Royal Blood

En ce 18 décembre, OÜI FM s'empare du Point Éphémère pour la cinquième édition du festival Bring The Noise. La célèbre radio n'a pas fait les choses à moitié, car c'est l'émergeant duo britannique Royal Blood qui est ce soir chargé de clôturer ce que les médias prédisent déjà comme une soirée « mémorable ».



L'accueil est chaleureux. La douce voix d'Elvis Presley résonne en chants de Noël entre les murs d'une salle où discutent calmement ceux qui ont eu la chance de se procurer une invitation. La chroniqueuse de l'émission investit la scène de son enthousiasme l'espace d'un court instant pour annoncer le groupe Loading Data, précédant les tant attendus anglais. Entre alors sur l'estrade le quatuor français mené par un charismatique chanteur arborant, malgré la chaleur, un costume trois pièces. Nous voilà partis pour une heure de rock puissant et nonchalant, bercés par la disto des six cordes et la voix grave de Patròn Data. L'énergie de ce set propre et agréable est partagée entre la réserve du leader et l'ardeur de ses musiciens, la bassiste finissant même quelques fois ses riffs au sol. Malgré tout la foule demeure statique, seules quelques têtes daignent se secouer, poussant nos hôtes à nous faire remarquer notre mollesse. Il faut dire que l'homogénéité du set, tout en puissance certes, finit par perdre l'attention de certains d'entre nous. À la fin de ce qui s'avère être leur dernier morceau, le chanteur se contente de susurrer un discret « ciao » avant de battre en retraite.



On enchaîne à nouveau sur une série de remerciements dédiés aux organisateurs « sans qui le festival Bring The Noise n'aurait jamais été »... Quatre géantes canettes de 8.6 sont alors jetées à travers la foule et voltigent au dessus de nos têtes lorsque Royal Blood entrent en scène. Leurs admirateurs les acclament, sûrement troublés par la présence dans une si petite salle d'un groupe qu'on imagine déjà dans les stades. La duo britannique démarre en puissance avec Come On Over. Il est difficile de déceler ce qui est le plus surprenant lorsque l'on se retrouve face à un groupe tel que Royal Blood, la façon dont Mike Kerr manie sa basse - nous amenant même à vérifier si un guitariste n'est pas caché quelque part, ou la présence scénique de ce simple tandem. On ne peut en effet nier l'habileté des deux musiciens.
Leur nombre est loin d'être un handicap et c'est sans peine qu'ils soufflent sur nous un vent de rock and roll. Little Monster fait vibrer une foule qui s'adonne à un crowd surfing maladroit, l'un de nous finissant son voyage sur la tête d'une innocente. Il arrive cependant que certaines chansons sonnent désagréablement comme quelques morceaux de rock commercial des années 2000. Mais des titres tels que Blood Hands et Careless sont là pour nous rappeler pourquoi 2014 fut une année tremplin pour les deux anglais. L'euphorie ne diminue pas et c'est sur Out Of The Black que Mike Kerr et Ben Thatcher achèvent leur prestation et clôturent cette ultime soirée de la cinquième édition du festival Bring The Noise. Royal Blood, de par leur prestation de ce soir et leur surprenant décollage de cette année –rappelons que le groupe s'est formé en 2013- nous ont prouvé qu'ils savent s'imposer. C'est d'ailleurs pour cela que leur prochain concert parisien se déroulera sobrement à l'Olympia.

Nos petites têtes fatiguées au cerveau agité par les ondes grunge de ce soir n'ont plus qu'à aller s'entasser sur le parvis du Point Ephémère ou se satisfaire d'avoir pu voir en comité réduit l'un des groupes britanniques les plus prometteurs de l'année écoulée.