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The Fall

Paris, La Gaîté Lyrique - 30 octobre 2013

Live-report par Amandine

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Alors que le festival Europunk célèbre, à la Cité de la Musique, l’anticonformisme de la seconde moitié des années 70, le hasard a voulu que The Fall, figure symbolique d’un courant issu du punk et qui ne cesse de perdurer, fasse une halte à la Gaîté Lyrique pour une soirée qui restera, sans conteste, un grand moment.

Ouverture des portes prévue à vingt heures et tour de chauffe assuré par le dessinateur Luz ; on connaît désormais depuis un certain temps le goût prononcé du moustachu pour le punk et ses dérivés et nous ne sommes donc que moyennement étonnés de le voir ce soir en MC, même si placer un DJ set en ouverture de soirée est toujours quelque peu déroutant. Pendant plus d’une heure, nous aurons donc le plaisir d’entendre une partie de la discothèque de Luz : des Talking Heads aux Zombies, nous explorons chaque minute un peu plus l’intimité du DJ d’un soir. Ce dernier, visiblement peu à l’aise avec la scène, jouera tout de même avec le public, principalement composé de ses amis à cette heure de la soirée, les autres préférant attendre au bar que le live ne commence.

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C’est donc à plus de 22 heures et après seulement quelques minutes de répit que les musiciens de The Fall font leur apparition ; ils sont bientôt rejoints par le grand Mark E. Smith, très en « beauté » et en joie (même s’il est difficile d’imaginer de tels adjectifs acculés au personnage). Costume, visage souriant et rayonnant, le leader semble ravi d’être à Paris ce soir, ce qui est assez étonnant pour être relevé.
Il interagit avec les spectateurs, introduit les titres et paraît plus joueur que jamais. Il module le volume des instruments, comme à son habitude, mais d’une façon beaucoup moins anarchique, permettant même de créer des ambiances cohérentes en mettant tantôt en avant la guitare, tantôt la basse. Pour autant, il ne faudrait pas en venir à penser que M. Smith aurait perdu de son caractère capricieux et joueur ; pendant de longues minutes, il s’assied dans un coin de la scène, derrière un mur d’amplis, à l’abri des regards, et continue pourtant à chanter.

Même si Re-Mit est ce soir à l’honneur, The Fall n’en oublient pas pour autant les anciennes compositions et tiendront un set de plus d’une heure trente sans temps de latence ; ils sauront tirer le meilleur de leurs expériences musicales en alternant des instants très bruts et très punk et d’autres tenant plus du psyché, comme nous l’avions découvert à la sortie de leur dernier long format.

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Autour de nous, les générations se mélangent et se retrouvent dans des danses toutes plus folles, venant prouver que l’on peut atteindre un consensus certain sans pour autant faire de compromis commerciaux.

Nous aurons ce soir eu la chance d’assister à un grand moment de live pour The Fall. Mark E. Smith, dans un bon jour, a su donné le meilleur de lui-même, assurant une fois de plus la cohésion qui est maintenant de mise au sein de ce line-up.