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Kele

Paris, La Gaîté Lyrique - 25 octobre 2014

Live-report par Jean Duffour

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Transformée en boîte de nuit pour l'occasion, La Gaîté Lyrique accueillait en ce samedi soir Kele Okereke venu présenter son deuxième album solo, résolument électronique et dance. Pour nous plonger immédiatement dans l'ambiance, c'est une DJ qui s'occupe de la première partie, livrant un set typique de boîte de nuit et ne laissant aucun doute sur le style qu'adoptera ensuite Kele.

En effet pour cette date française qui demeure l'une des premières de sa tournée, l'ex-leader de Bloc Party a choisi de rompre avec ses habitudes précédentes, déterminé à expérimenter un nouveau projet scénique, n'étant accompagné que par un unique DJ. Au rang des expérimentations, un fort accent est mis sur le visuel puisqu'il projette sur les quatre murs de la salle des images tirées de ses vidéo clips ainsi que divers artworks, renforçant l'ambiance dancefloor qu'il cherche à instaurer pour la promotion de son nouvel album. Autre particularité à noter, toujours en lien avec cet esprit dancefloor qu'il tient de ses quelques mois vécus à New-York où il passait ses week-ends en boîte de nuit, le set sera joué d'un bloc, sans aucune coupure musicale, ce qui s'avère être une véritable performance vocale.

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Légèrement timide lors de son entrée en matière, Kele prend peu à peu la mesure de la scène et d'une salle entièrement acquise à sa cause. Cette même salle qui de son côté est partagée quant à la posture à adopter : chanter pour accompagner le chanteur ou danser au rythme des beats distillés par le DJ. C'est donc une ambiance assez paradoxale qui s'instaure, à l'image des réglages lumineux assez hésitants : on ne sait s'il s'agit d'un concert ou d'une soirée en boîte, comme en témoigne la chanson Humour Me dont les sons électroniques animés par un beat extrêmement rapide et de lourdes basses rappellent les mix de club.

Toutefois, dès que le charismatique chanteur décide de jouer quelques-unes de ses premières compositions solo – déjà classiques–, la foule s'empresse de répondre présente. Ainsi dès les premières notes de Everything You've Ever Wanted, l'un des morceaux les plus fédérateurs ce soir, la salle se met à chanter et Kele se lâche, esquisse quelques pas de danse et communique avec ses fans. Un enthousiasme similaire interviendra sur l'excellent Tendori que le public épèlera d'ailleurs de vive voix à la demande de Kele. Une foule en liesse, qui pousse Kele à nous gratifier de nombreux sourires de contentement et à se livrer enfin, sur Doubt son incroyable souffle et sa tonalité inimitable conquièrent le public. Mais l'apogée de son jeu de scène est atteinte lorsqu'il décide de grimper sur les basses, micro en main, pour solliciter les acclamations des parisiens.

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Fort de cette voix qu'il avait déjà mise en avant avec Bloc Party, Kele impressionne par sa puissance, son coffre et sa capacité à enchaîner pratiquement sans la moindre pause l'intégralité de son set. Ce, sans la moindre fausse note. Désormais libéré de sa guitare et de ses effets, même si cette nouvelle configuration scénique n'en est qu'à sa phase d'essai, on peut d'ores et déjà constater que Kele semble bien plus à l'aise dans un registre où il contrôle tout, de la musique jusqu'aux lumières, en passant par sa voix si singulière. Et peu importe si les puristes de Bloc Party sont déçus, car Kele s'est déjà constitué de nouveaux fans.