logo SOV

The Wombats

Paris, Cigale - 13 mars 2015

Live-report par Jean Duffour

Bookmark and Share
Deux premières parties pour une grande tête d'affiche ce soir à la Cigale.

Il s'agit d'abord des cinq anglais de Compny, récemment lancés, qui délivrent une pop joyeuse et entraînante, mais qui il faut bien l'avouer, ne se démarqueront pas réellement par leur originalité. Plus prometteur semble être le quatuor de blondinets issu de Reading : Sundara Karma, qui distille une pop indie mélancolique derrière un look travaillé et une voix surprenante de maturité. C'est trop court pour tirer de véritables enseignements, mais c'est une éventuelle belle promesse à surveiller que ce jeune groupe auteur de quelques bons titres tels Loveblood ou encore The Night, présents sur leur EP I.

SOV

Même si la salle est déjà pratiquement remplie, il est évident que l'attente est entièrement dédiée aux stars de la soirée : les Wombats dont la dernière apparition française remonte à 2013 et qui, jusque-là, hormis les festivals, s'étaient contentés de scènes petites ou moyennes dans notre capitale. La Cigale, accomplissement d'une carrière déjà grandiose en France, leur offre ce soir l'occasion d'effectuer les derniers réglages d'une tournée au cours de laquelle ils présenteront leur denier album Glitterbug. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle le groupe s'excusera des quelques balbutiements audibles sur leurs nouveaux titres encore jamais joués sur scène.

A peine débarqué sur scène, le trio prend possession de l'espace et de la foule. Souriants comme jamais, soulagés de retrouver enfin leur raison d'être, les hommes de Liverpool entament rapidement le dialogue avec la salle grâce au français plus que correct de son batteur ou à l'anglais marmonné de Matthew, le leader. Rapidement réchauffé par les deux premières chansons, le public entonne déjà a capella des encouragements en chanson. Vient alors la première explosion sonore avec l'excellent single Moving To New York dont l'intro prolongée assure un plaisir d'autant plus grand, et des hurlements répétés. Le public est jeune globalement, confirmant l'image de groupe à teenagers collant (assez bien d'ailleurs) à la peau de Wombats qui s'en accommodent parfaitement, et semblent même apprécier.

SOV

Les chansons du dernier album suscitent l'adhésion de la salle conquise, à l'image de la tonitruante This Is Not A Party pourtant inconnue qui soulève déjà quelques pogos. Il faut dire que le trio n'est pas en reste, Matthew s'égosille sans jamais faillir malgré quelques soucis de guitares, tandis que Tord le bassiste arpente la largeur de la scène, plutôt dans les airs d'ailleurs. Ce groupe est depuis longtemps la cible des puristes et autres aigris, et pourtant c'est une véritable leçon que donnent les Wombats ce soir. Une envie incroyable, une énergie indéniable, des mélodies juvéniles certes, mais qui ont le mérite de surprendre et de faire danser les plus sceptiques présents ce soir. C'est une claque, en fait. Surtout quand on compare ce concert aux prestations qu'ils ont pu donner en 2008, année où ils surfaient alors sur un succès énorme.
Le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils ne sont là pour rien d'autre que leur plaisir, et celui du public avec qui ils communiquent simplement sans établir de distance inutile. Cette foule est avant tout pour eux, une bande de potes. Des potes qui n'hésitent pas à entonner Here Comes The Anxiety, ballade de leur premier album, le temps qu'ils résolvent leurs problèmes de son. Pour la suite, c'est une marée humaine qui fera trembler la salle jusque sur les balcons où les Sundara Karma, emportés par la folie ambiante, pogotent entre eux au son de Techno Fan.

SOV

Kill The Director sera, comme tous les titres de leur premier disque, un point d'orgue de la setlist, chanson sur laquelle Matthew offrira une première fois le microphone à la fosse. Mais c'est un autre morceau culte, Tokyo (Vampires And Wolves) qui conclut le set, dans un tonnerre d'applaudissements et d'intensité. Mais les Wombats, bien que lessivés, en veulent encore. Après l'inévitable Emoticons, single déjà adoubé par la critique, c'est la chanson Let's Dance To Joy Division qui retentit. Tellement attendue par l'intégralité de ce public en quête de jeunesse, que c'est lui-même qui la chantera par moments, avant de rendre son rôle au trio, pour un ultime pogo destructeur, une ultime bouffée d'air chaud. Les hurlements de Matthew, les choeurs à bout de souffle de Dan et de Tord qui massacre sa basse. Infatigables, c'est finalement le Murph qui vient conclure sur le devant de la scène, micro en main, une prestation incroyable, haranguant la foule qui ce soir danse autant pour Joy Division que pour les Wombats.

«Ce n'est pas une fête, c'est un ouragan».
setlist
    My Body Is A Weapon
    Jump Into The Fog
    Moving To New York
    Greek Tragedy
    Laura
    Be Your Shadow
    1996
    This Is Not A Party
    Headspace
    The English Summer
    Techno Fan
    Little Miss Pipedream

    Kill The Director
    Give Me A Try
    Tokyo (Vampires And Wolves)

    ---
    Emoticons
    Let's Dance To Joy Division
photos du concert
    Du même artiste