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Ben Khan

Paris, Badaboum - 8 avril 2015

Live-report par Sandra Stefanini

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Ce soir, alors que je me dirige vers le Badaboum, me revient en tête ma dernière venue dans cette salle. C'était il y a belle lurette et elle s'appelait encore La Scène. Ça ne nous rajeunit pas...

Un peu de queue à l'entrée, ça se presse gentiment et une fois à l'intérieur c'est déjà bien plein. Normal, il est 20h45, Ben Khan ne devrait pas tarder à monter sur scène. Et pourtant non, c'est toujours la première partie qui officie. Sunrom et son électro sans surprise accompagne le bruit élevé du bar, conversations et bouteilles qui s'entrechoquent. Et là tout me revient, je me souviens soudain pourquoi je ne suis plus jamais revenue dans cette salle. L'acoustique déplorable, le barouf (il n'y a pas d'autre mot) assourdissant du bar qui trône sur le côté de la salle et surtout le fait que la quasi totalité des gens présents se fichent pas mal de la musique qui passe et de l'artiste qui joue et n'interrompent jamais leurs conversations. A l'époque j'étais venue voir ce pauvre Raul Midon, qui avait du interrompre sa prestation pour demander au public de faire moins de bruit. Voilà, c'était pour ça. Et bien même s'il est rassurant de constater que dans la vie, certaines choses ne changent jamais, dans le cas présent on aurait apprécié une évolution.

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L'autre « miracle » de cette salle, c'est que à moins d'être collé au devant de la scène, il est bien difficile de voir quelque chose. Et pourtant mon mètre soixante quinze devrait pouvoir m'aider, mais ce soir c'est peine perdue. On se bouscule mollement, l'attente est longue mais la plupart des gens semblent de toute façon être venus pour boire des verres, donc cela ne les trouble pas outre mesure. Et puis enfin à 21h30, il était temps, Ben Khan et ses musiciens arrivent sur scène. On ne frôle pas l'hystérie, ni sur scène, ni dans le public, tout cela reste très tranquille. Avec seulement deux EPs à son actif, le jeune anglais nous propose tout de même ce soir une nouveauté, petit cadeau Bonux pour nous remercier d'avoir attendu certainement.

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L'exécution des morceaux est parfaite, en tout point semblable à ce que l'on peut entendre sur disque et vu que j'ai bien du mal à apercevoir ce qu'il se passe sur scène, j'ai un peu l'impression d'être en tain d'écouter mon lecteur mp3. Mais quand parfois j'arrive à jeter un coup d'œil, je vois bien que le chanteur et les musiciens sont dans l'ensemble très statiques. Pas très bavard non plus, l'ami Ben, il décroche à peine quelques mots entre les chansons. Les morceaux plus dans un esprit R'n'B du nouvel EP 1000, à part Zenith pour lequel le public marque sa préférence, sont malheureusement victimes du bruit ambiant de la salle, dommage.

Petit sursaut des « fans » lorsque les musiciens entament Youth, on se dandine gentiment, on dodeline de la tête en rythme et c'est fini. Trente-sept minutes de concert exactement Messieurs Dames, merci pour tout et au revoir. Je me dis que, tout de même, il est bien dommage que Ben Khan ait annulé au dernier moment sa participation au Pitchfork Festival Paris l'année dernière, au moins nous aurions pu assister à un concert dans de bonnes conditions à défaut d'une prestation d'une durée plus satisfaisante. Au final que retenir de cette soirée ? Une prestation musicale parfaitement maîtrisée mais sans aucune âme et dans un endroit clairement pas adapté.