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Blood Red Shoes

Paris, Get Loud - 25 septembre 2013

Live-report par Clémentine Barraban

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Get Loud Paris, sponsorisé par la marque Converse, ce n’est pas seulement des concerts privés, c’est tout un concept, pour ne pas dire l’événement rock et branché par excellence de la rentrée. Un concours sur Internet via Facebook et des lieux tenus secrets permettent à une poignée de chanceux d’aller applaudir toute sorte d’artistes internationaux de renom, lesquels se produiront en petit comité dans divers endroits de la capitale. Après The Raveonettes, Breton ou The Black Lips c’est au tour des Blood Red Shoes, autrement dit les Bonnie & Clyde du rock indé, de se soumettre à l’expérience.

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C’est le matin même que l’adresse exacte est révélée : rue des Archives. Après une rapide recherche, force est de constater qu’il n’y a pas de salle de concert dans le secteur. En revanche, des barrières, des agents de sécurité ainsi qu’un camion-stand grimé aux couleurs de l’événement sont installés devant ce qui semble être un garage automobile. A l’intérieur, étagères à pneus, paires de Converse qui pendent à des câbles et distribution de boissons.
A 18h45, la porte de métal s’abat sur une cinquantaine de privilégiés agglutiné sur un plancher surélevé, tentant d’apercevoir la nature de l’agitation aux abords des instruments installés en contrebas. Les cris et applaudissements résonnent sur les murs de bétons : Steven Ansell et Laura-Mary Carter viennent de s’installer respectivement derrière la batterie et le micro. Mais tandis que les deux premiers rangs savourent la proximité, derrière, tous ceux qui ne dépassent pas le mettre quatre vingt à la verticale ne peuvent que deviner ce qui se passe.

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Le duo de Brighton fait cracher les baffles, leur rock bourré d’énergie flirtant avec le punk, et démarre au quart de tour avec Heartsink et Don't Ask, déclenchant engouements et agitations frénétiques dans ce qui est déjà une étuve.
Ce qui avait pour point de départ un concept si excitant s'avère techniquement décevant en application : le public semble partager la sensation d’être venu voir une bande de potes musicos, même si ceux-ci le groupe sur scène est plutôt loin de ses débuts dans le garage familial. Les morceaux s’enchaînent tout de même avec une cohésion et une dextérité impeccables. On s’amuse. Tant pis pour le côté visuel, il n’y a qu’à profiter de l’audio.

Ils ne sont que deux et pourtant et pourtant Steven Ansell et Laura-Mary Carter savent créer un son complet. Leurs voix se mêlent dans une très belle complémentarité. Le blondinet à la mèche de surfeur est épatant dans sa maîtrise du chant et de la batterie simultanés, tandis que Laura-Mary et sa guitare endiablée inondent l'espace confiné de charme rock’n roll girly.
Les Blood Red Shoes ont - comme à leur habitude - mis au point une setlist reprenant le meilleur de la substance de leurs trois albums studio.

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Mais c’est avec leur titre le plus célèbre, It's Getting Boring By The Sea, notamment présent sur la bande originale du film Scott Pilgrim vs. The World qu’ils provoquent la plus grande euphorie. Toujours à cent à l'heure, les moments calmes se font rares, sauf parfois entre deux morceaux où les échanges avec le public vont bon train.

Les quarante minutes passent aussi vite qu’une soirée entre amis. Le set s'achève en délire sur Red River. La cinquantaine de veinards trempés sort de la salle, heureux de respirer enfin de l’air frais mais surtout sous le charme d’un bon live privé. Ils retiendront que si concerts atypiques et confortables ne peuvent pas toujours aller de paire, les Blood Red Shoes ont largement su le faire oublier.
setlist
    Heartsink
    Don't Ask
    Lost Kids
    It's Getting Boring By The Sea
    Cold
    Light It Up
    This Is Not For You
    Everything All At Once
    I Wish I Was Someone Better
    Red River
photos du concert
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