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FKA Twigs

Paris, Maroquinerie - 14 octobre 2014

Live-report par Emmanuel Stranadica

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FKA Twigs : si ce nom ne vous dit encore rien, c'est que vous êtes vraisemblablement indifférent au ramdam entourant cette artiste depuis un an déjà. Après la sortie d'un white label ultra limité et d'un premier véritable maxi vinyle, Tahliah Barnett n'a eu de cesse d'alimenter le buzz médiatique. Auteur d'un album paru en août dernier oscillant entre R'N'B et électro, la jeune anglaise s'est lancée dans une tournée passant hier soir par Paris.

L'évènement affiche d'ailleurs complet depuis de nombreuses semaines et c'est donc dans une Maroquinerie pleine comme un œuf que FKA Twigs s'élance pour son second concert parisien. Initialement prévu pour un démarrage à 21h, il faudra encore patienter vingt minutes supplémentaires sous une musique psychédélique d'un style drone pour voir enfin la lumière s'éteindre. Trois musiciens pénètrent sur scène et immédiatement une série de beats lourds et déstructurés remplissent la salle parisienne. Une voix masculine rappe et Tahliah Barnett arrive à son tour sur scène, vocalisant en réponse à la voix enregistrée. Celle-ci tourne le dos au public et on la distingue à peine dans un éclairage minimaliste et un épais nuage de fumée bleu.
Elle s'apparente ainsi à une prêtresse avec une large tenue noire scintillante qui l'enveloppe. Le set démarre à proprement parler avec Ache, un des titres les plus connus, issu de son white label. Dans une pénombre rose, la chanteuse semble très concentrée. Sa voix claire et saisissante envoûte un parterre de fans situés dans les premiers rangs. Il est indéniable que depuis son premier concert au nouveau Carreau du Temple en mai dernier, celle-ci a pris de l'aisance, mais aussi de l'envergure sur scène.

Les morceaux s'enchainent sans un mot de la belle. Piochant dans les titres de son répertoire, FKA Twigs déroule son set à coups de beats, percussions et de musique électronique. Le public est attentif aux mouvements de la chanteuse qui se promène le long de la scène tout en continuant à nourrir son micro de sa voix décidément bien jolie. Au milieu du set, Tahliah Barnett abandonne sa protection vestimentaire pour une tenue particulièrement sexy : haut et collants transparents posés sur des sous-vêtements noirs. Celle-ci en profite pour se lancer dans un show beaucoup plus sensuel à coups de danses lascives, ce qui n'est pas pour déplaire au public, surtout au vu de sa plastique. Elle finit d'ailleurs par quitter la mine boudeuse qu'elle avait abordée jusque-là, et égaye son visage de quelques sourires à l'attention de son audience. On sent la jeune femme relativement timide, malgré un professionnalisme relativement irréprochable. Après les excellents Pendulum, Numbers ou encore Give Up elle finit par longuement s'adresser à son assistance, la remerciant notamment pour son soutien. Elle s'attaque alors à un Papy Pacify d'anthologie et, suite une ovation gigantesque de la foule, l'anglaise va jusqu'à glisser en français au public que celui-ci la fait rougir. Pendant deux morceaux, FKA Twigs remuera encore l'auditoire de la Maroquinerie avant de quitter la scène, sans espoir de retour. Il n'y aura pas de rappel.

En finalité, une bonne heure de concert bien ciselé et percutant, même si le tout reste assez proche de ce qu'on pouvait déjà entendre sur les disques de l'anglaise. Il reste néanmoins cette magnifique voix, cette énergie déployée sur scène et assurément la naissance d'une véritable artiste sur laquelle il faudra compter dans les mois à venir. On parie ?