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The Jim Jones Revue

Paris, Trabendo - 23 septembre 2014

Live-report par Sandra Stefanini

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Ne tournons pas autour du pot et allons droit à l'essentiel, l'endroit où il fallait être mardi 23 septembre dernier, c'était au Trabendo à Paris. Si vous n'y étiez pas, vous avez raté votre vie comme dirait l'autre. Sans aller jusque là, vous avez au moins raté votre soirée et très certainement le meilleur concert de rock n'roll depuis bien longtemps ! Car ce fameux 23 septembre 2014, The Jim Jones Revue ont donné leur tout dernier concert à Paris. Et par dernier je ne veux pas dire le plus récent, non je veux bien dire qu'il n'y en aura plus jamais d'autre. Jamais, c'était le dernier, voilà.

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Comme vous pouvez l'imaginer, l'ambiance est ainsi plutôt électrique. Des jeunes filles qui exhibent leurs tatoos et leurs franges à la Betty Page, des quadras propres sur eux qui trompent la chaleur à grand renfort de bière, des rockeurs plus tous jeunes et quand même un ou deux hipsters moustachus pour faire bonne mesure. Tout ce petit monde patiente, déjà un peu fiévreux, tandis que Dale Hawkins n'en finit plus de chanter Suzie Q dans les haut-parleurs...

Vous vous souvenez de cette scène de Gladiator, quand Russell Crowe sur le champ de bataille se tourne vers son second et lui dit : « A mon signal, déchaine les enfers ! » ? Voilà, c'est exactement ce qu'il se produit à 21 heures tapantes lorsque The Jim Jones Revue arrivent sur scène. Pas de quartiers, pas de prisonniers, ils attaquent très fort avec It's Gotta Be About Me. Déluge sonore, les décibels nous foncent dessus, nous terrassent, pas moyen de se relever. Tous de noir vêtus, évoluant dans les lumières rouges, Jim Jones et ses acolytes enchainent avec Never Let You Go, histoire de bien enfoncer le clou au cas où certains dans la salle auraient encore douté de la puissance de feu du quintet.

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A écouter la voix puissante et éraillée de Jim Jones qui semble plus s'arracher les tripes que chanter, on se demande comment il peut faire ça tous les soirs. N'importe qui d'autre serait certainement aphone au bout de cinq minutes, mais lui non. C'est un vrai showman, il harangue son public et semble prendre un malin plaisir à lui faire répéter un nombre incalculable de fois ce qui semble être son interjection préférée et oh combien rock n'roll : "yeah !". Visiblement jamais à court de bonnes idées, il proposera même à qui veut de faire un petit strip tease sur Cement Mixer, et il faut dire qu'en effet le morceau s'y prête bien. Mais malgré la chaleur personne ne s'exécute. Pas grave, la guitare de Rupert Orton qui se trouve maintenant juste sous mes yeux continue de hurler et la température monte encore. Le guitariste enchaine les poses de « guitar-hero » accompagné en cela du bassiste Gavin Jay, et Henri Herbert au piano n'est pas en reste avec ses postures façon aérobic ! Bien décidés à casser la baraque avec une interprétation à la dynamite de Burning Your House Down, c'est presque chose faite car devant nous les quadras ne sont plus très propres sur eux et secouent les rambardes de sécurité tels des diable épileptiques.

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Ce soir tout doit brûler, la maison, les dernières cartouches, l'énergie et on sent bien que le groupe donne tout ce qu'il a avant la fin. Sorte de spectacle de cabaret burlesque garage, leur prestation bien huilée respire cependant l'authenticité et les fans, souvent de longue date, ne s'y trompent pas. Mais toutes les bonnes choses ayant une fin et les salles de concert ayant un horaire de fermeture, il va bien falloir se dire au revoir. Après deux rappels, les anglais quittent donc pour la dernière fois la scène parisienne, après une photo souvenir du groupe et de ses fans. Petit instant émotion alors que la fièvre retombe, et tandis qu'ils s'en vont on se plait à penser que si les Jim Jones Revue n'ont pas inventé le rock n'roll, ils sont et resteront une de ses plus belles incarnations.