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MARINA

Paris, Trianon - 13 mai 2015

Live-report par Johan

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Grosse surprise ce mercredi soir au Trianon. Alors que la représentation de Marina & The Dimaonds était initialement prévue au Trabendo, celle-ci a très rapidement affiché complet, exigeant de déplacer la soirée afin de pouvoir y accueillir plus de spectateurs. Tout aussi complet, le fameux théâtre du 18ème arrondissement a vu un public disparate s'amasser dès 19h pour un show débutant à 20h pétantes.
Marina Diamandis a su, en l'espace de seulement cinq ans et trois albums à son actif, acquérir une fan base solide et passionnée. Telle une Kylie Minogue de seconde zone, on a pu se rendre compte que sa musique est fortement suivie par la communauté gay, mais aussi par les jeunes qui ont découvert l'artiste avec Froot paru il y a quelques semaines, tous amassés dans la fosse et équipés de bâtonnets fluo et serre-têtes en forme de fruits en hommage au disque.

Pensant qu'elle n'avait pas de fans en France comme elle l'annonce entre deux titres, Marina n'était pas venue sur Paris depuis son concert à l'Alhambra il y a cinq ans – si l'on fait exception de sa présence en première partie de Coldplay en 2012. La voici ce soir-là présenter une bonne partie des chansons de son dernier album et quelques-unes des deux précédents. La jeune galloise était donc attendue au tournant par ses fans qui sont venus plus que nombreux au Trianon, en attendant sa prochaine date déjà prévue pour la fin d'année – avec entre-temps un passage à Rock en Seine.

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Seule ombre au tableau d'une audience aussi jeune : le manque de respect par certains pour la performance de la chanteuse, entre ceux qui chantent intentionnellement faux et à côté ou crient pendant plus d'une heure – même durant les morceaux intimistes au piano –, dérangeant alors leurs voisins autour d'eux, et ceux qui balancent leurs sticks lumineux sur l'artiste, l'obligeant à se reculer à l'arrière de la scène... Même en festival, je n'avais pas eu l'occasion d'assister à des comportements aussi irrespectueux – surtout de la part de spectateurs qui a priori semblent être fans de Marina & The Diamonds…

Outre ce mauvais point, la chanteuse aura su mettre l'ambiance, accompagnée de ses musiciens qui ne sont clairement pas mis au second plan. Le groupe débute et conclut le set avec deux compositions issues du décevant second album, Electra Heart. Bien qu'en deçà de ce que peut proposer Marina, le public est en transe dès que résonnent les premières notes de Bubblegum Bitch, ne faisant qu'un dans la fosse et faisant se lever de leurs sièges la quasi-totalité de la salle. Tout au long du show, les spectateurs reprendront en chœurs les paroles des chansons, hurlant sans cesse et scandant son nom entre chacune d'elles – à croire que l'on assiste à un concert de One Direction !
Aussi bien les titres de Froot et Electra Heart que de The Family Jewels s'accordent les faveurs de l'audience. Ce dernier est représenté tout autant que Electra Heart, avec quatre chansons interprétées ce soir-là, dont l'enchaînement imparable des deux tubes Mowgli's Road et I Am Not A Robot, poursuivant aussitôt avec Savages et son refrain addictif, certainement le morceau qui se rapproche le plus de The Family Jewels.

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L'artiste s'empare ainsi de la scène durant une heure, ne cessant de bouger et danser et interagissant par moments avec ses musiciens. Outre la danse et le chant, elle partage avec son public ses talents de pianiste en jouant deux compositions au piano, à savoir Obsessions et Happy. La première, tirée de The Family Jewels, débute magiquement a capella avant de déballer sa mélodie entraînante et ses arrangements jazzy, tandis que la seconde est un très beau piano-voix repris en chœurs par la salle.
Cette configuration nous fait presque regretter que Marina ne se cantonne pas uniquement à ce style musical tant sa voix, sans artifice aucun et mise en avant, sait faire frissonner et prendre aux tripes. Car, en fouillant bien, sous les couches de pop grandiloquente et dégoulinante de synthés sortis tout droit des années 80 se cache un chant hétérogène plutôt impressionnant, assez proche de Regina Spektor sur les titres les plus dépouillés, voire même Kate Bush lorsqu'elle part dans des performances vocales de soprano (I Am Not A Robot, Mowgli's Road, Savages). Espérons peut-être dans l'avenir des prestations acoustiques ou même pourquoi pas un album de pop plus intimiste !

La seconde moitié du show se concentre davantage sur Froot, avec la présence de sa chanson-titre putassière mais qui fonctionne parfaitement en live, Can't Pin Me Down et Blue à la disco tonifiante, et I'm A Ruin et ses chœurs déjantés repris en chœurs. La pop décomplexée et sautillante de Hollywood et Primadonna viennent entre-temps mettre le feu, fortement saluée et dansée comme il se doit par le public, aussi bien dans les balcons que dans la fosse qui saute d'un seul homme.
Le set se termine sur le single plutôt dispensable Radioactive mais qui fait le job en live grâce à sa house directe et dansante, puis sur How To Be A Heartbreaker, composition à l'electro pop dévastatrice présente sur la version américaine de Electra Heart et mise en lumière grâce à la série Glee.

Et... c'est fini... Pas de rappel donc pour un set de seulement quinze morceaux répartis sur à peine plus d'une heure, nous laissant grandement sur notre faim. Il est assez étonnant que, avec pourtant trois albums sous le bras et n'étant pas venue en France depuis cinq ans, Marina n'ait pas fait plus d'effort pour combler ses fans français venus nombreux pour elle. Des chansons aussi déchaînées que Are You Satisfied ?, Oh No ! et Hermit The Frog du premier album n'auraient pas été de trop dans une soirée qui restera tout de même réussie et aura su globalement répondre aux attentes des fans qui n'avaient pas encore eu la chance de voir Marina & The Diamonds sur scène !
setlist
    Bubblegum Bitch
    Forget
    Mowgli's Road
    I Am Not A Robot
    Savages
    Obsessions
    Happy
    Froot
    Can't Pin Me Down
    Hollywood
    Primadonna
    Blue
    I'm A Ruin
    Radioactive
    How To Be A Heartbreaker
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