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The Altered Hours
The Cosmic Dead
Clinic

Paris, Maroquinerie - 13 décembre 2014

Live-report par Sam

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On va commencer simplement, en vous prouvant qu'il n'y a pas que les économistes qui écrivent sur la concurrence, et pour cause, aujourd'hui nous chroniquons Gonzaï. La rédaction du magazine pour qui seul le détail compte nous fait la fête en étalant à la Maroquinerie son parfait brelan trèfle/chardon/rose auquel il ne manquait que le poireau pour reconstituer musicalement le « Royaume à Mémère » ! Au programme, post-punk et noise pour le plus grand plaisir des oreilles déglinguées.

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Ça débute tard comme toujours, et c'est le trèfle qu'on abat le premier avec les tout jeunots de The Altered Hours, fièrement menés par le sosie non-officiel de Syd Barret. Ça démarre bien : on est envahis de larsens, un son piquant, souvent sombre, parfois scintillant (l'avantage des deux guitares). La foule partage ses réactions entre frétillements langoustiers (début de soirée oblige) et sitting planant. J'ai eu un faible pour la deuxième option.
L'alliage noisy music/violence scénique canalisée aspire tant à la précision qu'au ras-le-bol, ce qui a pour résultat de faire passer la formation de sinistres inconnus à attraction à succès en même pas une heure.

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Dix minutes de battement et quelques clopes suffisent pour que leur succèdent une bande d'atrocités barbues coiffées comme un siphon de douche mal débouché, The Cosmic Dead. Se prennent pour des balourds, des vrais rockeurs vous comprenez ? Tout ça parce que ça grappe une bière à la main et arrive en meute avec des instruments à bas coût (on l'a tous vu ta Squier, barbe noire !). Braillant qu'ils partent pisser, les guignols décalent toute la soirée, et reviennent parés de plumeaux colorés. Dès le début du set, je sens qu'on aura mis le doigt dans une énorme mascarade, un gros coup de bluff à base de headbangs et danses incongrues essayant de sauver une apparence visionnaire pour une vérité de branleurs ne comprenant rien à ce qu'ils jouent, faisant l'amour à leurs amplis et noyant le poisson à coup de pédales. Je cite le groupe en pleine justification : « Nous on fait de l'impro, mais essentiellement sur les structures et les sonorités, de telle façon que chaque morceau soit différent de sa présence sur l'album... ». De l'impro donc, mais n'importe comment ! On en parle des structures, il n'y en a plus ! Niet. Nada. Le principe d'une jam aux effets de guitare, c'est qu'on est sensé entendre la mélodie de deux manières antagonistes : une bouillie entrainante à première ouïe, et en discernant bien, un vrai croisement de chaque ligne. La c'est de la marmelade à vomir ! Beaucoup trop brouillon tout ça, et on n'y entend rien : d'une vraie session, on ne conserve que la longueur avec deux morceaux d'une vingtaine de minutes environ. C'est crade donc c'est rock ? Pas si sûr, et encore, on a pas la vidéo ni les samples olfactifs pour vous le prouver...

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Enfin, les quatre schnocks s'en vont ; ils ont rendez-vous chez le barbier-coiffeur-visagiste-jardinier, et laissent place à ce qu'on nous présentait comme le clou de la soirée : Clinic. Toujours affublés de combinaisons chirurgicales, ils aseptisent le bloc et s'accordent en vitesse, faute du temps qu'on leur a grignoté. Après tout ce foutu ramdam, ça fait quand même du bien de retrouver un son plus travaillé. Ça rend très métallique, avec des guitares encastrées et une rythmique sèche. Comme du Wire qui s'essaierait au psyché, Clinic sera de loin le groupe le plus ennuyant de la soirée. A tel point qu'on préfère se concentrer sur les bruitages façon courant électrique plutôt que sur les lignes trop rêches jouées à la basse, la faute au plectre... Et le plus surprenante dans l'histoire, c'est qu'on aime ça ! Sans trop comprendre pourquoi, on se laisse porter : c'est frustrant mais plutôt cool. Encore un de ces trucs qu'on peut se permettre en live et pas en studio.

Finalement, samedi soir dernier, on aura souri, phasé, saigné, fumé, dansé... C'était du rock avec ses hauts et ses bas, qui n'a laissé personne indifférent. On n'en attendait pas moins de la part de nos hôtes. Merci Gonzaï, bisous chez vous !
setlist
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