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BirdPen

Paris, Boule Noire - 9 octobre 2014

Live-report par Olivier Kalousdian

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Dave Penney et Mike Bird, dont les patronymes ont donné le nom au groupe qu'ils co-animent, alias BirdPen, sont programmés à la Boule Noire en ce 9 octobre 2014. Celles et ceux qui apprécient le Dave Pen habité par ses chansons et ses interprétations (Fuck You) dans le groupe Archive ne seront pas surpris, bien au contraire, de retrouver dans BirdPen et son chanteur, les mimiques scéniques et une sensation de déjà-entendu dans les boucles qui leur sont données à voir et entendre dans ce side-project qui fait office de guest house pour le collectif krautrock phare de Londres.

Il est 20h20, le concert démarre avec une précision d'horlogerie suisse. Rares sont les sets qui démarrent à l'heure, encore plus rares sont les sets qui démarrent à une heure si avancée ! Prévenu, comme il se doit, Darius Keeler, co-maître à penser du collectif Archive qui fait office de grand frère et de référence pour nombre de spectateurs ce soir, est pile à l'heure pour assister au set de son ami et chanteur/guitariste. Dès le premier titre, Like A Mountain, le style est posé : ce sera une soirée Krautrock, mais beaucoup moins « scientifique » et addictive que celles habituellement vues par les fans.

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Néanmoins, avec des titres à rallonge emportés par des solos rythmiques guitares/percussions faisant monter le niveau sonore bien au-delà des 105 dB couramment admis, BirdPen impressionnent par leur précision et leur engagement. Le métier et la passion de Dave Pen pour la musique et la scène transpirent de toutes les compositions proposées ce soir. The Safety In Numbers Is Zero, puis Off, offrent les composantes qui ravissent Darius Keeler comme la majorité du public présent. Un rock sombre qui plane au-dessus d'une formation nuageuse turbulente ; des nappes synthétiques, des riffs envolés, une basse lourde et une batterie aux sonorités électroniques percutantes qui arrivent à faire se mouvoir les étoffes les plus fines quand les tons les plus graves et les infra basses retentissent à répétition durant de longues minutes. Pacemakers s'abstenir !
Le titre Only The Names Change concurrence les titres les plus longs du rock psychédélique de nombreuses autres formations avec ses quinze minutes et son sens de l'hypnose. Certains ferment les yeux et profitent de la musique, sans l'image. Des titres que Dave Pen interprète avec la fougue et parfois la rage qu'on lui connait dans Archive et qui traitent, comme souvent avec lui, de la paranoïa, la corruption, la science-fiction, l'amour, les politiciens véreux et le mensonge.

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Un rappel, après une heure de set seulement. Quelques mots échangés en Français avec le public et dix minutes de musique supplémentaires, sans coupure, et puis s'en vont. Le set aura duré 1h10, montre en main, pour une setlist photographiée au pied de Dave Pen qui affichait pourtant vingt-huit titres ! Il s'avère que la bonne setlist, intégrée au cahier personnel de Dave Pen et cachée au centre de la scène, affichait bien, elle, les douze titres joués.
Cependant, personne ne peut croire à la fin du concert, si tôt dans la soirée. Le public se fait entendre, mais il aura beau manifester son mécontentement (mesuré) pendant de longues minutes, quand les lumières reviennent et que la playlist de la Boule Noire repart dans les enceintes, c'est généralement mauvais signe !

En tournée de lancement pour leur troisième album, In The Company Of Imaginary Friends, à paraître automne via PledgeMusic, Dave Penney et son side-project continuent de convaincre et de se bonifier depuis 2003 malgré l'ombre géante portée du collectif Archive qui, à l'instar d'un acteur porté par un rôle de série TV à succès, plane constamment sur lui. Un fait rare dans le rock et qui est déjà un exploit en soit.