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Ride

Paris, Olympia - 27 mai 2015

Live-report par Emmanuel Stranadica

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En cette énième saison de reformations musicales, les groupes régénérés s'avèrent nombreux à reprendre la route des concerts, pour le plus grand bonheur de leurs fans. Il ne faut toutefois pas oublier que c’est un peu la roulette russe à chaque prestation scénique de ces formations reconstituées après bon nombre d’années de silence voire de réelle séparation.

Ride nous avaient initialement fait leurs adieux en 1996, à l’issue d’un album, Tarentula, dont ils auraient probablement dû nous faire grâce. Mark Gardener et Andy Bell, les deux principaux protagonistes de ce quatuor, n’avaient probablement plus rien d’intéressant à nous raconter, et ont donc préféré s’abstenir plutôt que de continuer à produire d'autres déchets musicaux. S’en sont suivies des directions musicales assez différentes pour les deux têtes pensantes du groupe britannique et surtout avec un succès pour le moins contrasté pour l’ex-leader de Ride par rapport à celui de son ex-acolyte guitariste. Cependant les gars d’Oxford décident en 2014 de remettre le couvert pour une série de concerts, incluant cette date à Paris dans la mythique salle de l’Olympia.

Toutefois, avant de pouvoir retrouver l’ex-cathédrale du shoegaze sur scène, il aura fallu subir une trentaine de minutes des français de Man Is Not A Bird, collectif hésitant entre shoegaze/noisy pop et métal, la tendance à ce dernier étant relativement de mise tout au long de leur prestation. On préfère ne pas en parler davantage de leur prestation, même s’il y aurait beaucoup à redire. Disons simplement qu’elle ne restera pas dans les annales.

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Vers 21 heures, les lumières s’éteignent.Le nom de Ride illumine le fond de la scène ainsi que le centre de la batterie de Loz Colbert. Les quatre britanniques entrent alors sur scène et s’élancent avec le glorieux Leave Them All Behind. Passionnant tout au long de ses neuf minutes, l’hymne de Ride résonne dans l’Olympia pour la plus grande joie d'un public majoritairement composé de quadras. Si le chapeau vissé sur la tête de Mark Gardner dépareille avec l’image que l’on gardait à l’esprit de la formation british, le son est lui resté conforme à l’original, si ce n'est avec un volume sonore un tant soit peu allégé. De par ce volume moins puissant que lors de leurs anciennes performances, la voix du leader se fait plus en avant, ce qui ne constitue pas forcément un réel bénéfice pour l’audience présente. Malgré cela, on ne peut pas vraiment blâmer le groupe de ne pas reproduire quasi à l’identique certaines pépites qui, jusque-là, n’appartenaient plus qu’au passé. Like A Daydream, Polar Bear ou Seagull, les plages de Ride première période sont à l’honneur en ce début de concert.

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L’ensemble de la prestation sera d’ailleurs essentiellement consacré à l'époque pré-Carnival Of Lights, ce qui est une bonne chose en soit. D'autant qu'on ne se pâmera pas devant Black Nite Crash, ou encore Natural Grace, deux épisodes sérieusement dispensables dans l'histoire du groupe joués l’un après l’autre. Histoire peut-être de dire : "Nous ne renions aucuns de nos albums".
Fort heureusement la toujours pétillante Twisterella viendra gommer ces choix très discutables. Ride continueront ensuite ce soir à naviguer entre les chansons de Going Blank Again (OX4, Chrome waves) et de Nowhere (Dreams Burnt Down), entrecoupées d’une vieille face b (Perfect Time). La fin du concert ravira les fans de la première heure avec la jolie brochette : Paralysed, Taste et Vapour Trail, précédant un Drive Blind au final bruyant à souhait. Le set s'étirera ce soir pendant une longue heure et demie à laquelle viendra s’ajouter l’anthologique premier single du groupe, Chelsea Girl, en guise de simple rappel et de conclusion de ce retour sur une scène parisienne.

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Certes, en sortant de la salle, tous les visages ne semblaient pas particulièrement ravis par le concert auquel ils venaient d’assister. Toutefois Ride ont tenu leur rang à l’Olympia. Même si tout ne fut pas parfait, les quatre d’Oxford ont su montrer qu’ils possédaient toujours cette énergie électrisante lorsqu’ils déploient en live les titres de leur back-catalogue. Aucune nouvelle chanson n'aura été interprétée, et on aurait préféré s’enivrer d’un Time Of Her Time, d’un Unfamiliar ou encore d’un In A different Place à la place de certains morceaux de la setlist, mais il n’empêche que Ride n’échouent pas dans leur comeback qui était pourtant sans garantie aucune. Moins fringants que Slowdive à la Villette Sonique, mais bien plus passionnants que The Jesus And Mary Chain au Festival des Inrockuptibles, les britanniques, sans nous submerger telle la vague de la pochette de Nowhere, ont prouvé qu’ils avaient encore des choses à dire, et cela suffit à notre bonheur.
setlist
    Leave Them All Behind
    Like A Daydream
    Polar Bear
    Seagull
    Sennen
    Cool Your Boots
    Black Nite Crash
    Natural Grace
    Twisterella
    OX4
    Dreams Burn Down
    Perfect Time
    Chrome Waves
    Paralysed
    Taste
    Vapour Trail
    Drive Blind
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    Chelsea Girl
photos du concert
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