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The Undertones

Paris, Maroquinerie - 29 mai 2013

Live-report par Olivier Kalousdian

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Nostalgie. Sincère ou commerciale, elle tient la dragée haute aux formations les plus récentes. Véritable nécessité de se replonger dans les fondations d’une histoire et une époque musicales grandement influencées par la politique et la société ou, comme le disait la chanteuse d’un groupe post-punk récent, constat d’un manque cruel de groupes de qualités, malgré la quantité ? Toujours est il que le fait est là : Jamais nous n’avions vu, par le passé autant d’anciens groupes, sans réelle actualité immédiate, se reformer des décennies plus tard pour le plaisir de rejouer sur scène, de revisiter une époque et, ne l’ignorons pas, de gagner un peu mieux leur vie avec l’aide d’un public qui répond très souvent présent à l’appel de l’histoire.

Après trente-cinq années d’existence et une reformation entreprise dans les années 2000, les Undertones enregistrent deux nouveaux albums en 2003 et 2007. Mais, sans son chanteur originel, Feargal Sharkey et sa voix aiguë chevrotante si identitaire d’un titre emblématique de la fin des années 70 et hit reconnu du groupe, Teenage Kicks.

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À sa place, Paul McLoone. Un gaillard bien en chair, le cheveux court et à la gouaille irlandaise de rigueur. Et, surprise, doté d’une voix mimant, avec peu d’écart, le timbre de son prédécesseur ; reprendre le rôle d’un chanteur dont la voix restera à jamais identifiable n’est sûrement pas exercice aisé. C’est en affiche solo que se présentent The Undertones à la Maroquinerie de Paris ; définitivement une des adresses rock qui comptent dans la capitale. Avec un line-up aux quatre cinquièmes originel, The Undertones font partie de ces groupes nés dans la période punk qui ont toujours préféré aux épingles à nourrice et aux anti-mélodies la notion plus classique d’un rock énervé mais appliqué.

Avec une setlist qui tient sur deux pages et plus de vingt titres au compteur – pas aussi courts que les Ramones, mais pas loin ! – l’audience, qui occupe chaque mètres carrés du sous sol de la maroquinerie ce soir, ne boude pas son plaisir. Cela a beau être un des publics les plus âgés vus en ces bas lieux, les premières mesures rajeunissent les cellules fatiguées dans les premiers rangs, entre pogo et rockabilly. Jimmy Jimmy, Jump Boys ou My Perfect Cousin ne sont que les entrées du menu proposé.
Attendu comme plat de résistance, l’éternel single du groupe, Teenage Kicks – le défunt John Peel fera graver un couplet du titre sur sa tombe : "Teenage dreams, so hard to beat" – fait monter la pression et les cris des papas et mamans venus pour dérouiller leurs articulations, en milieu de set. Sur ce titre que The Undertones faillirent ne jamais enregistrer à cause de tensions déjà palpables entre le groupe et son chanteur originel, la tonalité de voix de Feargal Sharkey ne perd pas grand chose en authenticité, interprétée par celle de Paul McLoone. Plaçant six titres de leurs albums d’après 2003 et un inédit composé pour le Record Store Day, The Undertones démontrent qu’ils n’ont jamais vraiment modifié leur style et s’installent dans la continuité d’un punk rock urgent mais diaphane. À l’instar des Buzzcocks, avec qui ils partagent plus qu’une époque.

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Ne concédant que peu de blancs, pendant lesquels des échanges rieurs entre le groupe et ses fans du premier rang cimentent leur aura, le match de ce soir se déroule en un seul set expéditif que les frères O’Neil (les deux guitaristes) – qui ont composé la plupart des titres du groupe – mènent depuis 1978, ponctué de breaks qui leur vaudront, par exemple, la création du talentueux groupe de la fin des années 80, That Petrol Emotion. Rappelés une première fois, The Undertones interprètent six titres de plus dont les énergiques Male Model ou Top Twenty... pour revenir, une troisième fois ré-interpréter Teenage Kicks, à la demande générale !

Un bon petit coup d’adolescence aux fesses.
setlist
    Jimmy Jimmy
    Jump Boys
    Here Comes The Summer
    I Gotta Getta
    Thrill Me
    Tearproof
    Girls That Don't Talk
    The Love Parade
    Billy's Third
    When It Hurts
    You Got My Number
    Family Entertainment
    My Perfect Cousin
    Wednesday Week
    Much Too Late
    Girls Don't Like It
    It's Going To Happen
    Listening In
    Teenage Kicks
    I Need Your Love The Way It Used to Be
    When Saturday Comes
    Runaround
    I Know a Girl
    Get Over You
    ---
    Male Model
    True Confessions
    Top Twenty
    Hypnotized
    There Goes Norman
    Let's Talk About Girls
    ---
    (Unknown)
    Teenage Kicks
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