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Nat Jenkins & The HeartCaves
The Kooks
Johnny Lloyd

Paris, Trianon - 10 juin 2014

Live-report par Xavier Ridel

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Leurs albums Inside In/Inside Out et Konk avaient fait l'effet de bombes lancées dans le paysage un peu terne du rock britannique du début des années 2000. Puis leur opus Junk Of The Heart, plus pop que ses prédécesseurs, avait fait plonger la popularité du groupe, également entachée par le départ du batteur. Et ce mardi soir, les Kooks viennent à Paris présenter leur nouvel album et tenter de raviver la flamme. Aux abords du Trianon se masse une foule de jeunes filles en fleur à l'air surexcité. Quelques personnes d'âge mur, quelques jeunes adultes nostalgiques de l'époque Konk attendent également devant la salle de Pigalle, mais le public reste essentiellement composé d'adolescents.

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Et ce sont Nat Jenkins & The Heart Caves qui commencent les premiers devant une salle à peine remplie. Le chanteur britannique et ses musiciens empoignent leurs guitares sans désemparer et se lancent dans un concert maitrisé. L'énergie du groupe fait mouche et le public dispersé se regroupe devant la scène. Lost & Lonely est aussi efficace et mélodique que sur disque. Au bout de vingt minutes, la formation se disperse, laissant derrière elle un public conquis et déjà bouillonnant.

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A peine le temps de fumer une cigarette pendant le changement de plateau et Johnny Loyd a déjà pris possession des lieux. L'ancien chanteur de Tribes défend désormais ses chansons en acoustique, accompagné d'un autre musicien. Le rendu est un peu plat mais sauvé par Pilgrims et son refrain entêtant. Les titres s'enchainent et on a la désagréable sensation d'écouter la même chanson plusieurs fois d'affilée. Dommage. Cela n'empêchera néanmoins pas les jeunes filles de chauffer leurs voix en félicitant le chanteur à grands renforts de cris.

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Et voilà la bande à Pritchard, The Kooks, qui débarque sur scène. Le leader du groupe arbore son fidèle perfecto et ne perd pas de temps avant de lancer Down. Le nouveau single enflamme une fosse désormais pleine et les « down down diggy diggy » sont repris en chœur par le public. Le chanteur anglais se démène comme un diable et le rythme effréné de la chanson commence déjà à faire danser les filles. Puis les musiciens enchainent sur les classiques Ooh La et Always Where I Need To Be sous des lumières rougeoyantes. Tout est en place et carré mais le jeu des Kooks manque de folie.
L'exubérance de Luke Pritchard amène à lui tous les regards au détriment des autres musiciens. La rançon du charisme, sans doute, mais le chanteur à la tignasse est plus fatiguant qu'autre chose, son énergie ayant perdu de son charme et paraissant aujourd'hui un peu surjouée. Puis c'est au tour du premier inédit intitulé Bad Habit de passer le test du live. Et le résultat est un peu décevant. On aimait les Kooks pour leurs morceaux rock'n'roll, parfois acoustiques, le jeu de guitare de Hugh Harris et leurs mélodies imparables. Et ce morceau (ainsi que les autres inédits joués lors du concert) démontre une évolution bien trop pop chewing-gum déjà amorcée sur l'inégal Junk Of The Heart.

Tant pis, Is It Me? et See The World sont là pour rappeler à nos oreilles que le groupe anglais est quand même pétri de qualités. Les deux chansons susnommées sont exécutées à la perfection devant un Trianon conquis. L'ajout de la Les Paul dorée de Pritchard énergise le tout et donne enfin à voir ce qui a fait les grandes heures du groupe anglais. It Was London, nouvel inédit, ne fait qu'infirmer ce que l'on pensait des extraits du nouvel album à paraitre prochainement. Le voilà enfin, le retour des riffs en cascade et de la voix débraillée !

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Après un She Moves In Her Own Way chanté à tue-tête par une audience conquise, le leader empoigne sa guitare acoustique et entame trente secondes de sa chanson Seaside, rappelant à certains leurs premiers émois adolescents. Les Kooks nous gratifient d'un nouvel inédit, Westside, constituant l'occasion pour le chanteur d'enlever sa veste, ce qui provoque sans grande surprise des hurlements hystériques qui résonnent de toute part dans l'enceinte du Trianon. Coté musique, c'est une nouvelle déception. Le virage pop est encore plus audible ici et on entend à peine la guitare de Harris. Le concert se poursuit, alternant anciennes chansons (on pense notamment à Runaway, parfaitement maitrisée) et nouveaux titres (le décevant Forgive & Forget) et se termine sur Sofa Song.

Les lumières s'éteignent à nouveau après quelques minutes d'applaudissements, et voilà les Kooks qui reviennent sur scène pour leurs deux meilleures chansons : Junk Of The Heart et Naïve. Tandis que la première (quel refrain !) fait trembler le parquet du Trianon, la seconde ravive les souvenirs de certains spectateurs, surement en train de penser à la fille ou au garçon qu'ils avaient enfin réussi à embrasser à la soirée de fin d'année du collège.

Et voilà les Kooks qui partent, saluant l'assemblée avec de larges sourires. On ressort de ce concert avec une étrange impression de laisser son adolescence derrière soi. Si les premières chansons du groupe sont si attachantes, sans doute est-ce parce qu'elles nous rappellent tant de souvenirs. On ne manquera toutefois pas de jeter une oreille à leur nouvel opus, juste pour constater l'évolution des musiciens. Et puis, qui sait, on pourrait avoir une bonne surprise...
setlist
    NAT JENKINS & THE HEART CAVES
    Non disponible

    JOHNNY LLOYD
    Non disponible

    THE KOOKS
    Down
    Ooh La
    Always Where I Need To Be
    Bad Habit
    Is It Me?
    See The World
    It Was London
    She Moves In Her Own Way
    Eddie's Gun
    Westside
    Sway
    Around Town
    You Don't Love Me
    Forgive & Forget
    Runaway
    Do You Wanna
    Sofa Song
    ---
    Junk Of The Heart (Happy) Naïve
photos du concert
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