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Buzzcocks

Saint-Germain-en-Laye, La Clef - 2 avril 2014

Live-report par Olivier Kalousdian

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Pour les habitués des salles de concert de Paris, ce soir, c'est plein ouest qu'il fallait pointer le bout de son nez et de ses oreilles. Route nationale 13 à travers Rueil-Malmaison ou Chatou (ambiance chic et châtelaine) jusqu'à la colline boisée où se perche la ville de Saint-Germain-en-Laye. Cité historique et symbolique de l'architecture du dix-septième siècle français, s'il en est. Après l'immense château qui servit de domaine de chasse royale à Louis XIV, prendre tout droit dans les ruelles pavées jusqu'à la salle culturelle communale, réputée dans tout le département, La Clef.

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Dans une ambiance de concert provincial et dans un agréable écrin de nature qui donne à nos poumons l'occasion de respirer autre chose que les fines particules de diesel qui ont envahit Paris, jour et nuit, quelques « keupons » font le pied de grue devant l'entrée de la salle, Kronenbourgs, crêtes mal coiffées et Rangers malodorantes de rigueur !
Ce soir, c'est fête au château. Les Buzzcocks et leurs deux survivants, Pete Shelley et Steve Diggle, presque quarante ans de carrière au compteur, sont Saint-Germanois et la ville bruisse d'une rumeur rebelle qu'elle n'a sûrement pas entendue depuis les événements de mai 68.

Nulle surprise, donc de constater une moyenne d'âge respectable dans le public qui occupe les trois quart de la capacité de cette jolie salle des Yvelines. D'autant que la première partie est quasiment locavore en la personne des 45 Secondes, groupe issu de la scène punk de Mantes-La-Jolie. 45 secondes, c'est à peu près (évidemment) la durée de chaque titre de ce quatuor post-punk qui n'a pas de temps à perdre en fioritures, mélodies et autres arpèges. Ça joue fort, vite et confus ; la recette gagnante établie par les Sex Pistols, il y aura quatre décades, l'année prochaine.

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De quoi chauffer une assistance venue pour en découdre, au corps-à-corps et au plus prés de la scène et lui rappeler que le bar n'est pas loin et sert des pintes à prix réduits…comparées à Paris. Quelques litres de houblons plus tard, les Buzzcocks entrent en jeu, sur les coups de vingt-deux heures. Si Steve Diggle, guitariste et co-chanteur, semble une fois de plus monté sur ressorts et perfusé aux amphétamines, Pete Shelley et son embonpoint montrent quelques signes de fatigue, voire de lassitude.
Habillé d'une chemise XXL floquée de textes des Buzzcocks, il arbore une barbe blanche quasi-hippie faisant un peu tâche devant les loustics qui hurlent leur joie aux premiers rangs à grands coups de torses contre torses. Dès les premières notes de Boredom, qui introduit le set de ce soir, les plus gaillards et les plus virulents d'entre eux se lancent dans un pogo qui va durer plus d'une heure et demie ; les photographes, sans barrières de protection, seront projetés sur les bords de la scène pendant tout le concert.

C'est à partir du quatrième titre, Autonomy, que les Buzzcocks réveillent les chœurs du public et révèlent tout leur talent et leur hargne, enfouie dans des corps qui ont bien l'âge de leurs artères grâce, notamment, à l'incroyable et pure énergie d'un Steve Diggle qui ne veut rien oublier de ses jeunes années. Punk dans l'âme, il arrive à chanter debout sur un flycase, jouer d'une main ses riffs militaires et cracher dans la même séquence, une petite tape derrière la tête pour aider le glaviot à atterrir plus loin sur scène. Punk's Not Dead !

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Noise Annoys, You Say You Don't Love Me, Orgasm Addict ou les inévitables What Do I Get et Ever Fallen In Love (With Someone I Should'nt Have) constituent la setlist, identique en tous points (excepté Oh Shit qui avait conclu le rappel à Paris) à celle du 24 octobre 2013 à la Cité de la Musique.

De toute façon, lorsque l'on va à Lourdes, ce n'est pas pour voir la vierge en 2.0 ; les pèlerinages, c'est sacré, immuable et souvent répétitif. Buzzcocks addict !
setlist
    Boredom
    Fast Cars
    I Don't Mind
    Autonomy
    Get on Our Own
    What Ever Happened To?
    When Love Turns Around
    Why She's the Girl From the Chainstore
    Sick City Sometimes
    Fiction Romance
    Moving Away From The Pulsebeat
    Nothing Left
    Noise Annoys
    Breakdown
    You Say You Don't Love Me
    Promises
    Love You More
    What Do I Get?
    ---
    Harmony In My Head
    Ever Fallen In Love?
    Orgasm Addict
photos du concert
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