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The Ting Tings

Paris, Flèche d'Or - 21 novembre 2014

Live-report par Sam

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« Mais que diable est-il allé faire dans cette galère ?! ». Scapin et le vieux Poquelin n'auraient jamais pu arriver à plus juste formule conclusive s'ils m'avaient accompagné à la bien piètre prestation de The Ting Tings vendredi dernier. Car le mercantile est une pente glissante comme chacun sait : l'orteil posé sur l'engrenage et vous voilà déjà enroués jusqu'aux lointains tréfonds du médiocre. Et après moult mises en garde, les Ting Tings nous ont confirmé en live qu'ils font aussi partie de ces irrécupérables un temps passés chez une Major. C'est d'autant plus dommageable que, comparé à nombre de girouettes chauffant allègrement de leurs vapeurs malsaines les antichambres majorettes, les petits partaient d'une solide base musicale avec un premier album aussi original que sympathique. Et croyez-en mon mot, tout cynisme n'a ici d'égal que la profonde déception mêlée de dégout qui m'envahit à l'aube du talent corrompu. Aussi puisqu'il le faut, nous reviendrons sur le marasme, mais sans retenue aucune : soyons cruels mais justes, la forme aux vertueux alors que nous bouffons des crudités pour leurs acides, même si parfois à contrecœur...

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L'apparence seule nous laisse perplexes, alors entrons en scène tout à leur manière ! Maquillée comme la face à Bouffi, casquette pimpante vissée sur l'œuf à tel point que les oreilles lui en tombent, la farmgirl a troqué son joli minois d'antan pour un habit des plus bovins, bouge ses jolies bouclettes en tapant sur une cloche et joue des épaules façon Mickey Rourke : pas très sexy... Et ça dure comme ça pendant une heure et quelques alors que son compère est devenu grabataire : les cheveux lui grisonnent et la cataracte lui a crevé comme un abcès à force des reflets du clinquant couvre-chef de sa compagne. Fort heureusement, il s'est chaussé de Ray Ban en pleine session, c'est vous dire...

Ça, c'était pour le show, voyons pour le son. Il faut d'abord se rappeler que c'est bel-et-bien une tournée promotionnelle, pour la sortie d'un opus raté : et communication oblige, on accentue les nouveaux tournants abordés. Résultat : les motifs grattés funk succombent au « drop the bass » sur cymbales qui claquent et autres bruits d'aspirateurs moribonds comme chez Dyson.

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Scratch et rembobinages à gogo sur le hit massif placé en troisième position du set, Shut Up And Let Me Go, choix on ne peut moins judicieux, arrosé par dessus le marché d'une sacrée lichette d'autotune indigeste pour lustrer les jantes d'une salle transformée l'espace d'une heure en annexe du salon de l'auto. On nous ressert perpétuellement la même bouillie électro prémâchée, rien ne se démarque, tout ressemble aux actualités musicales entendues à la radio. Mais le gavage ne prend pas et la performance demeure artificielle à tel point qu'on reste focalisé sur la mise en scène maladroite, ce qui se ressent jusque dans le compte-rendu ici livré.

Que du mauvais, c'est regrettable, mais suffisant au goût de la foule qui saute comme des enragés tout du long. Preuve que la notoriété d'un groupe suffit parfois plus à transcender que la qualité de leur spectacle. A partir de là je n'y comprends ni n'y peux plus rien pour vous. Sincèrement.
setlist
    Wrong Club
    Do It Again
    Shut Up And Let Me Go
    Only Love
    Great DJ
    Communication
    Give It Back
    Fruit Machine
    That's Not My Name
    ---
    Green Poison
    Hands
photos du concert
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