Band Of Skulls

Paris essuie les plâtres et demeure la première ville ayant la chance d'accueillir Band Of Skulls dans le cadre de la tournée accompagnant leur troisième album, Himalayan, sorti fraîchement trois jours plus tôt. Une galette sur laquelle le groupe met de l'eau dans son vin, ralentit lourdement le tempo oscillant entre breaks bien sentis, tubes catchy et morceaux de bravoures plus intenses. Un joli condensé pour une carrière qui fête ses dix ans cette année.
C'est une autre recrue de Speakasy qui donnera les premières notes de la soirée, le groupe français Anita Drake. Un trio qui réussit à conquérir une partie de la foule, notamment grâce à une présence scénique rare pour une première partie. Suffisante pour cacher les longueurs de cette demi-heure.

Le public fait son arrivée très tardivement ce soir, à tel point que l'on a pu craindre un instant que les ressortissants de Southampton allaient pouvoir appeler chaque membre de l'audience par son prénom. Pourtant, le Trabendo et ses travées si particulières ne sont pas loin d'être remplis au final. Après une longue - très longue - attente, Band of Skulls sortent enfin de leur tanière et nous saluent de la main avant d'enfourcher leurs instruments respectifs.



Sans surprise, c'est le dernier single en date qui brise la glace : Asleep At The Wheel garde ses vertus fédératrices puisqu'il met tout le monde en jambes. Himalayan tient bon la barre en occupant les trois premiers morceaux de la setlist et en composant près de la moitié des dix-huit morceaux joués ce soir. Les trois ménestrels sont appliqués et concentrés pour le début de leur show mais cela n'empêche pas Russel Marsden de prendre le microphone pour nous saluer. Il souligne la sortie récente de leur nouvel album et demande qui déjà pris le temps de se le procurer.

Pour revenir à la musique, le son est puissant, juste et équilibré. Tellement costaud que nos deux chanteurs doivent forcer la voix pour que l'on puisse les entendre. Des voix à la similarité et la complémentarité presque confusantes. Matt Hayward bucheronne tranquillement mais sûrement dans son coin et son acolyte Emma Richardson à la basse joue également la carte de la force tranquille. La setlist fait grimper la température crescendo et s'amuse à faire apparaître par touches les pépites du brûlot Baby Darling Doll Face Honey. Vieux de quelques jours seulement, Himalayan montre déjà ses premiers fans et l'immédiateté de ses morceaux jouent en sa faveur. C'est pourquoi la mid-tempo Nightmares, la racée Hoochie Coochie ou la bluesy Brothers And Sisters s'attirent rapidement les premiers applaudissements. Incontournable de leur discographie, The Devil Takes Care Of His Own nous rapproche de la fin d'un concert généreux et bien structuré, le groupe se permettant même d'aller piocher deux titres uniquement présents sur son Live At Brixton.



A l'heure du rappel, Band Of Skulls répètent l'attente du début de concert et se font encore désirer. De longues minutes défilent avant de les voir réapparaître devant une foule chauffée à blanc. Les premières notes de Sweet Sour retentissent et laissent préfigurer l'ambiance un peu folle qui règnera pendant la fin de ce set. Trois morceaux pour que les tubes rugissent et que le public donne de la voix. Light Of The Morning et Death By Diamonds And Pearls finissent le show en trombe, comme si la soirée venait de commencer. Un rappel de champions qui saura faire oublier les baisses de rythme de la setlist et les absences de quelques morceaux tirés de Himalayan que l'on aurait aimé entendre, à l'image de Heaven's Key ou Toreador, réclamée à corps et à cris par la fosse. Les anglais peuvent repartir fiers et heureux de leur prestation, les sourires arborés à l'issue de l'heure et demie de show en disent longs sur leur satisfaction. Ils ont raison, ce soir ils ont livré un set irréprochable.

Leur tournée ne fait que commencer, et comme on le pressentait à l'écoute de Himalayan, à ce rythme, ils pourraient aller très loin...