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James Vincent McMorrow

Paris, Silencio - 21 février 2014

Live-report par Mélodie

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Il est des endroits dans Paris dont on ne soupçonne même pas l'existence et qui possèdent une âme si forte qu'ils en deviennent exceptionnels. Le Silencio fait figure d’ovni des lieux culturels parisiens. Ce club très sélect, conçu par David Lynch, est un vrai labyrinthe situé au sous-sol du 142 de la rue Montmartre, à deux pas du Social Club. Auparavant grand lieu de la presse (le célèbre J'Accuse de Zola a été imprimé dans ces sous-sols, à l'époque siège du journal l'Aurore), l'endroit accueille aujourd'hui les mondains parisiens, friands de bons cocktails et de culture branchée. C'est dans ce club parisien que France Inter a choisi d'organiser un concert privé du talentueux James Vincent Mcmorrow. L'irlandais vient présenter son nouvel album Post Tropical.

Il est assez étrange d'assister à un concert au Silencio. L'endroit est très atypique et à des années lumières de toute salle de concert conventionnelle. Le club est conçu comme un labyrinthe où l'on se perd pour enfin tomber sur ce qui ressemble étrangement à une mini salle de concert avec une mini-scène encerclée de grands miroirs. Comme dans un salon douillet, des canapés sont disposés juste devant la scène. C'est dans cette ambiance feutrée et très chic que le rideau se lève pour faire apparaître un grand barbu d'apparence timide, caché derrière une guitare. Et pourtant, malgré une gaucherie presque trop mignonne pour être vraie, James Vincent McMorrow ensorcelle dès les premières notes avec sa voix de cristal qu'on croirait descendre des cieux.

Le Silencio fait silence, bien que certains réfractaires fassent trinquer leurs verres dans le bar d'à côté. Le lieu atypique renforce toute la beauté du tableau qui se joue devant nos yeux. L'irlandais détend l'atmosphère en disant qu'il s'agit de la première fois qu'il joue dans une salle si peu éclairée qu'il a du mal à voir sa guitare. « So Parisien » ! dira-t-il. L'assistance se détend un peu. Il faut dire que James Vincent Mcmorrow est très chaleureux et manifestement à l'aise sur scène. La veille, il était à la Gaité Lyrique, un concert dont il confie qu'il était très « fun ».
Entre deux ou trois confidences comme chuchotées à notre oreille dans la - trop - sérieuse salle du Silencio, l'auteur de Post Tropical interprète les chansons de son nouvel album. Lors de chacune d'elle, il ferme les yeux ou regarde le ciel, comme si finalement, il ne chantait pas que pour nous, mais aussi et surtout pour lui-même ou quelque entité céleste. James Vincent McMorrow a quelque chose de mystique. C'est d'autant plus vrai lorsqu'il entonne son titre Cavalier, qui envoute toute la salle et ferait presque taire le petit brouhaha des abonnés au bar.

Finalement, James Vincent Mcmorrow aura eu le mérite de réchauffer un public un peu trop guindé, peut-être à cause de l'élégance d'un lieu tel que le Silencio. Sa voix angélique et son nouvel album Post Tropical confirment le grand talent d'un artiste qu'on a du mal à mettre dans une case. En somme, un très beau concert, tout simplement.
setlist
    The Lakes
    Hear The Noise
    Glacier
    Red Dust
    D.T.B.R
    Look Out
    All Points
    Cavalier
    If I Had A Boat
    Outside, Digging
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