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The Wytches

Paris, Album de la Semaine - 17 septembre 2014

Live-report par Jean Duffour

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Une cinquantaine de personnes sont réunies sous les néons aveuglants du studio 104 pour accueillir les Wytches et leur premier concert sur un plateau télé, celui de l'Album de la Semaine. Le trio exécutera ce soir sept chansons tirées de son album Annabel Dream Reader ainsi qu'une inédite, avec énergie et envie mais surtout talent et jeunesse.

Peu nerveux malgré leur jeune âge, mais tout de même quelque peu gênés par les contraintes sonores que les conditions leur imposent, les trois anglais arrivent sous une standing ovation – certes sollicitée par l'équipe technique du lieu – mais qui paraît toutefois sincère de la part d'un public se composant tant de fans de la première heure que de personnes venues par hasard en quête d'émotions. Ils ne seront pas déçus et d'ailleurs, personne ne se rassiéra sur son siège, ce qui est assez rare pour être noté.

Bien que le son ne soit pas assez « trashed » (crade) pour reprendre leurs mots, et en dépit de quelques problèmes de guitare, les anglais assurent et surprennent par leur maturité qui se dessine au fil des chansons, majoritairement dominées par une rage juvénile qui transparaît jusqu'aux bouts de leurs cheveux long qui masquent leur visages.
Le show commence réellement avec la deuxième chanson, Digsaw, un des singles du groupe. Kristian Bell chanteur et guitariste, égraine avec violence ses cordes, soulagé dès lors qu'il appuie sur sa pédale de fuzz. Les deux suivantes, Wire Frame et Gravedweller, nous téléportent dans une ambiance plus psychédélique et surf. Le pédalier de Kristian rappelle alors indéniablement celui de Miles Kane, apporte une profondeur à ces deux chansons et provoque l'envie de réécouter leur album. Une chose est certaine, celui-ci est encore meilleur joué sur scène qu'en studio.

Robe For Juda sonne le temps de la première accalmie, le bassiste très en retrait voit son riff lourd mis en avant pour notre plus grand plaisir et le chanteur pose enfin sa voix rauque et éraillée sur ce qui pourrait s'apparenter à une ballade. Les notes de guitares se perdent dans une reverb infinie, la basse grésille sur cette composition des plus adolescentes. Puis les larsens reprennent leurs droits sous l'impulsion de l'énergique leader, toujours prompt à provoquer son ampli Fender (poussé dans ses retranchements tout au long du set) et à démolir ses cordes de guitare qu'il est ainsi contraint d'accorder entre chaque morceau.

La prestation se termine sur l'excellente Crying Clown, rondement menée et qui s'achève dans un torrent de larsens. Kristian désaccorde avec cette rage caractéristique sa guitare pour marquer le coup et clot cet incroyable concert qui aura fait trembler comme jamais les murs du studio 104, pour notre plus grand bonheur et celui de ceux ayant découvert à cette occasion le trio. Les bouchons anti-bruit enlevés pour certains, la chaleur retombe et le constat est évident : ce sont de futurs grands. On attend la suite avec impatience.
setlist
    Burn Out The Bruise
    Digsaw
    Wire Frame
    Gravedweller
    Robe For Juda
    Summer Again
    Holy Tight Rope
    Crying Clown
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