logo SOV

Daughter
Anna Calvi

Paris, Days Off Festival - 7 juillet 2014

Live-report par Johan

Bookmark and Share
Cette année, le festival Days Off s'est démené pour offrir un bien beau programme avec la présence, entre autres, de Damon Albarn, Eels, Etienne Daho, Timber Timbre et, ceux qui nous intéressent ici, Daughter et Anna Calvi.

Depuis leur passage remarqué en France, et notamment au Trabendo de Paris en fin d'année dernière, Daughter ont parcouru le monde, jouant aussi bien en Europe qu'au Canada, aux Etats-Unis, en Australie ou encore en Asie de l'Est. Les voici de retour chez nous, cette fois dans le cadre du festival Days Off, en première partie d'Anna Calvi.

SOV

Et c'est peut-être là le problème de ce début de soirée : il est quelque peu frustrant de retrouver Daughter, une formation qui a déjà su faire ses preuves à de nombreuses reprises, en première partie d'un autre artiste. Il aurait été intéressant de structurer, non pas en terme de première/seconde parties, mais bel et bien mettre à pied d'égalité les deux groupes et avoir ainsi un temps de présence équivalent. Car il s'avère frustrant de n'assister finalement qu'à un demi-concert de Daughter, sans rappel, alors que le quatuor possède déjà de nombreuses compositions à son actif et alors que l'on sait qu'il sait très bien alterner les titres en live de manière à ne jamais lasser le spectateur.
La petite heure passée sur scène reste toutefois fort satisfaisante, le groupe nous gratifiant de ses meilleurs titres, tout en mettant à l'honneur leur premier EP, His Young Heart, avec la présence des très bons Landfill et Candles. Entre-temps, seront joués Youth et Shallows maintenant rodés sur scène, avant de terminer sur les deux premiers singles issus de leur album If You Leave, Human et Smother. Assez statique sur scène, entrecoupant par moment le set de courtes anecdotes et blagues maladroites, la formation londonienne reste fidèle à elle-même, délivrant une performance impeccable.

Une demi-heure plus tard, c'est au tour de Anna Calvi et ses trois musiciens de prendre la relève. Le show débute comme la plupart de leurs autres performances, dont celle offerte à La Gaîté Lyrique en septembre dernier où ils introduisaient les compositions de son second album. Suzanne & I, Eliza, Suddenly, Sing To Me et Cry s'enchaînent ainsi sans interruption, magistrales, impeccablement interprétées.

SOV

La suite du concert ne démérite pas non plus, poursuivant sur le diptyque Rider To The Sea/No More Words tiré du premier album éponyme. Outre la voix affolante de l'artiste, qui inonde par moment la salle, dont le fameux « Jezebel » scandé en fin de set durant lequel des centaines de cœurs s'arrêtent, la guitare électrique est également au centre des attentions, comme le prouve l'instrumentale Rider To The Sea, interprétée consciencieusement, chaque note placée idéalement, à l'effet de vibrato près.

La plupart des titres tirent parti de la fulgurance électrique des mélodies, à l'instar de I'll Be Your Man et la tension sexuelle palpable qu'elle amène, toute guitare devant dans sa première moitié, puis via le chant puissant qui vient s'y coller, ou encore Carry Me Over dont l'instant expérimental en son centre laisse place à la géniale mélodie au xylophone et à une démonstration de guitare de la part de l'anglaise qui reçoit comme il se doit les faveurs et cris de l'audience.
Anna Calvi a ainsi des allures de femme fatale lorsqu'elle joue, notamment en milieu de set, de I'll Be Your Man à Desire, en passant par la rock et primaire Love Of My Life et le Fire de Bruce Springsteen durant lequel les trois musiciens s'en vont de la scène, la laissant seule avec sa guitare pour une réinterprétation du titre tout en intensité. Certes concentrée et minutieuse sur scène, ses sourires illuminent toutefois la salle entre chaque chanson et ses émotions prennent même le dessus à un moment, reconnaissante des applaudissements chaleureux du public.
La part belle est ce soir-là faite à ses très bonnes b-sides, à l'image des reprises de Fire et Surrender ou encore la magnifique A Kiss To Your Twin placée en rappel, ce qui n'est pas pour nous déplaire. On peut toutefois regretter le fait que ne soit pas jouée une composition aussi forte que The Devil qui, dans un monde parfait, serait venue s'immiscer entre les subjuguants Blackout et Jezebel – en français, évidemment !

Plus que lors de ses précédentes prestations, telle que celle de la Gaîté Lyrique l'année dernière, Anna Calvi clairement s'amuse ce soir, jouant très souvent aussi bien avec ses intonations de voix et les effets qu'elle produit, que sa guitare, offrant de longs solos dévastateurs à trois reprises. Elle mêle ainsi ses deux instruments dans une intensité assez folle durant plus d'une heure d'un show dont on ne peut une nouvelle fois clairement sortir indemne.
setlist
    DAUGHTER
    Non disponible

    ANNA CALVI
    Suzanne & I
    Eliza
    Suddenly
    Sing To Me
    Cry
    Rider To The Sea
    No More Words
    First We Kiss
    I'll Be Your Man
    Surrender (Elvis Presley cover)
    Love Of My Life
    Carry Me Over
    Fire (Bruce Springsteen cover)
    Desire
    Love Won't Be Leaving
    ---
    A Kiss To Your Twin
    Blackout
    Jezebel
photos du concert
    Du même artiste