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Placebo

Paris, Virgin Radio Live - 19 décembre 2013

Live-report par Fab

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Lorsque Virgin Radio décide d'organiser une soirée dédiée à ses nombreux auditeurs, rien n'est laissé au hasard. Dans un lieu de la taille du Zénith, avec pas moins de quatre formations d'envergure au programme, de nombreux animateurs ou humoristes mobilisés pour faire monter l'ambiance, et plus de cinq mille personnes invitées pour profiter des festivités, l'ennui n'a décidément pas sa place.

Rythmée par la diffusion de moult chansons tirées des playlists de la radio, la longue attente suivant l'ouverture des portes permet également de découvrir un écran installé à droite de la scène sur laquelle apparaît une jauge évoluant en fonction de bruit relevé aux quatre coins de la salle, le public se voyant ainsi encouragé à se manifester le plus possible tout au long des différents concerts afin que celle-ci atteigne son maximum et déclenche la prise de photographies ou l'affichage du nombre de tweets liés à la soirée et relayés sans discontinuer sur un second écran et autres joyeusetés.
En charge de l'animation et de l'introduction des différents artistes en compagnie de deux acolytes, Christophe Beaugrand ne fera pas dans la demi-mesure ce soir, multipliant les blagues potaches et parfois d'un goût discutable pour faire réagir la fosse et provoquer l'excitation de tous.

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Passées les présentations d'usage et autres formalités, le premier concert est ainsi prêt à démarrer aux alentours de 21h15. S'il ne dispose que d'une très courte demi-heure pour charmer un Zénith qu'il visitera l'an prochain en tête d'affiche, Yodelice mise avant tout sur son univers et sa personnalité plutôt que sur une débauche d'énergie à outrance. Pop folk dans un premier temps avant de virer rock avec la place plus importante laissée aux guitares dans un second temps, son set ne sera peut-être ni le plus excitant ni le plus exhubérant de la soirée, mais assurément le plus subtile. Une prestation dont le temps fort restera le titre Sunday With A Flu, très apprécié par le public à en voir les applaudissements et chants en chœur le saluant.

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Quelques quinze minutes sont alors accordées à Kheiron pour divertir le public alors que le matériel de Skip The Use est installé par les roadies. Un quart d'heure plus tard, l'humoriste découvert au sein de la série Bref quitte la scène sous un tonnerre d'applaudissements avant que les musiciens ne prennent place derrière leurs instruments, rapidement suivis par leur leader Mat Bastard, torse nu et déterminé à faire chavirer le public comme à son habitude lors de chacun des concerts du groupe. La musique du quintet n'a certes jamais été un modèle d'originalité, mais l'énergie déployée par le groupe fait une fois encore mouche ce soir. Mat Bastard harangue sans cesse la foule et échange à de nombreuses reprises avec elles, se payant même le luxe de faire se déplacer les fans en fosse de gauche à droite comme un seul homme. Semblant apprécier ce retour aux affaires après quelques mois consacrés à l'enregistrement d'un nouvel album attendu en 2014, Skip The Use interprètent ce soir pas moins de dix titres, incluant leur nouveau single Nameless World et un inédit basique aux choeurs addictifs, Birds, avant d'achever leur prestation sur le détonnant Bastard Song.

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L'interlude assuré par Christine Berrou sera quant à lui vite oublié, le public ne semblant guère goûter à l'humour très discutable de la jeune femme, trop discrète, dont le salut viendra d'une poignée de blagues relatives à la sodomie durant les ultimes secondes. L'arrivée sur scène de Shaka Ponk réveille alors une salle où sont désormais entassées près de 6000 personnes. Point de discussions, blagues ou longs échanges entre la formation française et la salle, le groupe préférant miser sur une énergie évidente, un son puissant mais également très brouillon et manquant cruellement de subtilité, pour faire chavirer un public se faisant de plus en plus bruyant.
Au premier plan, Frah et Samaha Sam attirent tous les regards, les deux vocalistes se partageant le chant tout en arpentant sans cesse la scène microphones en main. Si le groupe est fidèle à sa réputation, leur set d'une courte trentaine de minutes semble laisser le public sur sa faim. Le temps d'interpréter cinq titres, incluant un inédit, ainsi qu'une expéditive reprise du Love Me Two Times des Doors avant de hausser le rythme avec Morir Cantando durant lequel les deux leaders se jettent tour à tour dans la fosse pour un long slam provoquant l'euphorie de tous. Des Shaka Ponk ce soir efficaces et professionnels à défaut d'avoir montré une réelle envie contrairement à leurs prédécesseurs sur la scène du Zénith.

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Airnadette prennent alors place pour interpréter un court quart d'heure de leur "air" comédie musicale mêlant mîmes et scénettes imaginaires sur fond d'extraits musicaux, dialogues de films et nombreux bruitages. Le public se prend au jeu malgré le manque de liant entre les sketches, mais le clou du spectacle est encore à venir ce soir avec Placebo, de retour dans la capitale une petite dizaine de jours après une date au Palais Omnisport de Paris Bercy. Un groupe au complet ce soir une fois encore, trois musiciens supplémentaires accompagnant Brian Molko, Stefan Olsdal et Steve Forrest sur l'ensemble des titres interprétés. Très carré, à l'image d'un groupe ne laissant aucune place à l'improvisation, le set consiste en une sélection de singles (du risible Too Many Friends à Infra-red en passant par Special K ou une version trop chargée d'Every You Every Me) majoritairement tirés des plus récents albums du groupe. Si l'aura et la popularité de Placebo en France ne sont plus à démontrer, l’enthousiasme du public semble moins marqué que pour les formations les ayant précédés sur scène ce soir, quand bien même le professionnalisme du trio ou la voix de Brian Molko, parfaitement en place ce soir, ne sauraient être remis en cause.

Une conclusion de bonne facture à une soirée menée tambour-battant pour le plus grand plaisir des aficionados de Virgion Radio venus en masse ce soir.
setlist
    B3
    For What It's Worth
    Loud Like Love
    Too Many Friends
    Every You Every Me
    Song To Say Goodbye
    Special K
    The Bitter End
    Post Blue
    Infra-red
photos du concert
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