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The History Of Apple Pie

Paris, L'International - 27 octobre 2014

Live-report par Marc Arlin

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Meat Is Murder... peut-être mais une bonne tarte aux pommes n’a jamais fait de mal à personne. Alors que le tout-Paris indie se presse à l’entrée du Grand Rex pour la grande messe Mozienne, je me dirige rue Moret afin d’assister au retour de The History Of Apple Pie dans la capitale. Auteurs en septembre de leur deuxième album, Feel Something, les cinq Londoniens débutent leur première vraie tournée européenne chez nous.

Il est pile 21h quand j’arrive devant les portes de l’International : juste le temps de commander une pinte au bar et de constater la fréquentation clairsemée du lieu en ce premier lundi soir à l’heure d’hiver. Étrangement, cette ambiance feutrée sied plutôt à Portier Dean qui joue ses premières notes au moment où je descends le fameux escalier de la salle. La formation originaire de Caen a pour difficile mission de réchauffer l’atmosphère et y parvient grâce à son folk pastoral hérité de Nick Drake ou Fleet Foxes. Un batteur précis, une voix envoûtante et une certaine richesse instrumentale (bel usage du Mélodica) font que le charme opère, provoquant même quels claps discrets dans le public. Tout juste pourra-t-on leur reprocher une certaine timidité scénique et des transitions hésitantes entre les chansons. L’un des meilleurs morceaux entendus ce soir s’appelle d’ailleurs Silence Kills, un adage à méditer pour leurs futures performances.

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Devant moi, Joanna Curwood, bassiste de la tête d’affiche du soir, semble aussi apprécier la prestation de Portier Dean. Mais il est temps pour elle et les autres membres de The History Of Apple Pie de prendre la scène à leur tour. Dès le changement de plateau, on remarque un petit souci : Aslam Ghauri n’est pas satisfait du son qui sort de sa guitare, Steph Min demande plus de voix sur son microphone... Après quelques instants de flottement, le groupe démarre bille en tête Come Undone, morceau d’ouverture de leur second album. Ce vrai faux départ surprend presque le public. Envers et contre tout, les Londoniens enchaînent avec Jamais Vu et Special Girl, toujours issus de Feel Something. Las, on entend à peine la voix sucrée de la chanteuse et la mélodie se perd au loin dans le mix. Cela commence à s’améliorer sur Glitch, un de leurs « vieux morceaux ». Ce côté un peu bordélique du concert, entre solos dézingués et fausses fins, s’accorde bien mieux avec leur côté noisy, plus prononcé sur le premier album.

Juste au moment où s’installe une certaine dynamique, Steph Min annonce « this is the last song » avant d’ajouter facétieusement « maybe ». Ouf c’est une blague. Le riff distendu de Before You Reach The End démarre, le batteur affublé d’un tee-shirt Jesus Lizard cogne tout ce qu’il peut, on secoue la tête benoîtement en regardant ses chaussures. Comme sur disque, le morceau s’étend jusqu’à se fracasser en larsens. Et puis, plus rien.

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Steph Min salue le public et s’en va par devant la scène, laissant le soin au reste du groupe d’achever nos oreilles. Pas de rappel, trente-cinq minutes tout rond soit dix minutes de moins que Portier Dean, la supposée première partie. De quoi laisser tout le monde sur sa faim surtout pour une formation ayant deux albums au compteur. La faute à un son peu satisfaisant ? Si l’Apple Pie est toujours savoureuse, elle avait ce soir un goût un peu amer.