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Nine Black Alps

Paris, Batofar - 4 décembre 2014

Live-report par Charlotte Prince

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En ce jeudi soir plutôt glacial, les parisiens ont rendez-vous pour une soirée post-grunge au Batofar avec le quartet mancunien Nine Black Alps. Il est 20h15 quand je rejoins la péniche rouge et déjà la première partie joue sur scène.

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The Eleven (anciennement Pure aux dires du chanteur) ont la lourde tâche d'ouvrir pour un groupe qui compte déjà à son actif cinq albums et plus de dix ans d'existence. Tout cela sans parler du fait que le public est très peu nombreux (au maximum quarante personnes). Mon impression sur cette première partie fait que je reste plutôt de marbre, non pas que le groupe soit mauvais mais je ne me sens pas fortement intéressée par leur set de vingt-cinq minutes. Chansons mélangeant grunge et métal, certains se diront nostalgiques des années 90, retrouvant de ci de là quelques notes de Soundgarden ou encore Pearl Jam. Si la formation française fait de son mieux pour interagir avec le public, ce dernier restera assez timide hormis les applaudissements farouches des proches présents aux quatre coins de la salle. Moins de trente minutes plus tard, le groupe descend vite de scène pour laisser les Nine Black Alps installer leurs instruments.

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Après huit ans d'absence dans la capitale, c'est donc au quartet mancunien de monter sur scène, et ce dans une salle (malheureusement) toute aussi peu remplie. Qu'à cela ne tienne, il en faut un peu plus pour décontenancer la bande de Sam Forrest. Le groupe entame fort son set en jouant d'emblée deux titres tirés de son dernier album (ndlr : Candy For The Clowns, sorti en avril dernier). S'ensuit un retour à leurs premiers amours puisqu'ils enchainent avec Ironside issu du premier (très bon) opus Everything Is. Ce morceau avec ses riffs entêtants n'est pas sans rappeler les Foo Fighters. Oscillant entre rock alternatif (je ne peux m'empêcher de penser à Weezer sur Supermarket Clothes ou encore Unsatisfied) et post-grunge, on replonge là aussi dans les années 90s. Affichant des goûts certains pour cette décennie jusque dans les looks (t-shirts MTV, tees à manches courtes par-dessus un à manches longues...) le groupe fait clairement penser Nirvana tout en restant différent, notamment sur Not Everyone où la voix sensible et éraillée ressemble à s'y méprendre à celle du regretté Kurt Cobain.
On ne peut que s'incliner devant l'assurance des mancuniens ainsi que devant leur parterre de chansons toutes aussi efficaces les unes que les autres. Le public, essentiellement constitués de fans de la première heure ou de novices, est largement conquis. Les applaudissements plus que chaleureux fusent entre les morceaux, le tout emmené par un Sam loquace qui fait tout son possible pour s'exprimer en français. En dehors de ses capacités linguistiques, le leader, assurément doué, dégage ce soir, notamment via sa une voix éraillée, une sorte d'aura qui vous inspire le respect.

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Les titres s'enchainent assez rapidement, le groupe délaisse (volontairement ?) son troisième album et se concentre principalement sur le premier et le dernier en date. Mention spéciale à un Don't Forget To Breathe sonnant furieusement comme la chanson la plus rock du set et donnant une folle envie de danser. On peine même à reprendre notre souffle tellement les chansons nous collent une claque en pleine figure. Même si le dernier album reste un ton en dessous du tout premier, l'alternance sur la setlist est fortement appréciée et finement jouée. Le groupe se permettra tout de même de proposer Bitter End, Unsatisfied et Be My Girl de son deuxième disque puis Don't Forget To Breathe et enfin Burn Faster. Soixante-quinze minutes plus tard, le groupe quitte la scène pour revenir rapidement le temps d'un très court rappel. Avec une chanson seulement, on pourrait se dire être frustré devant la durée du set mais il n'en est rien ! Le groupe s'est énormément donné et la setlist, proche de la perfection ne peut donner lieu à une quelconque déception. Les lumières se rallument et sur la plupart des visages je ne peux lire que sourires et satisfaction.

Malgré la petite foule rassemblée ce soir au Batofar, Nine Black Alps ont donné le meilleur d'eux-mêmes et replongé plus d'une personne vingt ans en arrière. On ne peut leur souhaiter que le meilleur et un retour proche dans l'hexagone.
setlist
    Supermarket Clothes
    Patti
    Ironside
    Destroy Me
    Not Everyone
    Novokaine
    Bitter End
    Don't Forget To Breathe
    Unsatisfied
    Burn Faster
    Be My Girl
    Heavier Than Water
    Blackout
    Get Your Guns
    Come Back Around
    Just Friends
    Shot Down
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    Cosmopolitan
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