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Palma Violets

Paris, Café Charbon - 24 septembre 2014

Live-report par Jean Duffour

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Habitué des soirées Converse, le Café Charbon accueillait mercredi soir dernier les Palma Violets, groupe au sein duquel furent placés il fut un temps l'espoir de voir un groupe rénover la scène rock actuelle.

Le quatuor, à l'heure devant une salle remontée à bloc entièrement dédiée à leur cause, se voit scindé en deux : le batteur et le claviériste – pourtant le membre le plus intéressant musicalement – se retrouvent sur la mezzanine, laissant au bassiste et au guitariste – les deux chanteurs –, la scène principale et la paire de Converse d'usage pour ne pas oublier que, ce soir, c'est Converse invite.

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Et en toute honnêteté, heureusement que ni l'entrée ni la boisson ne sont payantes. Le groupe délivre certes son set avec une telle énergie que le public est transcendé et multiplie d'ailleurs les pogos, cependant les chansons sont exécutées de manière assez monotone. Le bassiste et le chanteur hurlent les chansons les unes après les autres dans leurs microphones respectifs, de manière quasiment inintelligible. Quelques accalmies à noter toutefois sur les couplets de All The Garden Birds qui offre enfin place à la mélodie ou encore avec l'introduction de Step Up For The Cool Cats laissant la part-belle à l'orgue. Bien évidemment, le point culminant de la soirée est atteint dès les premières notes de Best Of Friends, le véritable tube du groupe qui s'avère être surtout la seule vraie réussite de la soirée.

Pour le reste, la plupart des chansons sont noyées dans la mauvaise qualité du son et l'acharnement des deux chanteurs à griller leurs cordes vocales. Hormis la qualité du son un peu douteuse, on ne pourra pas dire que les Palma Violets sont insipides sur scène, loin de là. Mais l'ennui est que ce groupe n'a finalement rien à apporter aujourd'hui. Ils semblent s'être cantonnés à cette image de groupe prometteur qu'ils avaient obtenu en sortant l'excellent Best Of Friends, sans pouvoir offrir quelque chose de mieux depuis.

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À titre d'illustration, il n'aura fallu ce soir qu'une chanson au chanteur pour revêtir un chapeau le transformant en mauvais sosie de Pete Doherty. Et d'un point de vue scénique, un bassiste qui joue au niveau de ses genoux en hurlant dans son microphone, ça ressemble beaucoup à la belle époque du punk. Tant et si bien que les Palma Violets se seront mués aujourd'hui en véritable parodie du groupe de rock qui, au lieu d'essayer de dépasser ses influences, se cantonne à les imiter de manière bien terne. Et c'est bien là le travers de formations qui multiplient les incursions dans le paysage du rock d'aujourd'hui et ne semblent jamais être capables de nous faire oublier qu'au début de ce millénaire ces groupes-là étaient les Libertines et les Strokes, eux-mêmes prenant la suite des Oasis et autres Blur. Car qu'on se le dise, quand Julian Casablancas démolit son pied de micro, ça a bien plus de classe.

Best Of Friends nous avait un temps laissé entrevoir le meilleur, mais si la frontière entre le statut d'espoirs et d'espoirs déchus n'est pas aussi ténue qu'on le croit, ce soir, les Palma Violets l'ont transpercée.