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Lilies On Mars
Fanfarlo

Paris, Maroquinerie - 24 février 2014

Live-report par Olivier Kalousdian

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Fanfarlo est un groupe mystérieux, de par sa musique, sa carrière et l’aura dont il bénéficie. De par son aura, car crée en 2006, il y aura bientôt dix ans, ce groupe anglais formé par le suédois Simon Balthazar n’est pas à proprement parler un groupe en vue sur les ondes de nos radios rock les plus écoutées. De par leur carrière, car Fanfarlo aiment expérimenter le coté scénique en faisant, par exemple, intervenir des magiciens (ndlr : le vidéo clip de The Walls Are Coming Down) ou des cascadeurs , comme par exemple lors du concert donné par le groupe au Webster Hall de New York le 19 décembre 2009. Et, enfin, de par leur musique car ils parviennent à allier, en studio et en live, des éléments folk et indie rock accompagnés par l'utilisation d'instruments éclectiques incluant la trompette, le violon, la mandoline, la scie musicale et la clarinette... Une vraie fanfare dont le nom est tiré d’une nouvelle de Charles Baudelaire, Le Fanfarlo.

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Précédés des italo-anglaises de Lilies On Mars proposant, à deux sur scène, un spectacle surprenant proche du théâtre activiste, dans une riche mise en scène et une musique que l’on aime à qualifier de dream pop (à la limite du noisy stressant sur le paganisant Passing By), Fanfarlo font le pari d’un duo étonnant et détonnant. On peut, sans douter, promettre les Lilies On Mars à un bel avenir tant leur capacité à mêler les arts ou les sonorités est habile et novatrice. Les Fanfarlo prouvent par le choix de première partie qu’ils aiment, par dessus tout, le visuel scénique et les originalités sonores. Au détriment du reste ?

Parfois, sans doute, même si le groupe a son fan club (jeune et sûrement plus coutumier de la rando roller du dimanche que de la Maroquinerie). En ce lundi soir pluvieux, la salle n’est pas comble. Ce qui n’empêche pas le groupe d’être accueilli avec ferveur sur le coup de 21h45. Il est vrai qu’il se dégage une candeur rafraîchissante des titres comme The Walls Are Coming Down avec sa batterie militaire et sa trompette héroïque, accompagnés d’un banjo cajun. Il est certain qu’après The Struts ou Maxïmo Park sur cette même scène les jours derniers, la gentille folk vitaminée de Fanfarlo, sur le titre Fire Escape dénote et apaise avec une mélodie campagnarde toute anglaise, mais que les Belle And Sebastian – l’esprit le plus proche de notre groupe du soir – auraient sans doute rejetée et remisée par manque d’achèvement.

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À peine la moitié du set est elle jouée, que, déjà, des personnes venues là découvrir Fanfarlo poussent les deux portes battantes du sous sol de la Maroquinerie et quittent les lieux, déçues par l’ennui provoqué par des chansons trop fades et un groupe dont le charisme se retrouve lors de la crise d’adolescence. Quand Simon Balthazar, les cheveux longs et fins posés au niveau des épaules, sa guitare acoustique à la main, explique que Fanfarlo viennent de l’espace et habitent un autre univers sur l’introduction du titre Comets, on imagine le retour du Big Bazar de Michel Fugain... Ces chants, assurés en grande majorité à deux voix avec sa comparse Cathy Lucas qui, dans l’idée, devrait appuyer l’aspect séducteur et enjôleur de l’exercice (toujours Belle And Sebastian), rend paradoxalement le set ennuyeux et parfois même, désagréable.

Reste la qualité des musiciens, leur engagement en live dans cette musique à laquelle ils croient depuis tant d’années et la sincérité avec laquelle ils dorlotent les jeunes couples du premier rang, venus la plupart du temps sur les conseils de la demoiselle, et qui se dandinent avec la régularité d’un métronome réglé sur soixante battements par minute pendant une heure quinze. Avec Fanfarlo, vous pouvez vivre votre nuit sans réveiller l’autre, ou presque !
setlist
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