce soir, chacun des finalistes est venu avec sa horde de fans qui scandent les paroles des chansons et s’entassent sur le devant de la scène. Arrivé à ce stade de la compétition, il n’est pas question de remettre en doute le talent de chacun. The Blow Up mise tout sur un rock vintage et très psychédélique qui regarde vers l’Angleterre des années 60, tandis que Deuce fait dans le rock à l’état brut. Heureux d’être sur la scène de l’Olympia, les deux groupes assurent le show presque comme de vrais professionnels. Mais qui dit compétition dit gagnant. Après délibération du jury, c’est The Blow Up qui remporte le concours.

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Les résultats dévoilés, il est temps d’annoncer les invités d’honneur de la soirée : Razorlight. Les anglais se sont fait attendre toute la soirée, et même si le public est content de les voir enfin, l’énergie n’est plus vraiment au rendez-vous. Et pourtant ils démarrent très fort, en lançant quasi d’entrée de jeu leur tube In The Morning. Le public se réchauffe petit à petit. Il faut dire que Johnny Borrell et sa bande n’ont pas fait beaucoup parler d’eux depuis leur dernier album Slipway Fires. A cette époque, leur tube America est encore sur toutes les lèvres. Malgré tout ce temps, Razorlight est resté fidèle à l’image qu’on avait d’eux. Toujours aussi énergiques, ils enchainent leurs tubes entrainant tout le public avec eux. Johnny Borrell saute dans tous les sens, il interprète chaque chanson avec la même ferveur. Quant à Freddie Stitz, affublé d’un énorme chapeau en peau, lunettes de soleil et crinière lâchée, il fascine par sa personne. On ressent une vraie alchimie entre lui et Johnny Borrell.

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Razorlight nous offrent un moment exceptionnel avec le titre In The City. L’interprétation survoltée, tantôt douce, tantôt accélérée, interrompue à maintes fois pour repartir de plus belle, rend complètement fou le public. Johnny Borrell joue avec nos nerfs et malgré tout, on en demande encore. Freddie Stitz se déplace comme un félin, provoquant le public à coup de riffs de guitare. Les quatre anglais nous prouvent que Razorlight sont toujours là, au sommet de leur forme, et qu’ils n’ont rien perdu de leur superbe. Et pourtant, malgré l’enthousiasme, il plane au-dessus du groupe une sombre nouvelle. En effet, il s’agit de l’une des dernières scènes du groupe qui a décidé de mettre provisoirement fin à l’aventure à l’issue de la tournée. Johnny Borrell continuera sa carrière de son côté en démarrant une carrière solo.
Après le rappel, une petite surprise attend le public. Seuls Johnny Borrell et Freddie Stitz reviennent sur scène, accompagnés par deux nouveaux musiciens qui ne sont autres que ceux qui accompagnent le chanteur dans son tout nouveau projet d’album solo. Le message est clair : Razorlight n’est plus, il est temps de regarder vers l’avenir. Johnny Borrell a donc pris le risque de présenter son nouveau projet en deuxième partie de concert. La guitare électrique a laissé place au saxophone et la batterie aux percussions. L’ambiance très jazzy et moins électrique que Razorlight met plus de temps à séduire les fans du groupe, mais le rythme prend vite possession du public. Le tube en devenir, Dahlia Alegro, est une petite douceur qui sent bon le soleil. Malgré une totale osmose avec ses musiciens, on a l’impression que Johnny Borrel a perdu de son assurance du début, comme s’il redoutait le jugement du public quant à son nouveau projet. Malgré cela, on ne peut pas rester insensible aux quelques extraits joués de cet album qui devrait sortir dans peu de temps. C’est frais, nouveau et ça reste quand même très fidèle à l’image de Johnny Borrell.

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La parenthèse jazzy ne dure pas très longtemps, et bientôt le reste du groupe revient sur scène pour interpréter le tube que tout le monde attend : America. Bien qu’on l’ait entendu des milliers de fois et qu’on ait même juré, écœuré, de ne plus l’écouter, l’émotion est exactement la même que la première fois. La chanson n’a pas pris une ride, le groupe lui a même offert une nouvelle jeunesse, le temps d’une soirée. En effet, pour l’occasion, tous les musiciens sont restés sur scène, ce qui permet au saxophoniste d’habiller discrètement le titre de quelques notes qui ne laissent pas indifférent.

En somme la soirée nous a régalés de bons moments. Bien qu’il y ait eu une attente trop longue, le public n’a pas boudé son plaisir de revoir Razorlight sur scène, après une absence très marquée. Malgré le goût amer laissé par l’idée qu’il s’agit de leur dernier concert, force est de constater que ceux-ci n’ont rien perdu du panache des débuts. Le rock a été au rendez-vous. Il n’y avait pas de meilleure manière d’honorer le Gibus.
setlist
    Back To The Start
    In The Morning
    Stumble And Fall
    Golden Touch
    Keep The Right Profile
    Vice
    In The City
    Before I Fall To Pieces
    Rip It Up
    Don't Go Back To Dalston
    Somewhere Else
    ---
    Fall, Fall, Fall
    New song
    Each & Every Road
    Pan - European Supermodel Song
    Black Jeans America
photos du concert
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