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Hatcham Social

Paris, Truskel - 12 février 2014

Live-report par Xavier Ridel

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Après avoir délocalisé pour des raisons inconnues leur concert initialement prévu à la Flêche d’Or, Hatcham Social joue aujourd’hui sur la petite scène de ce club sombre qu’est le Truskel. La pluie tombe averse dehors, deux pauvres âmes tirent tristement sur leur cigarettes et essaient en vain d’éviter d’être éclaboussées par les voitures. On entre donc, espérant de tout cœur que le public parisien sera au rendez-vous malgré les intempéries.

Le quatuor londonien est, lui, bien présent. Manager et membres du groupe trainent près du comptoir, bières à la main, jaugeant d’un œil désintéressé quiconque pousse la porte du bistrot. Et voilà les cols roulés noirs qui s’installent sur la scène et empoignent leurs Gretsch. Le faible éclairage fait ressortir le teint blafard des musiciens devant qui se massent une vingtaine de courageux. Le gang ne met pas longtemps à s’installer et démarre son set sans un mot.
Retentit alors Spirit Of 45. Très agréable à l’écoute sur l’album, la chanson prend toute son ampleur sur scène et ce, malgré un soundcheck que l’on pourrait presque décrire comme bâclé. Les ballades présentes sur Cutting Up The Present Leaks Out The Future, j’ai nommé ici Don’t Go To Sleep et Stay True To Your Family, prennent une tournure beaucoup plus rock qu’en studio, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Puis viennent simultanément More Power To Live et ses choeurs en voix de tête et All That I Can See Is A Gun qui démontre que même en 2014, le psychobilly peut encore faire taper du pieds.

Enchainement parfait ou presque, puisque le son trop écrasé n’est toujours pas à la hauteur de nos attentes. Toby Kidd, alors en sueur, se penche vers son microphone et décroche (enfin) quelques mots au public, qui se résument en résumé à « Salut Paris, nous sommes très contents d’être ici ». Le titre Murder In The Dark est annoncé comme la dernière chanson du concert, et les Hatcham Social démontrent une fois de plus leur habileté à écrire des chansons pop. À l’écoute de cette composition, on regrette fortement le manque de visibilité qui a toujours entouré le groupe en France.

Et voilà le concert terminé. Les anglais quittent la scène sans mots dire ni sourire au bout de quarante-cinq minutes. La maigre foule se disperse, laissant là les musiciens avec leurs bières et leurs idées noires. On aura assisté à un concert qui ne laissera pas de traces indélébile dans notre mémoire, mais un bon concert quand même. Le temps pour nous d’aller se chercher une pinte et de descendre au fumoir assister à la fin du match de football Nice - Monaco et les Hatcham Social se sont déjà volatilisés, ne laissant derrière eux aucune trace de leur passage.